Sur demande des piliers d'EntreNewYork, voici un petit aperçu de ma vie trépidente de l'autre côté de l'Océan, dans la très jolie ville de San Sébastien.
Le lecteur se rendra ainsi compte que la vie est pleine d'imprévus qui remplissent les journées de sa chroniqueuse préférée.
1. Dire « Donostia » et non pas « San Sébastien » vous évitera qu'on vous prenne pour un touriste américain fraîchement débarqué. Bienvenue en Pays Basque.
2. Se promener dans la vieille ville et admirer les églises de San Vicente (XVIème siècle) et Santa Maria (XVIIIème siècle).
3. Se rendre compte comme d'habitude que le plan du guide du routard a oublié la moitié des rues et que l'autre moitié a changé de nom, entre temps.
4. Essayer d'aller au musée mais là aussi, maudire le guide qui s'est planté dans les horaires.
5. Dîner de pintxos.
Note. Le basque est susceptible. Chez lui on ne parle pas des tapas comme dans l'Espagne castillane mais on de pintxos (prononcez pinechausse). On risquerait fort de vous prendre pour un touriste américain sinon.
6. Apprendre le basque pour survivre sans qu'on vous prenne pour un touriste américain Enfin au moins les bases. Le 'x' se prononce 'ch' et le 'k' final est un 's'. Ainsi on notera que bonjour se dit 'Kaixo', Au revoir 'Agur' et merci 'Eskerik asko' (mais là, on est autorisé à se fendre d'un 'Gracias' si on a peur de postillonner sur son interlocuteur).
7. Visiter l'Aquarium. Donostia possède en effet une jolie collection de petits requins, dont la majorité sont nés à l'Aquarium. Qui fournit également une bonne partie des aquariums d'Europe en plancton et algues. Qui l'eut cru.
8. Aller déjeuner au Kursaal, le restaurant de Martin Berasategui, chef basque de son état qui ouvre le XXIème siècle en mariant la cuisine traditionnelle locale à des trouvailles modernes de son invention. Succulent.
9. Digérer en se faisant la promenade jusqu'en haut du Monte Urgull, en allant doucement dans les lacets. La montée n'est pas très longue mais tout de même. Et puis après le repas c'est toujours difficile, mais nécessaire si on ne veut pas ressembler au touriste américain sus-cité.
10. Profiter du panorama en arrivant en haut. Pour admirer la ville que l'on voit entièrement, avec la baie de la Concha, mais également pour souffler un peu. C'est pas qu'on soit un touriste américain mais tout de même.
11. Décider le soir d'aller s'en mettre un coup derrière la cravate avec un baratton au milieu de ce panorama animé qu'est la vieille ville.
12. Passer dans un bar disco en attendant l'heure d'ouverture des boîtes (en théorie minuit, en pratique 1 heure, et en vérité avant 3 heures c'est vide).
13. Se mettre minable au rhum coca (dites : una « cubata » por favor) ou à la sangria (application : una sangria por favor).
14. Réussir à s'arracher sur le coup de 3 heures du matin pour aller faire un tour au Bataplan, temple de la techno local. Discothèque ultra moderne qui n'a rien à envier aux clubs hype de Manhattan, car elle donne sur la plage de la Concha et sa terrasse est fort appréciable.
15. S'émerveiller devant le prix des cocktails - 6 Euros (et encore, pour la ville, c'est cher).
16. Se commander un Mojito avec une paille et se le voir servir dans un verre à bière format pinte.
17. Agoniser un peu plus à cause de la fumée de cigarette.
18. Avoir les yeux qui pleurent et donc, finir par les fermer.
19. S'endormir sur la terrasse du Bataplan vers 6 heures, après avoir laborieusement achevé son Mojito.
20. Passer la barrière et terminer sa nuit, lové dans le sable, bercé par le bruit des vagues.
21. Se faire réveiller une heure plus tard par un régiment de mouettes toutes droit sorties de Finding Némo (A moi, A moi, A moi !)
