30 juillet 2004

Times Square, grandeurs et décadences


Si New York est la ville de la démesure, Times Square en est l'apogée. Le petit touriste francais qui y arrive y porte son regard, et, selon les hospices météorologiques, plisse les yeux pour regarder le haut du 4th Times Square, de la Tour Earnst & Young et de ses consoeurs ou bien se demande où se trouve la cime de ces monstres d'acier dont la pointe semble se confondre dans les nuages.

Times Square n'a pas toujours été la vitrine pimpante aux nuées de néons qu'elle est aujourd'hui.
D'abord, je tiens à attirer votre attention sur le fait que… Times Square n'a rien d'un carré contrairement à ce que son nom indique. Ce ne sont jamais qu'une dizaine de blocs où Broadway et la 7ème avenue se rejoignent. Jusqu'au début du XXème siècle, l'endroit était dénommé Long Acre Square, et n'était qu'une plaque tournante pour le commerce - plus ou moins légal : vendeurs de chevaux, maisons closes et hôtels de passe étaient monnaie courante.
En 1903, le quotidien New York Times y fait construire son siège, et parvient à convaincre la ville de renommer Long Acre Square en Times Square, le 8 avril 1904. En octobre de la même année, la station de métro de Times Square voit le jour (ce qui explique peut-être la vétusté de ses couloirs ?). Le 31 décembre 1904, on célèbre doublemement : l'avènement du building du Times, et la Saint Sylvestre. Un siècle plus tard, on y fête toujours la Nouvelle Année…

Le reste est, à l'instar de la ville, l'histoire de l'Amérique moderne. C'est sur ce petit périmètre qu'on été inventées, réinventées, testées, exploitées et offertes de multiples facettes de la 'culture' américaine.
Les Américains venaient à Times Square pour s'amuser. Après les maisons closes -indéniablement les premiers lieux attractifs du quartier - sont apparus les théâtres. Les pionniers dès la fin du XIXème siècle, puis le flot a suivi. En 1928, on dénombrait la production de 264 shows dans 76 théâtres sur Times Square - quelle densité au mètre carré ! Loin des traditionnels opéras, ces théâtres proposaient déjà moult vaudevilles, musicalls, jazz et films.

Les spectacles les plus populaires de Times Square ont toujours été gratuits : ce sont les enseignes qui ont fomenté la réputation de Broadway en tant que 'Great White Way'. Les panneaux et enseignes y recouvraient la majeure partie des buildings dès le début du XXème siècle. A l'époque, ils étaient similaires aux autres panneaux publicitaires qui bourgeonnaient sur les murs de la ville. Puis, peu à peu, Times Square s'est démarqué, pour devenir un immense laboratoire in vivo qui permettait de tester de nouveaux modes de communication et de publicité dans une métropole de grande envergure. Le développement d'une économie de marché de masse doit, aux Etats-Unis, beaucoup à l'attrait des séduisantes enseignes de Times Square.

Times Sqaure n'était pas seulement l'endroit où l'on publiait le quotidien le plus important du pays, avec ses immenses rotatives au grondement souterrain, ni le nouveau bandeau entourant le Times Building, déroulant instantanément les nouvelles du monde. Non. Times Square était le berceau de ces informations. Elles naissaient ici, sous la plume de journalistes tels que Walter Winchell ou Damon Runyon, qui créerent un standard américain avec le style reportage, les chroniques people et l'utilisation de l'argot.

La grande force humaine qui fit avancer Times Square pendant plus d'un siècle a été… le désir charnel, le sexe. Times Square a littéralement vendu du sexe pendant plus d'un siècle, de par la prostitution et ses théâtres roses, définissant ainsi une bonne partie de l'ère postérieure à la seconde guerre mondiale. Mais c'etait également bien plus subtil… Times Square était un symbole, un lieu où les barrières morales pouvaient être repoussées, réduites à néant, et le désir s'exprimait alors. Ce n'est pas un hasard si c'est ici que les femmes pouvaient remettre en question les règles du 'dating', et les homosexuels trouver bien plus de liberté que n'importe où ailleurs dans la ville…

