08 janvier 2005

Esprit torturé cherche solution adaptée

Il y a des choses qui passent, d’'autres non. Parfois, un sourire vous pétrifie, et change votre vie. Et puis il y a Lui. Lui qui vous fait fondre, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pour tout. Lui qui est loin, et que vous oubliez, un peu. Et puis, il y a les autres. Qui défilent. Que vous pensez aimer, que vous aimez –peut-être – et puis un jour vous Le revoyez. Et là, l’'autre semble fade, quels que soient ses attraits. Et Lui vous remplit l’'esprit, toujours, encore, une seconde, un instant, et puis tel un papillon, d’'un battement d’'ailes s’'en va à nouveau. Disparaît. Alors vous reprenez votre vie tranquille avec l’'autre, faites contre mauvaise fortune bon cœoeur, et tout ne va pas si mal…
Hasard ? Inconscient, tu nous étonneras toujours… Vous passez dans sa ville. Vous êtes chez un autre, mais qu’'importe, vous L'’appelez, Lui, cet *Ami*, et vous le revoyez encore – quel bonheur. Le passé n’'est plus, le futur a cessé d'’être, le moment présent est si agréable. Il est tel que vous en rêvez encore, égal à Lui même. Et puis, c’'est ainsi, la vie, parfois, est cruelle, vous vous quittez – en évitant, cela va de soi – les effusions lacrymales.
Pourquoi s’'amouracher ainsi lorsque c’'est impossible, vraiment ? Pourtant, le soir, en vous endormant, vous pensez encore que c'’était si… Comment même oser essayer de décrire un tel instant ? La vie, parfois, est très cruelle. Quand le reverrez-vous seulement ? Au prochain tremblement de terre, sûrement. Vous en avez la gorge nouée, vraiment. Surtout, qu'’on ne vous demande pas comment vous allez, sinon vous risquez de concurrencer les chutes du Niagara dans le débit mètre cube/seconde de vos larmes. Sainte Madeleine n’'a qu’'à bien se tenir.
Vous reprenez votre vie, tranquille. Il y a quelque chose de pourri dans le Royaume du Danemark, un grain de sable dans l’'huître, une tâche sur le passeport hongrois, bref, quelque chose qui vous démolit. Pendant une bonne semaine, vous êtes là, morne, triste, esseulée, à ne penser qu’à lui. C’est là que vous avez l’i'mpression qu'’une coalition s'’est montée contre vous, car tout ce que vous faites vous ramène à lui : le sujet que vous devez travailler, le personnage principal du livre que vous lisez, ou du film que vous allez voir, a, à coup sûr, le même prénom que lui. C’'est un fait.
Bien sûr, au moment où vous vous êtes résignée, le téléphone sonne, et Il vous appelle, histoire de prendre des nouvelles, ou bien vous envoie un e-mail… Il y a de nombreuses variantes de la crise cardiaque sentimentale, je crois. L'’effet, par contre, est toujours réussi, si je puis m’'exprimer ainsi. Vous l’'aviez presque oublié. Vous étiez presque parvenue à vous faire une raison, et là, en une seconde, un instant, tel un papillon, d’'un battement d’'ailes, Il revient se poser sur votre main.
Vous verrez comme c'’est agaçant, Il revient toujours. Toujours, l’'esprit compare. Il est tellement plus ceci, beaucoup moins cela… En deux mots : tellement mieux. Vous l’a'dmirez, admettez, vous l’'aimez, sa voix vous apaise lorsque vous avez les nerfs à fleur de peau, son regard pétille, quand vous êtes ensemble, la Terre peut s'’arrêter de tourner, peu importe.
Et on ne vous comprend pas. Est-ce que ça fait in de vivre telle l’'héroïne naïve d’'un roman de seconde zone ? D'’ailleurs, avez-vous même osé en parler lorsqu’'on vous a demandé ce que vous aviez ? Le monde, autour, est tellement plus allègre, insouciant, volage… Et Lui tellement…
Le monde, après tout, ne vous appartient-il pas un peu aussi ? Que ne le faites-vous pas changer ? Décidez. Ou le roman de gare terminera sa course dans la poubelle la plus proche. Aux oubliettes. A jamais.
Alors dites-Lui, si telle est votre envie. Ou pas, si vous préférez garder l’'idylle à peine esquissée dans un coin de votre cœoeur. A vous de choisir. Rappelez-vous seulement que la vie est courte, parfois cruelle, mais aussi tellement belle…

« Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s'’habitueront »                                 
René Char

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