31 janvier 2005

Rue des Malgré Nous

Elle leva les yeux de son dossier, pensive. Il était là. Il venait d’arriver. Il lui fit un petit geste amical et lui sourit. Elle sourit aussi, contente, malgré tout, de la pause qu’il lui offrait. L’affaire M… qu’elle devait défendre était un cas particulièrement ardu, mais elle n’avait nullement envie de l’évoquer avec lui. Elle repoussa le dossier et s’assit plus confortablement. Tous les jours, c’était pareil. Il venait en fin d’après-midi, lui faisait un signe pour qu’elle le remarque enfin, souriait, et attendait qu’elle lui consacre ne serait ce que quelques minutes de son précieux temps. Elle avait fini par lui dire qu’elle était avocate. Il avait souri. Apparemment, c’était ce qu’il faisait de mieux. Sourire, et attendre. Attendre qu’elle se dévoile. Lui, paisible, ne disait rien de précis sur sa vie. Où vivait-il ? Que faisait-il ? Il s’asseyait en face d’elle, la regardait, se taisait pour mieux l’écouter. Au début, cela l’agaçait. Elle aimait à connaître son interlocuteur – déformation professionnelle, certainement. Elle ne parvenait pas à le cerner véritablement. Et puis, elle s’était doucement habituée à sa présence quotidienne. Qu’elle avait prise pour un jeu. Et qui lui était devenue, au fil des jours, presque indispensable. Elle appréciait, finalement, de se confier à cet inconnu, sans rien attendre en retour. Elle lui parlait parfois de ses affaires, souvent de ses collègues, de sa famille, beaucoup d’elle même. De sa vie, en somme. Lui, en face, guettait un signe d’intérêt sans rien lui dire, jamais. Il s’appuyait sur la table, jouait distraitement avec un sucre, aux aguets.

Tout avait commencé une après-midi de juillet, aux heures chaudes de la journée, quand elle s’était évadée de son bureau confiné et sans climatisation pour trouver refuge dans le café de ce parc ombragé, elle avait emporté un dossier avec elle, pour faire bonne contenance, tout en sachant qu’elle ne réussirait pas à y jeter un œil. Avec la touffeur de la journée, elle parvenait tout juste à envisager de se jeter dans un lac, un cours d’eau, une piscine, une fontaine, une flaque, presque. Cet endroit était comme un havre de paix, calme et frais. On entendait seulement le ronflement d’un grand ventilateur au dessus du comptoir, comme les baies vitrées étaient ouvertes. Elle venait de se poser, et l’avait vu arriver, un peu haletant, et il s’était appuyé à sa table. Curieuse, elle l’avait laissé faire. Déstabilisée par son regard sur elle, le silence autour d’eux, elle avait souri, maladroitement, puis piqué du nez dans ses documents. Lui, impassible, restait là à la regarder sans moufeter. Depuis ce jour, elle venait, dès qu’elle pouvait se ménager ne serait ce qu’un petit quart d’heure dans l’après-midi. Pour le plaisir de le voir venir, un peu gauche, mais de plus en plus sûr de lui, s’asseoir à ses côtés.

Un jour, il ne vint pas. Elle l’avait attendu, plus que de coutume, bravant la bruine de la journée, déstabilisée par son absence soudaine. En ces quelques mois, il ne lui avait pourtant jamais fait faux bond. Elle avait fini par se résoudre et retourner à son labeur.

Le lendemain, pourtant, et les 3 jours suivants, il ne vint pas. Elle s’inquiéta mais ne pu mener aucune enquête – comment prévenir de la disparition de quelqu’un que, somme toute, on ne connaît pas, et sous prétexte qu’il s’est absenté quelques jours ? Absurde.

La semaine suivante elle ne le vit pas non plus. Elle tenta de demander aux habitués du lieu, aux piliers de bar qui, sous leurs dehors bourru, austère et fermé, auraient pu la renseigner. De ce côté là, rien. Les passants ne l’avaient pas vu non plus dans les parages.

Un vieux Monsieur, à la sortie du parc, qui, l’ayant vue écumer les lieux et demander à qui voulait bien l’entendre qu’elle cherchait son bel inconnu, la retint par la manche. Avant qu’elle ait pu à nouveau ouvrir la bouche, il secoua la tête tristement. «  Y’rviendra pas, ma p’tite dame, vous savez… On sait pas d’où ça vient ni où ça va, ces espèces là… » Le vieux Monsieur, la voyant bouleversée, plissa le front, soucieux, et il ajouta « Mais si vous les aimez, ceux là, allez donc Rue des Malgré-Nous, je crois qu’il y a un refuge. » Elle releva la tête, les yeux plein de larmes, dans l’expectative. Il lui dit finalement « C’est bien un malheur si la SPA ne vous en trouve pas un tout pareil qui sera rien qu’à vous ».


Vous avez aimé ? Vous avez détesté ?
Votre feedback est le bienvenu

30 janvier 2005

Je me jette à l'eau

On dit toujours « je vais le faire, je vais le faire » et on ne le fait jamais, alors, promis, demain, je publie enfin sur ce blog une nouvelle que j’ai écrite il y a maintenant presque deux ans, une inédite jamais sortie des tréfonds de mon ordinateur, pour le plaisir des yeux de quelques très peu nombreux privilégiés.
Je l’envoie en même temps sur EntreNewYork, et si elle sied aux administrateurs du site, vous aurez là aussi le plaisir de la retrouver.
J’attendrai anxieusement vos commentaires… En me rongeant les sangs, j’aimerais savoir si vous aimez, et pourquoi, et surtout, si vous n’aimez pas, pourquoi.
Et si vous êtes très très sages, un jour, peut-être, de nouvelles nouvelles !

Suspense insoutenable…
Rendez-vous demain, rubrique « nouvelles » !

29 janvier 2005

Les nouvelles du front Meusien

Qu'’est ce qui s’est passé depuis la dernière fois ?