Times Square s'est épanoui durant le premier tiers du XXème siècle, pour ensuite décliner doucement après la seconde guerre mondiale, et s'effacer devant le monde de la télévision, des banlieurs et de la ségrégation raciale. L'endroit est, malheureusement, également connu pour cet aspect peu appréciable de la culture américaine moderne : le phénomène de l'abandon du centre ville par les classes aisées, et du déclin de MidTown. Au coeur de Manhattan, des blocs entiers de buildings abandonnées, repère des dealers de drogue et du tapinage. Ils furent, pour un temps, les blocs les plus dangereux de la ville, image de la décadence de New York.

Times Square vit aujourd'hui son second souffle. De grandes entreprises comme MTV ou Condé Nast ont réinvesti les lieux. La foule qui l'emplissait alors est celle que vous voyez maintenant. Hordes de touristes, promeneurs aux yeux perdus dans l'azur, aficionados de comedies et shows. Times Square est le rappel perpétuel que New York est et a toujours été une ville de plaisirs… Pas seulement lors de la Saint Sylvestre. Chaque jour de l'année.


_____
www.timessquarebid.org

26 juillet 2004

Boulot, French Tuesday et restos

Nouvelle niouzlettre de Dolce, un tantinet fatiguée. Depuis cette semaine, je n’arrête pas de courir au bureau parce que maintenant que ma boss, Julissa, est partie (débauchée par Coach), qui c’est-y qu’on vient voir quand on a un souci ? C’est Bibi ! Bibi est un peu fatiguée de devoir tout savoir, faire son boulot et régler les problèmes que Wathne Hong Kong a avec les différentes manufactures censées réaliser les cosmetic cases de Bobbi Brown sans « puckering » ni traces de colle, avec la bonne taille d’étiquette, etc etc etc… Je fais des allers-retours journaliers chez le client avec mes échantillons pour être sûre que tout va bien, parce qu’en plus, évidemment, c’est pour avant hier. Vivement que tout cela se tasse ou bien que Wathne trouve quelqu’un d’autre pour le poste de Science Infuse.
La semaine a encore défilé à vitesse grand V. Mardi soir, French Tuesdays, au South Street SeaPort, le Mall établi sur le Pier 17 et qui donne sur l’East River, où on était allé pour le 4 juillet. Décor sympa pour se trémousser sur les tubes internationaux et/ou français.
Mercredi soir, dîne d’adieux de l’avocat fou, qui après 10 ans passés aux USA, se re-patriait en France. (on dit expatrier, on peut donc certainement se repatrier, non ?).
Jeudi soir, j’étais à un vernissage dans Chelsea : deux expos photos et une expo de meubles façon art déco moderne. Pas mal, de très beaux clichés, les meubles ne m’ont pas emballée, mais les photos et le lieu oui ! Qui rechignerait devant un loft faisant tout le dernier étage d’un immeuble ? Ca devrait être interdit ce genre d’appartements. Enfin, si jamais, après l’expo, ils ont peur de laisser le lieu à l’abandon, je veux bien me dévouer. Avec éventuellement un/une colloc. Mais pas plus, sinon ensuite on finirait par se marcher sur les pieds, arf arf…
Le dernier week-end était fort sympatoche itou. Vendredi soir, il y avait un pot « after work » franco-américain organisé au Père Pinard, dans le sud de Manhattan. Véridique, c’est le nom du bar… Au départ, je comptais y aller, mais il pleuvait des cordes, et rien que de rentrer du bureau j’avais les chaussures qui faisaient chouic chouic, et la désagréable impression d’avoir les pieds trempés. Erk… Je me suis posée chez moi, immense soulagement, et je n’avais pas du tout envie de m’aventurer dehors. J’ai finalement lâché, vers 22 heures, pour aller dîner avec un copain. On s’est fait un resto « fusion food asiatique » thaïlando-sino-japonais sur Times Square, Ruby’s Foo. C’était très bon, et tellement copieux que j’au eu du mal à terminer, c’est pour dire ! Le temps de terminer en traînassant, il était pas loin de minuit, heure à laquelle Cendrillon doit rentrer sous peine de voir son parapluie se transformer en citrouille.
Samedi, génial, je suis allée bruncher… attention les yeux… chez Pétrossian ! Top… Foie gras maison en entrée, pavé de saumon et blanc manger aux fruits rouges en dessert. La grande cuisine française !
Pour éliminer, on est parti se promener dans Central Park et on s’est fait le Withney Museum, temple de l’art contemporain : Wharol, Alexander Calder…
Le soir, on a retrouvé deux amis pour aller dîner japonais dans l’East Village. Après, on avait envie d’aller danser dans une boîte qui s’appelle le Souk, qui est de style oriental, mais ils avaient une soirée privée. On s’est donc rabattus sur le café Horus. Au départ je n’étais pas trop chaude, et finalement c’était vraiment sympa et étonnant à NYC : on a fumé un narguilé à la pomme en discutant jusqu’à minuit passé et on s’est rentré.
Dimanche : grosse grasse matinée. J’ai émergé vers 1h et me suis levée à 14 heures ! J’ai retrouvé un copain pour aller nager à la piscine de Chelsea Piers. Dans le film Serendipity, à un moment, ils jouent au golf dans New York, dans des sortes de petites alvéoles empilées, le long d’une jetée qui donne sur l’Hudson River. Et bien c’est là ! Il y a aussi, entre autres, une piscine qui donne sur la flotte, surélevée (la piscine), avec d’immenses baies vitrées et une terrasse de la mort qui tue. On te donne peignoir, serviette, shampooing et tout… la seule chose à apporter, c’est le maillot de bain… Pour moi ce genre d’endroits n’existait que dans les films, eh bien non ! Trop dur le luxe… On a nagé une heure, et ensuite on a larvé sur les transats dehors : je sais, j’ai une vie difficile.
L’après midi on a retrouvé des français d’EntreNewYork pour un goûter (ouioui, un goûter) au Pain Quotidien, avec… tartines, beurre, et confiture de chataîgnes. Le bonheur simple de nos goûters d’enfants ! On s’est promené un peu à Central Park, puis on a terminé pour dîner dans un bouiboui de l’Upper West Side au bord de l’eau, The Boat Basin Cafe, en refaisant le monde jusqu’à pas d’heure.
Voilà pour les dernières nouvelles du front New Yorkais … Comment ça se passe en Europe et ailleurs ?