22. Se réveiller en ayant la sale impression d'embaumer le mégot refroidi et avec un sacré mal de cheveux.
23. Se relever, épousseter le sable et aller se prendre un café à La Perla, juste au dessus. En terrasse pour décuver.
24. Passer ensuite sa journée à dormir, soit au fond de son lit.
25. Ou, si le temps le permet, en maillot de bain sur la très chouette plage de la Concha (et sans les mouettes), histoire de faire d'une pierre deux coups et de bronzer un chouia.
26. Se faire détremper sa serviette de bain pour avoir oublié que les marées de l'Océan Atlantique ont une envergure de plus de 40 centimètres, contrairement à la Méditerranée.
27. Avant de rentrer chez soi le soir, faire une escale dans une pharmacie pour s'enquérir de l'équivalent local de la Biafine.
28. Se réjouir d'avoir une colloc compatissante pour se faire tartiner le dos de la Biafine sus-citée.
29. Se réconcilier avec la vie devant une assiette de churros et de chocolat brûlant.
30. Réussir à terminer le chocolat sans s'étouffer. Une fois refroidi, il ressemble plutôt à de la crème Mont Blanc.
31. Se faire poser un piercing - moins cher qu'en France.
32. Souffrir ensuite en se rendant compte que piercing non cicatrisé et sable ne font pas vraiment bon ménage.
33. Sortir dans la rue sans parapluie.
34. Rentrer dix minutes plus tard dans la première boutique venue pour s'abriter.
35. Se racheter un parapluie dès que possible.
36. Se le faire arracher par une bourrasque de vent deux jours plus tard.
37. Décider d'investir à long terme : dans un imperméable avec capuche.
38. Aller voir un film sorti quatre mois plus tôt aux US.
39. Mourir de rire devant le doublage en Espagnol.
40. Se rassurer plus tard avec la version en DVD qui permet le choix en VO.
41. Profiter de l'école de coiffure du coin et aller se faire couper les cheveux pour la modique somme de 5 euros.
42. Aller se ruiner au casino.
43. Une fois bien ruiné, rentrer chez soi et se remettre au rythme de vie pépère de la ménagère de moins de 50 ans.
44. Couch-potato-iser devant la téloche.
45. Rester des heures devant des programmes gnan gnan parce qu'il n'y a pas de télécommande (à part vous).
46. Se lever pour aller faire la bouffe.
47. Se rendre compte dimanche matin que le frigo est désespérément vide.
48. Râler, évidemment On reste français quelque soit la situation.
49. Réaliser dimanche matin que les supermarchés vont rester fermer jusqu'à lundi matin, 9 heures.
50. En profiter pour dégivrer et nettoyer le frigo sus cité, puisqu'il est vide.
51. Et, en vrac, on peut alors aussi : passer l'aspirateur, laver par terre, faire les vitres, la poussière, une petite lessive, du repassage, etc.
52. Envisager de racheter un vélo d'occasion pour se balader plus facilement dans la ville.
53. Réaliser ensuite qu'il ne passe pas dans la cage d'ascenseur et que la co-propriété en interdit le stockage dans l'entrée.
54. Le laisser cadenassé au banc devant son immeuble.
55. S'en servir de temps en temps pour sortir, en le remettant toujours au même endroit.
56. Se rendre compte un matin que des petits malins vous l'ont piqué en prenant bien soin de vous laisser le cadenas au cas où vous décideriez d'en avoir un autre à leur refiler.
57. Jurer en français jusqu'à plus soif sur tout le trajet à pied jusqu'à l'Université.
58. Tenter de rester éveillé autant que possible pendant les quatre laborieuses heures de cours de la journée.
59. Sortir de cours et trouver sur le parvis de votre Université un chaton qui vient de se faire à moitié écraser, le train arrière paralysé.