Foncièrement pas grand-chose. Après avoir bien galéré pour trouver une nouvelle école, j’'ai envoyé vendredi matin mon inscription à l’'Intec. Bonne nouvelle dans ma déveine, comme je suis étudiante pour l’'instant, j’ai droit au tarif réduit pour l’'inscription. Amusant de se dire que j’'ai droit au statut d’étudiant pour demander un statut d’'étudiant… Mais la logique est certainement ailleurs, alors oublions !


Je suis rentrée à Maizeray plage, entre temps. Il a neigé, aussi, et le panorama est vraiment très joli. 

Ok, je triche, la photo est une « archive » de l’'an passé, mais elle était tellement jolie que je la mets là. Soit dit en passant, d’'une année à l’autre, la neige, c’'est tout de même un peu la même chose, alors j’'ai le droit (na). Ce matin, pour s’'oxygéner, avec les parents et les chiens, on s’est fait une belle balade de 10 kilomètres dans la neige, justement. Ca met en jambe pour déjeuner… et travailler.

Eh oui, Deusto (ma chère université espagnole de l’'an passé) a enfin trouvé une solution à mon souci de validation d’'électif. Si vous vous souvenez, j’'y étais allée vainement mi janvier pour une soutenance qui a été annulée. Là, le prof me proposait donc de faire un dossier perso pour m''’éviter de retourner au Pays Basque. Ce qui est bien. Un dossier qui en quelque sorte est un « résumé » du dossier qu’'on a réalisé pendant trois mois. Ce qui est encore mieux. Prévenue le jeudi soir pour rendre le travail lundi 31, 21h dernier carat. Ce qui est beaucoup moins bien. Hier et aujourd’hui, j’ai donc à nouveau planché sur les pizzas surgelées : glamour, n’est ce pas ?

Mais pour ne pas mourir asphyxiée par tant d’'effort, je me suis octroyée des petits moments de douceur, notamment hier après-midi, la confection en cuisine d’'un fantastique fondant au chocolat ... Jean-Baptiste, si tu me lis, ça y est, il a été testé et approuvé à l’'unanimité par le front Meusien du Chocolat ;)

Je me promène aussi de temps en temps sur le site de mon hébergeur, parce que je suis une gentille fille, et cette après-midi je suis tombée sur un blog amusant, un peu potache sur les bords, mais qui m’a fait doucement ricaner entre deux droites de régression linéaire ou graphes de contingence sur les pizzas congelées : le blog de Richou qui nous donne l'’astuce du jour d’'hier « La prochaine fois qu'un prof' dit:" si vous parlez encore une fois c'est la colle", évite de parler... » Lire ses autres astuces ici. Comme on dit par chez moi : ça sent le vécu tout ça…

Souci existentiel comme chaque fin de semaine : vais-je écrire un Lundi de Dolce Vita sur EntreNewYork ? Pour l'’instant, cela semble véritablement compromis… sauf si j'’ai un éclair de génie d’'ici lundi matin. Ou si vous avez pour moi cet éclair de génie… Je suis toute ouïe !

Stage toujours, tu m'intéresses...

Remarque judicieuse de JiF hier soir, après mon article posté vendredi, Champagne, où je retraçais mes péripéties pour l’obtention de la sacro-sainte convention de stage.

Il est certes intéressant de noter que la majorité des entreprises fonctionnent avec force stagiaires qu’'elles paient royalement le 1/3 du SMIC. Pourquoi cette barrière ? Parce qu’en dessous du 1/3 du SMIC, effectivement, les entreprises comme les stagiaires ne cotisent à rien*. Ce que l’'étudiant reçoit est alors considéré comme une gratification et non une rémunération. Pour ce faire, le montant total reçu par l’'étudiant ne doit pas dépasser le 1/3 du SMIC, toutes gratifications confondues. Ce qui explique donc que les entrepreneurs qui vous proposent ce seuil d'’indemnisation vous refuseront le remboursement de votre carte orange ou la participation à des tickets restaurant.
En deça du 1/3 du SMIC, ce que reçoit le stagiaire est une « rémunération » que l'’entreprise se doit de déclarer.

Qu’il y ait quelque chose de pourri dans le royaume de France, je crois que c’'est indéniable. Reste maintenant à tous les étudiants obligés de faire un stage de refuser systématiquement toute rémunération qui ne leur permet pas de vivre de manière autonome financièrement parlant. Comment voulez-vous envisager cette possibilité lorsqu'’un employeur parisien vous proposent le 1/3 du SMIC comme indemnité de stage de fin d’'études, pour une mission de 6 à 12 mois, où, s'’ils embauchaient une nouvelle recrue en CDD, ils aligneraient sans ciller au moins 1500 Euros ?
Si seulement, comme le souligne justement Catherine Lubochinsky, les étudiants ne fermaient pas les yeux en pleurnichant ensuite devant papa et maman pour se faire aider, allez, encore un an… C’'est rendre service aux entreprises, et seulement aux entreprises. En école de commerce, nombreux sont ceux qui contractent un prêt pour financer leurs études, et cela sur trois ans. Prenons en considération le cas d’'un étudiant qui choisit de faire un stage de fin d'’études : le temps imparti pour rembourser le prêt arrive à échéance lorsque l’'étudiant est encore à trimer pour les beaux yeux de l'’expérience. Impossible de rembourser.
Vous me direz, toutes les compagnies ne paient pas forcément leurs stagiaires avec un lance-pierres. Peut-être. Il n’'empêche que lorsque j’'entends que Accor, Publicis, Havas, Pimkie ou les autres jouent la carte de la gratification minimum, cela me fait bondir.
Cela peut soulever encore plus de questions dérangeantes pour ces entités : si les stagiaires sont considérés comme de la main d'oe’œuvre ultra bon marché, interchangeable et inépuisable, qu’'en est-il du statut des salariés dans ces entreprises ? Est-ce là encore le signe de la suprématie financière : le profit pour le profit ? Est-ce la le choix des actionnaires que d'’investir dans une société qui n'’est pas responsable socialement ? Bonjour l'’ambiance…
Je ne sais pas vous, mais moi, ça me donne envie de boycotter leurs produits, de leur faire la plus mauvaise presse possible tout en restant extrêmement polie, et, dans la mesure du possible, de ne jamais avoir à travailler pour eux tant qu’'ils ne changeront pas leur politique d'’embauche. 