19 juillet 2004

Tears from a star

Je ne sais pas si vous avez déjà remarqué comme les conditions climatiques peuvent changer la géographie du paysage. Il en va ainsi pour New York, dont le visage évolue au gré des vents… Petit panorama de la ville sous la pluie.

C'est un fait, un jour de pluie à New York commence toujours de cette manière : vous vous levez (en retard), vous écoutez (ou non) vaguement les prévisions météorologiques de la journée, vous regardez par la fenêtre, le soleil vous sourie, vous haussez les épaules et partez prendre votre métro en pestant contre le Seigneur Météo qui vous annonce décidément toujours le contraire du temps qu'il fait. Jusque là, cela vous amuse encore.
Vous arrivez guilleret (ou presque) et en retard au bureau mais il fait beau, et cela tombe bien, vous avez decidé d'aller vous promener à Central Park ce soir après vos longues heures de dur labeur coincé entre les panneaux de votre minuscule cubicle. Méfiez vous de cet environnement de travail là. Car il est fourbe. Dans l'air aseptisé et climatisé des bureaux new-yorkais, l'année défile sans anicroches, égale à elle même. Au dehors, quelque part sur la planête, on peste contre les nuées de papillons qui s'envolent soudain.
La journée passe, on s'acharne, on déjeune devant son écran d'ordinateur (et sans en mettre partout entre les touches du clavier : on appelle ca la sagesse de l'expérience). Sur le coup de 18 heures, on parvient à filer - et c'est une chance que l'on puisse s'évader à cette heure là. Au moment où l'on met le nez dehors, on entend un lointain grondement de tonnerre, auquel on ne prête guêre attention, bruit ambiant de la ville oblige.
On se dirige donc, d'un pas léger, vers ce parc qui nous tend les bras, poumon de verdure. Entre deux feux rouges, on se risque à lever le nez vers le ciel, et on en vient à froncer les sourcils… Des nuages bien noirs à l'horizon… Bah ! Advienne que pourra. Nous allons tout de même gambader dans la verte nature.
Notre enthousiasme, pourtant, en a pris un coup. Et avec juste raison. Au moment où nos petits pieds frétillent enfin de reposer sur l'herbe tant attendue, les premières gouttes de pluie s'abbatent sur nous. Triste, décu, on a souvent des véléités de braver la pluie. C'est une erreur. A moins d'avoir décidé d'être la nouvelle Roxana Maracineanu.