60. Décider de se la jouer bonne samaritaine et de l'amener chez un vétérinaire.
61. Abandonner l'idée une fois que la bestiole vous a mordu jusqu'au sang.
62. Courir à la pharmacie la plus proche qui vous rassure en vous disant que si votre main enfle trop, c'est peut-être la rage, il faudra appeler les urgences.
63. Passer le reste de la journée à surveiller sa main et la voir bleuir doucement, le téléphone à portée de l'autre main valide prêt à dégainer le 112
64. Vérifier tout de même dans le dictionnaire comment on dit « mordre » et « bleuir » au cas où les urgences le demanderaient.
65. Aller se coucher après avoir ingurgité une aspirine, au cas où.
66. Se réveiller le lendemain matin et réaliser que la main a viré au rouge uniforme.
67. Entamer des fouilles archéologiques pour dégoter le formulaire E111 qui permet de bénéficier des soins médicaux dans l'Unions Européenne sans débourser un centime
68. Se souvenir que vos parents vous ont changé de mutuelle (le remboursement via la nouvelle sera tellement plus facile)
69. Aller prendre l'Eusko Tren, alias Topo du Pays Basque, qui vous emmène en 35 minutes à Hendaye en territoire civilisé où la Carte Vitale règne en sauveuse.
70. Se diriger vers la pharmacie judicieusement implantée devant la Gare.
71. Expliquer calmement pour la n-ième fois ce qui nous amène.
72. S'entendre dire que c'est grave et que comme on est samedi oublier le médecin et aller directement aux Urgences.
73. Monter dans un taxi et lui indiquer les Urgences de la Polyclinique de la Côte Basque Sud de Saint Jean de Luz. Avec le sourire, parce que s'il apprend que vous risquez d'avoir la rage, il va vous évacuer au premier feu rouge venu.
74. Ne pas le mordre, donc, le pauvre homme.
75. Arriver aux urgences à 9h32 a.m. tapantes.
76. Remplir le formulaire machin chouette qui demande pourquoi vous êtes venu (là, se féliciter que le chat n'ait pas mordu la main avec laquelle vous écrivez parce que vous n'êtes pas encore un expert en écriture avec le pied ou la bouche)
77. Aller se morfondre dans la « salle d'attente des familles » où la clim est trop forte, et le ficus se prend au jeu de l'automne en laissant tomber gaiement toutes ses petites feuilles.
78. Constater que pour l'instant vous ne bavez pas encore (c'est peut être pas encore la rage ?)
79. Imaginer des tas de morts différentes à cause de cette foutue blessure, dans le laps de temps que vous laissent les « Urgences » pour dépérir tel le ficus sur votre chaise dans la salle d'attente.
80. A 10h48, voir arriver une infirmière et se faire conduire dans une « salle de soins » où l'Urgentiste arrive de suite.
81. A 11h13, expliquer calmement pour la n+1-ième fois à l'Urgentiste qui vient d'arriver que vous avez soit le Tétanos, soit la rage, soit le Cancer du Sida (et que s'il ne se dépêche pas un peu plus vous allez le mordre, dans un pic de rage).
82. Le laisser vous tâter la main et appuyer là où ça fait très mal, toujours sans le mordre (quelle maîtrise de soi).
83. Chercher désespérément à se rappeler quand est ce qu'on a fait notre dernier rappel de vaccin contre le Tétanos pour éviter une piqûre.
84. Se laisser conduire dans la salle d'attente de traumatologie (« au cas où ce soit très infecté on va faire une radio »).
85. A 11h27, aller patiemment s'asseoir dans la salle de radiologie numéro 4, deuxième porte à gauche.
86. Avoir le temps d'étudier le décor de la salle en attendant le radiologiste en retard. Imaginer encore une douzaine de fins atroces dont la gangrène purulente.