* Voir l’'article « Le Scandale des stages », extrait de celui très bien écrit par Catherine LUBOCHINSKY pour les Echos.

28 janvier 2005

Le scandale des stages

" L’enfer est pavé de bonnes intentions : les stages en entreprises en sont un parfait exemple.  
L’idée originelle était fort louable, puisque l’objectif était de permettre aux étudiants découvrir ce monde étrange – du moins, paraît-il étranger aux enseignants - dans lequel ils seront amenés à effectuer leur carrière professionnelle. Evidemment, pour encourager les entreprises à accueillir en leur sein ces ignorants, les stagiaires sont peu rémunérés (de l’ordre de 300 € par mois) et l’entreprise est, de plus, exemptée de toutes cotisations sociales. Le succès de cette formule va au delà de tout espoir. Et pour cause, avec un tel coût de la main-d’œuvre, les entreprises n’ont pas tardé comprendre l’avantage d’un tel système : c’est une réserve de main-d’œuvre qui représente entre 1,5 et 2 millions d’étudiants ; main-d’œuvre encore plus flexible que celle en période d’essai (il existe même maintenant des avenants aux conventions de stage qui stipulent que le stagiaire peut être remercié au bout d’un mois s’il ne donne pas entièrement satisfaction !) et surtout encore moins chère. Dans cette population hétérogène, il y a même de la main-d’œuvre très qualifiée, puisque le cursus des étudiants en DESS (cinquième année d’études) prévoit obligatoirement un stage de trois à six mois, stage que les entreprises n’hésitent pas renouveler une fois ou deux, et quand l’étudiant perdant tout espoir d’être recruté quitte la société un autre surgit immédiatement pour prendre sa place ! 
[…] 
Cet excessif recours aux stages soulève trois problèmes fondamentaux :
- Personne ne cotise à rien. Ceci concerne à la fois les retraites et les équilibres des comptes sociaux. Comment expliquer à la population qu’il est indispensable d’allonger la durée des cotisations retraite tout en faisant entrer les jeunes de plus en plus tard sur le marché du travail (sachant par ailleurs qu’il ne vaut mieux pas être chômeur après la cinquantaine) ? Comment hommes et femmes politiques n’ont pas compris qu’une telle incohérence entre les propos et les actes ne facilite pas la mise en place de réformes pourtant incontournables ?
- Les inégalités sont accrues. Comment les étudiants ne vivant pas chez leurs parents peuvent-ils s’en sortir avec 100 à 500 € par mois ? Une fois les études terminées, s’ils désirent « acquérir de l’expérience » encore faut-il que papa et maman puissent subvenir à leur besoins.
- Ce sont des emplois en moins. Certes, il est évident que la suppression des stages ne correspondrait pas à la création d’un nombre équivalant d’emplois, mais il est indéniable qu’il y aurait une création nette d’emplois car le recours aux stages n’est pas une prérogative des sociétés ayant une situation délicate! En tout état de cause, il ne s’agit pas de supprimer toute forme de stage, mais de mettre fin aux abus. Pourquoi ne pas allouer à tout individu un capital-temps au delà duquel il ne pourrait être employé comme stagiaire ? Pourquoi ne pas limiter la proportion de stagiaires dans une société, limite qui pourrait être calculée en fonction de critères financiers ?
In fine, qui rend service à qui ? De deux choses l’une, soit les étudiants n’acquièrent aucun savoir dans le système éducatif et ils devraient rémunérer les entreprises qui les accueillent en stage, soit ils ont acquis un certain savoir ou savoir-faire, mais alors les entreprises doivent les rémunérer. Bref, il est temps d’éclaircir le débat et de mettre un peu d’ordre dans le système des stages."

Pour l’article complet :
Catherine LUBOCHINSKY est professeur à l’université de Paris-II. 
« Les Echos » , le 20/07/2004

27 janvier 2005

Champagne !

Théorie :
Une journée est toujours composée de plusieurs éléments, positifs et négatifs, dont la somme permet d'’atteindre un équilibre lissant ainsi l’'évolution de la courbe de moral du sujet sur 24 heures.

Mise en pratique :
Reims Management School, 9h30 – 12h30 : suite et fin du cours de finance sur la gouvernance d'’entreprise. La courbe de moral décroît pour remonter progressivement vers la fin.
12h45 : message téléphonique, écouté avec attention (stress), pour s’'entendre dire qu’'on est accepté en stage chez Piper Heidsieck en relations publiques, notamment pour préparer le festival de Cannes. La courbe prend une virée exponentielle et explose le graphique vers le haut.
15h12 : Fin de l’'entretien avec le directeur des études de Reims Management School, qui refuse d'’établir une convention de stage comme désiré ci-dessus. Pour des raisons diverses et variées, plus ou moins convaincantes, notamment le fait d’avoir rendu le stage de fin d’'année optionnel. La courbe de moral plonge encore plus vite que le rouble et va se cacher aux tréfonds de moins l’'infini.
16h15 : tentative de dialogue avec la dame de l’'accueil de la faculté de lettres et sciences humaines de Reims afin de se faire orienter vers le bureau des inscriptions. La courbe de moral remonte timidement, profitant d'’un maigre espoir.
16h17 : le bureau des inscriptions de la faculté de lettres et sciences humaines de Reims a fermé depuis 2 minutes, le temps que la dame s’'échine à remettre en place ses neurones. La courbe de moral lâche l’'affaire et reste en bas.
De 16h30 à 18h : tentatives infructueuses de trouver un accord avec la moitié du staff de Reims Management School. Même pas une dérogation. Damned. La courbe de moral se gausse, mais sans bouger.
De 18h02 à 19h : tentatives de trouver, via Internet, des organismes permettant de suivre un enseignement à distance et de se voir par ce biais délivrer la sacro-sainte convention de stage.
19h : l’'ordinateur, qu’'entre temps on n’'avait pas branché, s’éteint. La courbe de moral s’'est endormie dans son gouffre.
21h : cinéma. Le Château Ambulant. Un petit havre de paix après les affres de l’'après-midi. La courbe de moral remonte légèrement avant de sombrer dans les bras de Morphée.