La pluie a New York tient plus de la mousson que du crachin breton de notre belle France.
En quelques instants, les rues se transforment. Des grandes dalles des trottoires ruissèlent des torrents de pluie qui vont grossir le flot des canniveaux… A certains carrefours, il devient presque impossible de traverser sans une bonne vieille paire de bottes en caoutchou : c'est une piscine au dessus de laquelle il faudrait pouvoir voler. La largeur et prodondeur des flaques d'eau est à la hauteau de la démesure de la ville… C'est aussi ce jour là que vous aviez décidé d'etrenner vos sandales en corde, et que vous les regardez avec la sombre impression qu'elles vont se disloquer dans les flaques… ce qui s'avère généralement vrai -vous le découvrez en rentrant chez vous, au son du 'chouic chouic' de vos semelles détrempées.

Aux coins des rues naissent telles les fleurs du désert les ambitions de ceux qui savent s'adapter et profiter de toute situation. Les vendeurs ambulants de lunettes de soleil reviennent avec des chariots emplis de… parapluies made in Canal Street. Une aubaine de courte durée.
Là encore, vous risquez de vous mordre les doigts de ne pas avoir emporté votre parapluie chéri ce matin… A l'instant exact où vous ouvrez votre acquisition, une bourrasque de vent s'y engouffre et la pauvre bête, avouée vaincue, se retourne. Il ne vous reste plus qu'à patiemment tenter de vous abriter sous une marquise pour la réparer, et remettre une à une les baleines dans leur sens originel… Ce que vous avez évité de justesse à la première bourrasque, vous attend au coin de la rue. A la seconde bourrasque, votre parapluie, vengeur, se retourne à nouveau. Le roseau plie, le parapluie trépasse…

Un peu désabusé, vous pouvez alors passer au plan B, l'option ultime : prendre un taxi. Envisager de héler un taxi à un coin de rue bien passante un jour de pluie, c'est un peu comme se dire que pour une fois, dans le prochain James Bond, les méchants vont gagner. C'est une entreprise vaine. Le nombre de taxis libres est, c'est un fait, inversement proportionnel à la quantité d'eau déversée par les nuages sur la ville…

Il ne vous reste plus qu'à vous réfugier dans le Starbucks/Deli le plus proche et commander un grand crème en regardant la pluie tomber, bien au froid, transi par la climatisation qui achève tout doucement de vous frigorifier jusqu'à l'os dans un ronronnement permanent qui semble maintenant vous sussurer à l'oreille de penser à écouter la mét éo la prochaine fois.

Admirez le paysage et laissez votre regard se perdre dans le ciel gris où la cime des immeubles vient innexorablement de se dissimuler, donnant à la ville un aspect fantastique, mélancolique, une lassitude étrange qui semble s'étirer jusqu'à l'infini…

On and on, the rain goes on, like tears from a star...*
_____
* Mes félicitations à celui/celle qui retrouvere l'origine de cette citation !