87. A 11h38, se retenir de ne pas grogner ou baver quand le radiologiste manipule sans douceur votre mimine douloureuse pour la placer comme il l'entend sur la plaque afin de procéder à la radio, on ne bouge plus mademoiselle.
88. A 11h41, se faire reconduire dans la salle d'attente des familles avec le ficus pour qui on approche de l'hiver à grands pas.
89. A 11h58, se faire appeler par l'Urgentiste qui vous prescrit l'antibiotique « tueur de germes quels qu'ils soient », et de l'anti-inflammatoire/antidouleur à 1200 mg/jour (limite à ne pas dépasser sous peine d'un retour express aux Urgences de la Polyclinique de la Côte Basque Sud de Saint Jean de Luz).
90. Se faire ramener par le brave chauffeur de taxi de tout à l'heure qui est rassuré puisqu'on n'a pas la rage et tient donc absolument à vous faire la conversation.
91. Etre d'une zénitude absolue grâce aux médicaments qu'on vous a prescrits.
92. Feindre l'endormissement pour éviter de répondre aux questions du brave chauffeur de taxi (« et vous parlez basque ? Et vous habitez ici ? Et je suis pas trop curieux ?)
93. Rentrer chez soi et se préparer son petit cocktail de médocs miam miam.
94. S'écrouler pour une sieste bien méritée vous et votre main violette (oui, entre temps elle a viré au violet).
95. Se réveiller sur le coup de 17 heures et voir qu'il fait toujours beau.
96. Entendre à la radio qu'il fait presque 30°C et qu'on est un des points les plus chauds d'Europe en ce début de mois d'Octobre.
97. Aller se promener un chouia pour décompresser.
98. Appeler ses parents et leur dire qu'en fait on n'est pas encore mort, malgré le petit côté tombe-en-ruine de votre main.
99. Respirer l'air pur, admirer la beauté de l'Océan.
100. Regretter New York et sa pollution, pourtant.
101. Se motiver pour écrire les Lundis de Dolce Vita, et sous pression de son fan club, trouver « 101 choses à faire à San Sébastien »
Le lecteur se rendra ainsi compte que la vie est pleine d'imprévus qui remplissent les journées de sa chroniqueuse préférée.
1. Dire « Donostia » et non pas « San Sébastien » vous évitera qu'on vous prenne pour un touriste américain fraîchement débarqué. Bienvenue en Pays Basque.
2. Se promener dans la vieille ville et admirer les églises de San Vicente (XVIème siècle) et Santa Maria (XVIIIème siècle).
3. Se rendre compte comme d'habitude que le plan du guide du routard a oublié la moitié des rues et que l'autre moitié a changé de nom, entre temps.
4. Essayer d'aller au musée mais là aussi, maudire le guide qui s'est planté dans les horaires.
5. Dîner de pintxos.
Note. Le basque est susceptible. Chez lui on ne parle pas des tapas comme dans l'Espagne castillane mais on de pintxos (prononcez pinechausse). On risquerait fort de vous prendre pour un touriste américain sinon.
6. Apprendre le basque pour survivre sans qu'on vous prenne pour un touriste américain Enfin au moins les bases. Le 'x' se prononce 'ch' et le 'k' final est un 's'. Ainsi on notera que bonjour se dit 'Kaixo', Au revoir 'Agur' et merci 'Eskerik asko' (mais là, on est autorisé à se fendre d'un 'Gracias' si on a peur de postillonner sur son interlocuteur).
7. Visiter l'Aquarium. Donostia possède en effet une jolie collection de petits requins, dont la majorité sont nés à l'Aquarium. Qui fournit également une bonne partie des aquariums d'Europe en plancton et algues. Qui l'eut cru.
8. Aller déjeuner au Kursaal, le restaurant de Martin Berasategui, chef basque de son état qui ouvre le XXIème siècle en mariant la cuisine traditionnelle locale à des trouvailles modernes de son invention. Succulent.