La suite aujourd’hui…
8h46 : le bureau des inscriptions de la faculté de lettres et sciences humaines de Reims a ouvert depuis une minute. L’'inscription est possible en cours d’'année pour le second semestre uniquement, à condition d’'acquitter la totalité des droits et de repasser les partiels de janvier en septembre. La courbe de moral s’'excite et remonte brusquement.
8h48 : Oui, MAIS la faculté ne délivre des conventions que pour des stages obligatoires, en cursus de mastère, DESS, etc. Certainement pas en 1ère année d’'Histoire de l’'Art, ni même de droit de première année. La courbe de moral qui s’'était trop violement emballée, retombe sec.
9h30 : Après avoir enfin recontacté le CNED, le CNAM et tous ces charmants organismes, une solution est enfin trouvée. Il s'’agit de s'’inscrire à l’'INTEC, Institut au Service de la Connaissance Comptable, pour au moins une Unité de Valeur (UV), ce qui permet d’'obtenir le statut d’'étudiant, et d’'avoir une convention de stage pour 6 mois, sous deux semaines après validation de l'’inscription. L'’INTEC dispense des cours à distance via le CNED. Coût d’'un UV en tarif normal : 320 €. Yuk. La courbe de moral se calme, grimpe doucement, mais sans trop d'’enthousiasme…

26 janvier 2005

Déjà en week-end ?!

La vie est trop injuste, je sais. Mais imaginez vous bien que je viens de subir 15 heures de finance concentrées en 2 jours et demi de cours, ce qui est le maximum que je réussisse à ingurgiter sans risquer de mourir sous autant de connaissance nouvelle.
Nouveau professeur, ce matin, à ses dires un économiste qui a mal tourné puisqu’i'l enseigne maintenant la finance en école de commerce, allez comprendre. On a eu droit à la seconde version de toute la kyrielle d'’actions, obligations, ou de produits dérivés. Avec en prime, l’'explication de toutes les mesures de gouvernance d'’entreprise qui permettent de contrer une OPA hostile. On se sent intelligent quand on sort de cours… Mais fatigué.
Je ne sais pas vous mais moi, quand on m'’explique que le pauuuuvre actionnaire est la petite oie blanche dans le panier de crabes que représente l’'ensemble des stakeholders (clients, fournisseurs, actionnaires, salariés…), ça me fait plutôt rire jaune. Enfin, certes, c’'est valable pour le petit porteur. Mais quand on sait que Georges Soros fait varier le cours d'’une action rien qu’en éternuant, ça fait assez froid dans le dos.

Hier soir, petite soirée avec une nichée retrouvée de 4A, bien tassés dans un appartement. Retrouvailles, et puis chacun y allait de son expérience en séjour à l’'étranger, qui au Chili, qui au Brésil, qui en Inde, qui aux USA. Difficile de s’i'maginer tous ces parcours si différents et pourtant si semblables. Chacun y allait de sa petite anecdote, les espagnols qui cuisinent les tapas pour 6 avec un litre d’'huile (véridique, une bouteille complète), les brésiliens meilleurs surfeurs du monde, etc. Amusant…
Un peu moins drôle évidemment de rentrer sur le coup de minuit telle Cendrillon sans son carrosse, à pied dans les rues de Reims bien verglacées pour l'’occasion.
Epique !

25 janvier 2005

Retour sur terre

Atterrissage violent ce lundi matin, avec un retour à la dure réalité des cours. Je me suis retrouvée dans un campus flambant neuf, façon Maison des Fous des 12 travaux d'Astérix, où tout le jeu consiste à retrouver le kiosque (interface entre les étudiants et l'administration, le front office si vous préférez), pour y récupérer la carte magnétique qui permet d'entrer dans ledit campus sans attendre que quelqu'un vous tienne gentiment la porte. Ensuite, on part à la recherche de la salle de cours numéro B202, c'est à dire bâtiment B 2ème étage, salle 02. Mais où est ce bâtiment ? Moi je n'en vois qu'un... En réalité il se décompose en épis, chaque double épis latéral correspondant donc à une lettre. Ensuite c'est facile, il s'agit juste de se repérer au départ. Évidemment, ceci n'est écrit nulle part, il faut partir tel Sherlock Holmes à la recherche des indices qui permettent de déterminer tout cela. Par exemple, séquestrer dès 9h du matin un étudiant pour lui demander. Ce qui se solde généralement par un échec cuisant. On finit par trouver la salle, ouf. On se retrouve alors enfermé pour 3h de finance (joie), avec plein d'étudiants de 4ème année, qui redébarquent après leurs stages, séjours à l'étranger... Le module de "stratégie et direction d'entreprise" est un nid à vieux étudiants, semble t-il. Ma foi c'est tout de même rassurant de voir des visages familiers en terre inconnue. Mais stressant à la fois : est ce donc si délicat à valider, qu'on retrouve des ancêtres dans ces murs ? Taux d'échec du cours incriminé : 40%. Pourcentage de marketeurs dans les échoués : 100%. Gloups. On va donc écouter et travailler consciencieusement.
Hier tout s'est relativement bien passé, si l'on tient compte du fait que c'était deux blocs de 3h de stratégie financière, un le matin, l'autre l'après-midi, dans un amphi d'environ 80 personnes mortes de froid faute de système de chauffage efficace (je suggère aux techniciens de RMS d'aller faire un tour dans le métro de NYC en hiver). Enfin, qu'est ce qu'il vaut mieux ? Congeler mais écouter - notons ici que le froid conserve, c'est bien connu - ou étouffer et s'endormir - car la chaleur endormit, oui.
On espérait aujourd'hui avoir autant de chance et ce n'était pas le cas. Reims s'est couverte ce matin d'une jolie couche de neige très propice à la luge, un peu moins aux pérégrinations inter campus. Aux aurores (ici comprendre 9h30 pour l'étudiant en ESC) en arrivant en cours, on s'est vu "proposer" de faire une étude de cas, en anglais dans le texte, sur la stratégie financière de Schneider Electrics. Bonheur. Surtout que dès que l'on posait une question, le professeur nous répondait en nous faisant comprendre, que, justement, on avait rien compris. Du style "Monsieur, pourquoi est ce que dans cette formule financière, la première partie prend en compte les taxes et impôts alors que la seconde partie de la formule les ignore ?". Réponse du professeur "Mais enfin, c'est logique, parce que..." je vous fais grâce des détails techniques. En tout cas, pour moi, la logique est ailleurs...