12 juillet 2004

French Tuesdays, Brazilian Art & Film festival, Long Beach & Pique Nique à Central Park

La semaine dernière a défilé plus vite que de coutume. C’est souvent ce qui arrive aux pauvres semaines de travail amputées d’une longue journée (ohhhhh tristesse incommensurable). Mardi soir, après une première journée de boulot ma fois bien chargée, je suis allée people-iser et danser au son des French Tuesdays (« You have a particular taste for champagne, you say you’d like to quit smoking but you can’t, you’ll like our after work french style gatherings every other Tuesday » - ou un truc du style). Bref, c’était organisé dans un club de Midtown, Jade Terrace, sur une terasse (pour ceux qui ne causent pas l’english, donc), d’où on voit la cime des immeubles avoisinants. Impressionnant comme décor. Et puis danser sur des vieux tubes franchouilles des années 80 dans un cadre comme cela, on n’en profite pas tous les jours. Evidemment, avec tout ça, le mercredi, j’étais un tout petit peu fatiguée en arrivant au bureau, mais cela valait la peine. C’est étrange ici, comme toutes les soirées franco-américaines ont un petit air de SupdeCo avec une fraction assez importante de la population masculine, sourire carnassier et petit col relevé qui danse le rock en faisant de la maillonnaise. Le français a tendance, même une fois passés les frontières, à reproduire son microcosme habituel. Ce sont des choses qui arrivent.
Dans la semaine, à part ça, un petit restaurant espagnol dans Tribeca, le Flor de Sol. Endroit charmant, on se croirait dans un vieux Zorro pour le décor… On s’attend à chaque instant à voir débarquer le Sergent Garcia et ses acolytes. Il faut croire que l’Espagne me manque si une des premières choses que je fais en étant ici, c’est de me ruer sur un restaurant espagnol pour manger des tapas… Où est la logique dans ce bas monde ?
Vendredi, après le boulot, je suis allée avec un copain au Summer Stage de Central Park, pour la suite des événements gratuits en plein air. C’était le « Second Brazilian Art and Film Festival ». De 19h à 21H, on a eu un très chouette concert de musique brésilienne, et après ça, un documentaire sur un groupe de rap brésilien. Autant le concert était bien, autant je suis restée un peu perplexe devant le documentaire réalisé façon tranche de vie, en brésilien sous-titré en anglais, ce qui ne le rendait pas vraiment facile à suivre. C’était en tout cas intéressant de voir leur façon de penser et de procéder. A un moment, une fille des quartiers relativement pauvres – qui fait partie du groupe de musique – explique qu’elle s’est fait piquer son sac à l’arrêt de bus : deux mecs l’ont menacée et sont partis avec. Total, elle a perdu ses clés et son téléphone portable. Et là, second plan sur son copain, qui dit très calmement à la caméra « les gars, ils ont rien compris. Ils viennent piquer les affaires des gens de la banlieue Nord. On est pauvre, nous, dans la banlieue Nord. Il faut aller dans la banlieue Sud, les gars… C’est dans la banlieue Sud qu’ils ont de l’argent. Pas chez nous si vous voulez piquer des sacs à main ! ». Sic.
Après cela on a rejoint notre groupe de sortie (!) dans un resto italien de Chelsea, ils avaient été sympas et nous attendaient tout de même – on a débarqué après 23 heures et ils avaient déjà pris un dessert, nous, on a donc dîné un plat et on est parti tous ensemble.
On est ensuite allé fêter l’anniversaire d’un américain collègue d’une française qui était avec nous, dans un bar-lounge-boîte, mais sans rester très longtemps – on a du partir vers 1h30 au plus tard… Mais je rentrais à Astoria alors entre l’attente du métro, et le métro, et l’extermination des cafards qui se promenaient sur le bord de l’évier dans la cuisine (yuk), je me suis couchée à 3 heures.
Samedi, on a monté une expédition plage, toute l’après midi à Long Beach sur Long Island. On a glandouillé, nagé – sisi, c’était bien l’Océan Atlantique, froid mais faisable – joué au tarot (en trichant un peu, ok, j’admets, mais je jouais avec Supertrader, alors…), et on est rentré vers 20 heures.
Pour clore la journée du samedi, on a passé la soirée sur un toit de l’Upper West Side. On était invité via des amis qui connaissaient les américaines organisatrices, fêtant l’avènement d’un show télévisé où elles échangeaient leur appartement avec celui des garçons de l’étage du dessous, et chacun refaisait la déco de l’appartement dans lequel il débarquait…. ! Sur le toit, elles avaient mis des petites guirlandes de Noël partout pour la lumière et avaient apporté moult transats, petites tables, etc… et de la musique bien sûr.
Hier, sensiblement le même groupe qu’à la plage, on s’est retrouvé pour un pique-nique à Central Park. Après-midi de lézardage intense où le cerveau se met en mode off et on atteint sensiblement le QI de la crevette… J’ai tout de même réussi à prendre un petit coup de soleil – alors qu’avec une journée complète sur la plage, la veille, niente ! Ne pas chercher à comprendre…
Aujourd’hui, il fait moche, espérons que cela va s’améliorer… Mercredi 14, pensez à moi qui vais tout de même travailler (arghhhhhhhh) mais ensuite bien sortir (ahhhhh). Soirée le 14, puis le 16. Le 16, le Consulat organise en effet le bal du… 14 ( ?!?) juillet. Quand je vous dis qu’en ce bas monde il n’y a pas de logique…
Sur ce je vous laisse avant que mes neurones ne s’y perdent.
En attendant de vos nouvelles, muxus transatlantiques.