9. Digérer en se faisant la promenade jusqu'en haut du Monte Urgull, en allant doucement dans les lacets. La montée n'est pas très longue mais tout de même. Et puis après le repas c'est toujours difficile, mais nécessaire si on ne veut pas ressembler au touriste américain sus-cité.
10. Profiter du panorama en arrivant en haut. Pour admirer la ville que l'on voit entièrement, avec la baie de la Concha, mais également pour souffler un peu. C'est pas qu'on soit un touriste américain mais tout de même.
11. Décider le soir d'aller s'en mettre un coup derrière la cravate avec un baratton au milieu de ce panorama animé qu'est la vieille ville.
12. Passer dans un bar disco en attendant l'heure d'ouverture des boîtes (en théorie minuit, en pratique 1 heure, et en vérité avant 3 heures c'est vide).
13. Se mettre minable au rhum coca (dites : una « cubata » por favor) ou à la sangria (application : una sangria por favor).
14. Réussir à s'arracher sur le coup de 3 heures du matin pour aller faire un tour au Bataplan, temple de la techno local. Discothèque ultra moderne qui n'a rien à envier aux clubs hype de Manhattan, car elle donne sur la plage de la Concha et sa terrasse est fort appréciable.
15. S'émerveiller devant le prix des cocktails - 6 Euros (et encore, pour la ville, c'est cher).
16. Se commander un Mojito avec une paille et se le voir servir dans un verre à bière format pinte.
17. Agoniser un peu plus à cause de la fumée de cigarette.
18. Avoir les yeux qui pleurent et donc, finir par les fermer.
19. S'endormir sur la terrasse du Bataplan vers 6 heures, après avoir laborieusement achevé son Mojito.
20. Passer la barrière et terminer sa nuit, lové dans le sable, bercé par le bruit des vagues.
21. Se faire réveiller une heure plus tard par un régiment de mouettes toutes droit sorties de Finding Némo (A moi, A moi, A moi !)
22. Se réveiller en ayant la sale impression d'embaumer le mégot refroidi et avec un sacré mal de cheveux.
23. Se relever, épousseter le sable et aller se prendre un café à La Perla, juste au dessus. En terrasse pour décuver.
24. Passer ensuite sa journée à dormir, soit au fond de son lit.
25. Ou, si le temps le permet, en maillot de bain sur la très chouette plage de la Concha (et sans les mouettes), histoire de faire d'une pierre deux coups et de bronzer un chouia.
26. Se faire détremper sa serviette de bain pour avoir oublié que les marées de l'Océan Atlantique ont une envergure de plus de 40 centimètres, contrairement à la Méditerranée.
27. Avant de rentrer chez soi le soir, faire une escale dans une pharmacie pour s'enquérir de l'équivalent local de la Biafine.