L'angoisse de la page blanche


Poser ses doigts sur le clavier, fermer les yeux, expirer profondément et attendre… Sentir la déesse Inspiration s’éveiller, à peine jetée hors des bras chauds de Morphée. Tout juste levée. Et sentir, oui, sentir germer, quelque part, un semblant d’idée. Se laisser guider, écrire, écrire. Un instant, tout une nuit peut-être, pour retenir sur la page les bribes de ses idées.

La page blanche est comme un nouveau monde non encore conquis, une terre vierge, un bloc de marbre à sculpter et polir au gré de ses envies. La page blanche est l’inconnu. Celui qui s’y attaque, un aventurier. Nez à nez, à la première rencontre, nul ne sait encore exactement où l’autre va le mener.

Pour le lecteur, la simplicité, en quelques clics, de retrouver sa rubrique préférée. A peine arrivé au bureau, ce matin – quel froid dehors ! – l’écharpe est enlevée, et entre deux boutons de manteau, il extirpe un doigt semi gelé pour atteindre la touche d’alimentation de son ordinateur. Pendant que la bête ronronne en chauffant ses processeurs, il va se servir un généreux café dans la kitchenette. Il en profite pour saluer quelques collègues, il se brûle un peu les doigts, il revient à son bureau. Entre temps, l’écran s’est réveillé. Lui, le lecteur, s’assoit, et ouvre sa page Internet. Son site web. Et sa rubrique tant attendue. Enfin. Une petite gorgée de café, et il lit. Il se réchauffe doucement les mains sur le gobelet. Il aime ce petit instant hors du temps avant de plonger dans les soucis, lot quotidien de son emploi. Tiens, pour la peine, il peut même relire. Il aime tel paragraphe. L’autre un peu moins. La fin le fait sourire, bien tournée. Il soupire, doucement, et se remet à une occupation plus séculaire, se lançant dans son travail.

Pour l’auteur de la rubrique, ailleurs, c’est l’angoisse. Il doit remplir ces fichues colonnes et ce matin rien ne lui vient. Il a beau se mettre à son ordinateur et poser les doigts sur le clavier, fermer les yeux et expirer profondément, ce matin, les Muses se rient de lui et ses doigts sont collés. D’habitude, les chroniques sont évidentes. Une sortie entre amis, un fait divers. Là, reclus, l’Inspiration est réticente. Il sent, lui, les yeux de ses lecteurs rivés sur lui à travers l’écran. L’attente vaine de sa rubrique. L’arrivée du lecteur, jovial, son café. Mais sur le site, point de rubrique à lire. Une journée qui s’annonce mal. Tel fournisseur à rappeler, tel client à aller voir, un appel d’offre à rédiger et il n’a même pas eu son évasion hebdomadaire. Il sent que cette semaine va le faire grincer, le lecteur.

L’angoisse monte. L’auteur, fébrile, imagine mille détails à raconter. Les dernières grèves ? Pourquoi pas. La fonction publique de l’hexagone entame joyeusement cette nouvelle année avec une série de grèves. La Poste, aujourd’hui. La SNCF demain. Les enseignants jeudi. Revendications diverses et variées – salaires, notamment – qui seraient sujettes à de houleux débats. Mais, de l’autre côté de l’Océan, on attend autre chose. On attend peut-être quelque chose de plus piquant, de plus mordant, de plus observé, une remarque acerbe sur quelque chose que l’on fait tous les jours.

Il pourrait bien leur parler de ce nouvel Airbus A380, inauguré ce matin. Le fait est d’importance. CNN, oui, CNN retransmet en direct l’évènement. Agonie de Boeing, en passe de perdre son leadership avec le 747 sur le marché des très gros porteurs. Certains, ici, tremblent déjà. Que seront prêts à faire les Américains pour retrouver la première place ? On échafaude de grandes théories sur le dernier krach du Concorde à Roissy. La pièce restée sur la piste n’était-elle pas celle d’un Boeing ? Hypothèses hystériques, irréalistes, mais… « et si ? ».

Le voilà qui secoue la tête, agacé. Non. On ne l’attend pas pour cela. Il imagine le lecteur, surpris et un peu déçu de se retrouver nez à écran avec le récit de l’inauguration du coucou. Maintenant il grimace. Non, décidément, ce ne sera pas cela.

Alors il se lève. Tourne en rond tel un lion en cage. Il rumine. Il abandonne. Il laisse là son ouvrage, son territoire, page vierge et ordinateur rageur. Il s’en va. Il prend un livre, sa veste, sa voiture, ailleurs. Peur que l’ordinateur ne le nargue. « Toujours pas d’idée ? » semble lui demander la machine.
C’en est désespérant. Il finit, à chaque instant, par se demander si le fait de faire tomber une fourchette peut devenir une entrée en matière intéressante, pour refuser l’idée saugrenue une minute plus tard.