28. Se réjouir d'avoir une colloc compatissante pour se faire tartiner le dos de la Biafine sus-citée.
29. Se réconcilier avec la vie devant une assiette de churros et de chocolat brûlant.
30. Réussir à terminer le chocolat sans s'étouffer. Une fois refroidi, il ressemble plutôt à de la crème Mont Blanc.
31. Se faire poser un piercing - moins cher qu'en France.
32. Souffrir ensuite en se rendant compte que piercing non cicatrisé et sable ne font pas vraiment bon ménage.
33. Sortir dans la rue sans parapluie.
34. Rentrer dix minutes plus tard dans la première boutique venue pour s'abriter.
35. Se racheter un parapluie dès que possible.
36. Se le faire arracher par une bourrasque de vent deux jours plus tard.
37. Décider d'investir à long terme : dans un imperméable avec capuche.
38. Aller voir un film sorti quatre mois plus tôt aux US.
39. Mourir de rire devant le doublage en Espagnol.
40. Se rassurer plus tard avec la version en DVD qui permet le choix en VO.
41. Profiter de l'école de coiffure du coin et aller se faire couper les cheveux pour la modique somme de 5 euros.
42. Aller se ruiner au casino.
43. Une fois bien ruiné, rentrer chez soi et se remettre au rythme de vie pépère de la ménagère de moins de 50 ans.
44. Couch-potato-iser devant la téloche.
45. Rester des heures devant des programmes gnan gnan parce qu'il n'y a pas de télécommande (à part vous).
46. Se lever pour aller faire la bouffe.
47. Se rendre compte dimanche matin que le frigo est désespérément vide.
48. Râler, évidemment On reste français quelque soit la situation.
49. Réaliser dimanche matin que les supermarchés vont rester fermer jusqu'à lundi matin, 9 heures.
50. En profiter pour dégivrer et nettoyer le frigo sus cité, puisqu'il est vide.
51. Et, en vrac, on peut alors aussi : passer l'aspirateur, laver par terre, faire les vitres, la poussière, une petite lessive, du repassage, etc.
52. Envisager de racheter un vélo d'occasion pour se balader plus facilement dans la ville.
53. Réaliser ensuite qu'il ne passe pas dans la cage d'ascenseur et que la co-propriété en interdit le stockage dans l'entrée.
54. Le laisser cadenassé au banc devant son immeuble.
55. S'en servir de temps en temps pour sortir, en le remettant toujours au même endroit.
56. Se rendre compte un matin que des petits malins vous l'ont piqué en prenant bien soin de vous laisser le cadenas au cas où vous décideriez d'en avoir un autre à leur refiler.
57. Jurer en français jusqu'à plus soif sur tout le trajet à pied jusqu'à l'Université.
58. Tenter de rester éveillé autant que possible pendant les quatre laborieuses heures de cours de la journée.
59. Sortir de cours et trouver sur le parvis de votre Université un chaton qui vient de se faire à moitié écraser, le train arrière paralysé.
60. Décider de se la jouer bonne samaritaine et de l'amener chez un vétérinaire.
61. Abandonner l'idée une fois que la bestiole vous a mordu jusqu'au sang.
62. Courir à la pharmacie la plus proche qui vous rassure en vous disant que si votre main enfle trop, c'est peut-être la rage, il faudra appeler les urgences.
63. Passer le reste de la journée à surveiller sa main et la voir bleuir doucement, le téléphone à portée de l'autre main valide prêt à dégainer le 112
64. Vérifier tout de même dans le dictionnaire comment on dit « mordre » et « bleuir » au cas où les urgences le demanderaient.
65. Aller se coucher après avoir ingurgité une aspirine, au cas où.
66. Se réveiller le lendemain matin et réaliser que la main a viré au rouge uniforme.
67. Entamer des fouilles archéologiques pour dégoter le formulaire E111 qui permet de bénéficier des soins médicaux dans l'Unions Européenne sans débourser un centime
68. Se souvenir que vos parents vous ont changé de mutuelle (le remboursement via la nouvelle sera tellement plus facile)
69. Aller prendre l'Eusko Tren, alias Topo du Pays Basque, qui vous emmène en 35 minutes à Hendaye en territoire civilisé où la Carte Vitale règne en sauveuse.
70. Se diriger vers la pharmacie judicieusement implantée devant la Gare.
71. Expliquer calmement pour la n-ième fois ce qui nous amène.
72. S'entendre dire que c'est grave et que comme on est samedi oublier le médecin et aller directement aux Urgences.
73. Monter dans un taxi et lui indiquer les Urgences de la Polyclinique de la Côte Basque Sud de Saint Jean de Luz. Avec le sourire, parce que s'il apprend que vous risquez d'avoir la rage, il va vous évacuer au premier feu rouge venu.
74. Ne pas le mordre, donc, le pauvre homme.
75. Arriver aux urgences à 9h32 a.m. tapantes.
76. Remplir le formulaire machin chouette qui demande pourquoi vous êtes venu (là, se féliciter que le chat n'ait pas mordu la main avec laquelle vous écrivez parce que vous n'êtes pas encore un expert en écriture avec le pied ou la bouche)
77. Aller se morfondre dans la « salle d'attente des familles » où la clim est trop forte, et le ficus se prend au jeu de l'automne en laissant tomber gaiement toutes ses petites feuilles.
78. Constater que pour l'instant vous ne bavez pas encore (c'est peut être pas encore la rage ?)
79. Imaginer des tas de morts différentes à cause de cette foutue blessure, dans le laps de temps que vous laissent les « Urgences » pour dépérir tel le ficus sur votre chaise dans la salle d'attente.
80. A 10h48, voir arriver une infirmière et se faire conduire dans une « salle de soins » où l'Urgentiste arrive de suite.
81. A 11h13, expliquer calmement pour la n+1-ième fois à l'Urgentiste qui vient d'arriver que vous avez soit le Tétanos, soit la rage, soit le Cancer du Sida (et que s'il ne se dépêche pas un peu plus vous allez le mordre, dans un pic de rage).
82. Le laisser vous tâter la main et appuyer là où ça fait très mal, toujours sans le mordre (quelle maîtrise de soi).
83. Chercher désespérément à se rappeler quand est ce qu'on a fait notre dernier rappel de vaccin contre le Tétanos pour éviter une piqûre.
84. Se laisser conduire dans la salle d'attente de traumatologie (« au cas où ce soit très infecté on va faire une radio »).
85. A 11h27, aller patiemment s'asseoir dans la salle de radiologie numéro 4, deuxième porte à gauche.
86. Avoir le temps d'étudier le décor de la salle en attendant le radiologiste en retard. Imaginer encore une douzaine de fins atroces dont la gangrène purulente.
87. A 11h38, se retenir de ne pas grogner ou baver quand le radiologiste manipule sans douceur votre mimine douloureuse pour la placer comme il l'entend sur la plaque afin de procéder à la radio, on ne bouge plus mademoiselle.
88. A 11h41, se faire reconduire dans la salle d'attente des familles avec le ficus pour qui on approche de l'hiver à grands pas.
89. A 11h58, se faire appeler par l'Urgentiste qui vous prescrit l'antibiotique « tueur de germes quels qu'ils soient », et de l'anti-inflammatoire/antidouleur à 1200 mg/jour (limite à ne pas dépasser sous peine d'un retour express aux Urgences de la Polyclinique de la Côte Basque Sud de Saint Jean de Luz).
90. Se faire ramener par le brave chauffeur de taxi de tout à l'heure qui est rassuré puisqu'on n'a pas la rage et tient donc absolument à vous faire la conversation.
91. Etre d'une zénitude absolue grâce aux médicaments qu'on vous a prescrits.
92. Feindre l'endormissement pour éviter de répondre aux questions du brave chauffeur de taxi (« et vous parlez basque ? Et vous habitez ici ? Et je suis pas trop curieux ?)
93. Rentrer chez soi et se préparer son petit cocktail de médocs miam miam.
94. S'écrouler pour une sieste bien méritée vous et votre main violette (oui, entre temps elle a viré au violet).
95. Se réveiller sur le coup de 17 heures et voir qu'il fait toujours beau.
96. Entendre à la radio qu'il fait presque 30°C et qu'on est un des points les plus chauds d'Europe en ce début de mois d'Octobre.
97. Aller se promener un chouia pour décompresser.
98. Appeler ses parents et leur dire qu'en fait on n'est pas encore mort, malgré le petit côté tombe-en-ruine de votre main.
99. Respirer l'air pur, admirer la beauté de l'Océan.
100. Regretter New York et sa pollution, pourtant.
101. Se motiver pour écrire les Lundis de Dolce Vita, et sous pression de son fan club, trouver « 101 choses à faire à San Sébastien »