Puis, tout à coup, une idée fait son chemin. Il va leur écrire cela, oui, sa lente agonie, puis sa remontée depuis les limbes du sommeil de la création. Son chemin de croix. Il va leur raconter son angoisse. Son angoisse de la page blanche…

24 janvier 2005

Un coeur brisé abandonne des diamants dans une voiture

BOSTON (Reuters) - Un Américain de 37 ans a retrouvé sur le siège de sa voiture une bague sertie de diamants estimée à 15 000 dollars, accompagnée d'un message du donateur anonyme.
"Joyeux Noël. Merci d'avoir laissé votre voiture ouverte. Au lieu de la voler, je vous fais ce cadeau. J'espère qu'il finira au doigt de la personne que vous aimez. Celle que j'aime m'a quittée. Joyeux Noël à vous," peut-on lire sur le message.
L'anneau en or blanc et serti de trois diamants était posé sur le siège du véhicule, garé devant la gare de Westborough, à une cinquantaine de km de Boston, a déclaré la police. L'heureux propriétaire a signalé les faits à la police quatre jours après avoir découvert la bague.
"La voiture semble avoir été choisie au hasard", a dit le lieutenant Paul Donelly. "Je ne pense pas que la personne cherchait une voiture ouverte en particulier".
L'homme a décidé de garder la bague après qu'un bijoutier l'eut estimée à 15.000 dollars, a précisé la police.

Je sais pas vous mais ca fait la 2e histoire au moins avec des taxis americains et des diamants...S'il faut risquer sa vie dans le taxi pour avoir une chance de gagner des diamants je vais peut etre reconsidere ma position vis a vis des taxis new yorkais...

La suite la suite

Ca vient, doucement ! C’est qu’il faut le temps de le bichonner ce blog. Non mais…
Vous lisez en ce moment la première newslettre officielle de l’année 2005 ! Chanceux…

Après la petite escapade aux Contamines, le souffle de l’activité est un peu retombé, avec ma rentrée en Meuse. Maizeray, charmante petite bourgade souriante de 36 âmes, 35 lorsque je n’y suis pas. Avec son cortège d'’activités à haut risque. Pâtisserie (galettes des rois), recherche active d’emploi (vive Internet), lectures diverses et variées : le dernier Thalassa Ali* très bien, Olivia Joules d’Helen Fiedling, décontractant, facile mais plaisant, et The Fourth Queen, de je-sais-plus-qui, une anglaise au XIXème siècle là aussi, partie pour les Amériques et vendue comme esclave par des corsaires à un Maharajah. Et pour l’oxygénation, promenades des chiens aux Eparges, en prenant soin de ne pas y perdre les parents.
Le 14 janvier dernier, je suis repartie en Espagne pour une mission éclair : une soutenance d’études de marché, si vous l’acceptez. Visiblement tout s’est autodétruit avant qu’on atteigne l’estrade, parce que la femme du prof incriminé a décidé d’accoucher le jour là, c’est plus drôle. Aller-retour vain. Autant dire que j’étais plutôt colère d’y être retournée juste pour du tourisme… Et, comme de bien entendu, dans l’université, personne ne savait rien, il y avait juste un petit panneau sur la porte de la salle des tortures, disant que les soutenances étaient reportées. Pas même un chat susceptible de nous expliquer le pourquoi du comment on peut valider le cours sans revenir à Donostia.
RMS, via la très connue Camille Marlin (coordinatrice des étudiants en échange, pour les non initiés), a récupéré l’affaire en m’assurant qu’elle y trouverait une solution. Un miracle d’organisation, donc, côté français, quand de l’autre côté de la frontière on s’arrache encore les cheveux pour tenter d’atteindre le professeur qui n’en a cure. Je m’en remets aux offices de la dame et je croise les doigts.
J’ai enchaîné après cela sur un petit week-end à Rennes chez Anne. Visite de la vieille ville et parc du Thabor avec guide particulier (Anne), photos à l’appui, petite pause dans un salon de thé qui fait du chocolat à l’ancienne et des scones servis avec de la confiture de cassis (à se rouler par terre !). Cinéma : « Tu vas rire mais je te quitte », avec Judith Godrèche. Comme on dit par chez nous, bien mais pas top.
Lundi, on continue ! TGV pour Paris, avec un entretien de recrutement pour un stage de fin d’études chez Pietri, agence de relations presse du groupe Publicis. Mission proposée intéressante (assistant produits pour Monoprix, Mattel, Maison de France…) mais rémunération peau de chagrin : le 1/3 du smig, hirc. Pour travailler au milieu de minettes manucurées hautaines, merci bien.
On ne s’arrête pas là… A 14h la même journée, entretien chez Piper Heidsieck à Reims. Jolie traversée de France, n’est ce pas ? Là aussi, sans le faire exprès, pour un stage de fin d’études en relations publiques. Mission très intéressante (préparation du festival de Cannes pour la marque qui est fournisseur officiel) et rémunération viable. Je croise encore les doigts en attendant leur réponse, d’ici la fin janvier… S’il vous plaît !
De retour à Maizeray, ensuite, charmante petite bourgade souriante, etc. … Depuis je n’ai pas quitté la Lorraine. J’ai décroché avec surprise un entretien chez Ernst et Young pour mi février. Que vais-je leur raconter ? Mystère et boule de gomme.
Grosse déception après cela. Le coup de fil de la DRH USA d’Estée Lauder, « bonjour Mademoiselle, on a un poste à New York à vous proposer, chef de projet. C’est pour un an et prolongeable en CDI si ça se passe bien. On aimerait bien vous voir en entretien, pour ce faire, on vous rembourse votre billet A/R. Le plus vite possible ! » Entre temps, évidemment, on se dépêche, on remue RMS pour obtenir le planning de cours, on passe 350 coups de téléphone, et puis quand on a enfin acheté les billets, on se réveille le lendemain matin pour trouver dans sa boite mail un laconique « euh finalement on va embaucher quelqu’un localement, ce sera plus simple pour nous, mais restez en contact ! ». Ce qui fait bien sûr violement baisser la courbe de moral qui entre temps s’était envolée. Le monde est cruel.
Je m’en suis remise (ou presque) entre temps. La courbe de moral s’équilibre doucement, sans atteindre des sommets, pas encore sous terre. Cela viendra peut-être demain matin, jour fatidique où mes vacances à rallonge s’achèvent dans un douloureux module de RMS dénommé « stratégie et direction d’entreprise » et qui fait généralement trembler les étudiants, car la partie finances du cours est plutôt difficile à valider. Gloups…
Ca risque d’être intéressant !


* Thalassa Ali, The Beggar at the Gate, second tome de sa trilogie romanesque : l’histoire d’une Anglaise envoyée en Inde pour s’y marier. Tout ne se passe pas exactement comme on l’attend, évidemment…

22 janvier 2005

Bonne année !

Pour causer linéairement, commençons donc par le commencement de l’année. On évitera le journal façon Bridget Jones, qui retrace laconiquement l’évolution du poids de la dame et de sa consommation de cigarettes et d’unités d’alcool.

2005, donc.
L’année nouvelle commence bien haut dans les Alpes, dans un chalet fort agréable, très très au dessus de Saint Gervais, et au plus haut point des Contamines, ce qui, à pied du parking dudit village avec toutes les courses, sacs, et victuailles, est loin en montée. Mais comme on dit, ça réchauffe. Avec, comme protagonistes, Thomas, Bernard (le prêteur de chalet, qu’il soit loué), Anne et les autres, qui ne m’en voudront pas j’espère de ne pas les énumérer. 
L’année nouvelle commence avec une bataille de boules de neige mémorable aux Contamines, suivie
d’une fin de nuit bien méritée, enfin !
Non, le bleu du ciel n’est pas truqué…

Evidemment, comme tous les ans, on prend des résolutions qu’on tiendra ou pas, c’est selon :
1. arrêter de baffrer : peu probable. On ne sait jamais ce qui peut arriver.
2. se (re)mettre assidûment au sport : viable. A condition d’être à moins de 40 kilomètres de la piscine la plus proche, sinon, cela freine la motivation.
3. décrocher le job de sa vie : obligé. Car on n’a pas forcément envie d’être le héros du remake de Tanguy, 28 ans, qui vit toujours chez ses parents. Corollaire, copyright Anne Domain : répétez ce mantra après moi « non, revenir vivre chez ses parents après cinq années de liberté n’est pas un échec ». 

Et, en vrac pour tout le reste :
4. ne pas oublier les anniversaires
5. ni de sortir le chien avant d’aller se coucher
5. écrire son article du lundi pour EntreNewYork si l’inspiration vient avant 23h dimanche soir
6. arrêter d’écrire n’importe quoi.  Chef, oui, chef.

Affaire à suivre...

14 janvier 2005

Arghhh !!!

Bon, j’'ai dit que je m’'y mettais, alors je m’'y mets, à cet article. Me reste juste à trouver un sujet… Un petit sujet susceptible de vous intéresser. Euh… La cueillette des olives en basse Provence ? Le trou de la couche d’ozone ? Les petits vieux qui ont du mal à distinguer les pièces de 1€ et 2€€ ? Les fourmis de Reims-lès-bains mortes de froid pendant l'’hiver 2001-2002 ?
Je sens que ça ne vous inspire pas. N’'empêche que je suis sûre que vous regardez les infos à la télé… Sisisi tout le monde fait ça. Et pis la météo après. Ben je sais pas vous, mais moi je préfère la radio.
Explication.
La première, purement logique : quand on n’'a pas la télé, on se rabat sur la radio (pour les films, là, c’'est plus dur).
La seconde, un peu plus élaborée (allez, je vais passer pour la schtroumpfette grognonne, mais c’'est pas foncièrement super grave) : les fourmis de Reims-lès-bains, ça ne m’i'ntéresse pas, mais alors pas du tout (désolée pour elles). Et le temps qu’'il aurait dû faire demain non plus.
Eh oui, c’'est mon coup de gueule du jour, les journalistes télévisés (enfin moi je les appelle des journaleux) m’'énervent. Pourquoi ? Parce qu’'ils se sentent obligés de nous tenir la jambe une heure en faisant un sourire hypocrite au prompteur dont ils vont finir par nous donner la marque à force de l’'admirer. OK en Afghanistan, ça va pas fort en ce moment. OK on vient de passer à l’'Euro. OK ce n’'est toujours pas la paix dans le monde, des tas de gens meurent de faim, et en plus, y’'a des inondations, et puis du verglas, et Bush ou un autre a encore fait une boulette, puis encore des tas de calamités. Je veux bien qu’o'n nous le dise. Mais pas qu’'on nous assomme à 13h puis qu’'on en remette une couche à 20h (pitié, si quelqu’'un de haut placé dans les sphères médiatiques m’'entend, qu’'il fasse quelque chose). Parce que justement, pour tenir leur sacro-sainte heure, à 13h, les journaleux me donnent l'’impression de se sentir obligés de nous initier à la culture des olives en basse Provence, ou… enfin bref. Bizarrement, quand on n’'a plus de guerre sous la main, on déterre un vieux sujet qui traînait par là, et hop ! 1/4 d'’heure de gagné sur le temps imparti !! Super, non ? (en entretien, ça ne marche pas aussi bien)
Et alors, la météo, c'’est le summum. Quel délice ! On est obligé de se farcir une potiche (ou un balai, c’'est selon la chaîne) qui sourit aussi hypocritement que son collègue du JT en nous annonçant que « ouf, ça y est, il va faire meilleur fin janvier : 10°C avec de la pluie !!! » C’'est vrai, c’'est mieux qu’'un temps bien sec et ensoleillé… Enfin ça dépend où. Doivent tous avoir une résidence dans le Sud de la France, ces zouaves là, parce que quand il fait beau dans le Sud, ils sont tous frétillants, et à les entendre « il fait beau partout ». Par contre, si par malheur le Nord de la Loire est sous le soleil et le Sud sous la pluie, ils boudent. Ce qui est très drôle aussi, c’'est que maintenant qu'’à Météo France, ils ont des supers technologies pour nous dire le temps qu’il fera, on dirait qu’'ils se plantent deux fois plus qu’'avant…
Juste un détail encore : que les potiches aillent réviser leur géographie. Jusqu’'à nouvel ordre, « l’'Alsace-Lorraine », ce n'’est pas une région. Mais deux. Contrairement à ce qu’'ils tentent bien trop souvent de nous faire croire (je leur fait grâce du dévoilement d’'autres de leurs bévues).
J’'adore. La météo est mon émission préférée… (Comment ça je ne suis pas crédible ?) Surtout les prévisions pour la semaine à venir (sachant que déjà pour le lendemain, ils ont du mal…).
Bon, OK, je sais bien que je peux zapper. Ahhhhhh (cri d'’horreur du zappeur) : c’'est la même chose partout, si je veux les infos ou la météo… (Ca ne se voit pas, mais le zappeur est maintenant au bord de la crise cardiaque… )
Ce qui est encore plus hilarant, c’'est que c’est Météo France qui donne les infos à tout le monde, mais personne ne dit la même chose ensuite…
OUI JE SAIS à la radio, les infos ne sont pas forcément mieux. Ni la météo forcément plus fiable. N'’empêche que c'’est plus rapide. Et au moins je vois pas la tête de la personne qui parle : la souffrance est plus brève et moins intense.
Heureusement qu’il y a les pubs pour abréger nos souffrances.…

03/10/2002

13 janvier 2005

Tout ce qu'ILS détestent qu’'on leur dise (et un peu plus)

Et dans la lancée…
Oyez, oyes, braves jeunes. Ceci est pour vous. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la gente masculine ou presque, et pourquoi, quand vous leur dites quelque chose, ils se mettent à bouder, alors que vos intentions étaient (peut-être) parfaitement louables…
Avec l’'aimable participation/droit de reproduction de mon carnet d’adresse.

De la part d’'une fille qu’ils apprécient vraiment (sur qui « ils » ont des vues) :
-          J'’aime pas ta déco
-          J’'aime pas ton café
-          J’'aime pas le café
-          T'’écoutes ça, comme musique ? Errrrkkk…
-          T'’es vachement sympa, comme mec, t’'es drôle, et tout… T’'es un bon pote, quoi… C'’est tout.
-          Franchement, tes jeux de mots, c'’est lourd
-          Tu veux pas arrêter 2 minutes avec tes blagues vaseuses ? On est à table, tu me donnes envie de vomir
-          … (une fille qui ne parle pas, ça cache forcément quelque chose)
-          Tu sais quoi ? Je me suis trouvé un copain, c’est l'’homme de ma vie !

En soirée :
-          J’'espère que tu t’'en rappeleras demain, qu’'on restera ensemble. J’'ai pas de chance avec les garçons (oulala… le plan je-t-embarque-tout-de-suite-et-pour-longtemps)
-          La guerre c’'est mal, et la paix, c'’est chouette (c’'est juste pour remplir le vide, ou ?)
-          T’'as les goûts musicaux d’'une gamine de 13 ans
-          Ah ben, c'’est rare, un garçon qui fait de la danse
-          Tu sais même pas danser le rock ?!?
-          T’'as aucun sens du rythme, c'’est pas possible
-          Attends, je vais te refaire ton noeœud de cravate… Tu fait vraiment pitié comme ça.
-          On met pas de cravate avec une veste à col Mao (Ah ?)
-          [gifle] (en réponse à « Tu suces ? »)

De la part de leur copine théorique :
-          Tu ronfles
-          C’'est tout ?
-          Non, pas ce soir…
-          Tu as tort
-          Tu te remets jamais en question, c'’est pas possible
-          Est-ce que le mot ‘remord’ évoque quelque chose en toi ?
-          Tu bois / fumes trop
-          Tu pourrais pas te coiffer autrement ?
-          Tu peux pas les mettre directement dans le panier à linge, tes chaussettes sales ? Elles sont vraiment obligées de faire une escale sur le canapé ?
-          Arrête de me parler de ta mère
-          Elle est beaucoup trop grosse ! (à propos de votre valise [bien sûr])
-          Si tu continues à mater comme ça, ce soir, ceinture.
-          Il faut qu’'on parle (aïe…)
-          Tu pourrais pas faire un petit effort, pour une fois ?
-          Tu m’'écoutes, quand je te parle ??

En vrac :
-          Eh… mais tu es petit, c’'est pas mes chaussures à talons… Ah ouais… T'’es vraiment petit.
-          Tu conduis trop vite
-          J’'adorerais te voir cuisiner / faire la vaisselle / le ménage
-          Je peux prendre une photo de toi quand tu passes l’'aspirateur ? On me croira jamais sinon…
-          (en regardant le gloubi-boulga qui achève sa laborieuse agonie en accrochant au fond d’'une casserole) C'’était quoi ?
-          Faudrait vraiment que t’'ailles chez le coiffeur (‘euh, pour quoi feur ?’ [ton de rappeur])
-          T’'appelles ça ranger ?
-          T’'es pas très athlétique comme garçon
-          Qu'’est ce que tu penses de mes nouvelles chaussures / ma nouvelles robe / ma nouvelle coiffure (question piège ?)
-          Tu peux descendre la poubelle ? (oui, c’'est techniquement possible)
-          Je rêve, t’'es encore bourré
-          T'’en es à ton combien-t-ième verre ?
-          Erk… tu pues l’'alcool à 3 mètres
-          Erk… t'’es vraiment obligé de mettre ce tee-shirt pourri sous prétexte qu’'on est dimanche ?
-          Erk… t’'es vraiment obligé d’'éviter de te raser sous prétexte qu'’on est dimanche ?
-          Rien. (réponse à la question « qu’'est ce qui ne va pas ? »)
-          Erk… c’'est moche, des chaussettes de cette couleur, avec ce pantalon… T'’as pas autre chose ?

Et ils détestent aussi :
-          Qu’'une fille leur demande… ce qu'’ils détestent qu’une fille leur dise.
-          Qu'’une fille soit plus grande qu’'eux (ndla : ça ne risque pas franchement de m’'arriver, même si je lève les bras)

09/2002