08 juillet 2004

Je donne des munitions pour voter contre Bush


Dix jours après sa sortie aux Etats-Unis, Fahrenheit 9/11 est devenu un phénomène, engrangeant plus de 60 millions de dollars de recettes. Michael Moore a répondu hier aux questions de Libération alors que le film sort aujourd'hui sur les écrans français.

Pourquoi avez-vous décidé de faire Fahrenheit 9/11 ?

J'étais fatigué de regarder les journaux télévisés tous les soirs ou d'acheter des journaux qui ne relataient que la version officielle sur l'administration Bush. Personne n'était prêt à dire la vérité. Alors, j'ai décidé de faire un film pour présenter ma propre version des faits, et pour montrer ce qui, selon moi, correspondait à la vérité.

Vous montrez Bush souvent en vacances dans les premiers mois de 2001 et vous suggérez qu'il n'a pas pris la menace terroriste suffisamment au sérieux. S'est-il vraiment «endormi au volant» ?

Oui. Mais je pense que ceux qui tirent vraiment les ficelles voulaient qu'il soit «endormi au volant». Ils avaient leur propre agenda. Bush, comme beaucoup d'autres politiciens, est ce que l'on appelle un «idiot utile». Les ultraconservateurs savent très bien que le public ne va pas élire Donald Rumsfeld comme Président. Ils ont besoin de quelqu'un comme Bush, pour pouvoir accomplir ce qu'ils ont à accomplir. Bush n'est qu'une marionnette.

Vous estimez qu'à cause des liens entre la famille Bush et la famille royale en Arabie Saoudite, le Président n'a pas enquêté comme il fallait sur le rapport entre Al-Qaeda et Riyad...

Je pose la question : est-ce que le «traitement spécial» dont ont bénéficié tous les Saoudiens qui ont quitté le pays après le 11 septembre a quelque chose à voir avec les relations qu'entretiennent la famille Bush et l'Arabie Saoudite ? Je ne supporte pas que l'on parle de la «famille royale saoudienne». C'est une dictature brutale, un Etat policier et la «maison des Saoud» (la famille royale, ndlr) fonctionne avant tout comme une grande entreprise. Pour eux, ce qui se passe avec les Bush est du business. Et quand on sait que les Saoudiens ont investi 1,5 milliard de dollars dans des compagnies liées aux Bush, on peut supposer qu'on répond à leurs coups de fil quand ils appellent la Maison Blanche.

La Maison Blanche a assuré que Fahrenheit 9/11 n'était pas un documentaire, mais de la mauvaise fiction...

Les gens qui me critiquent sont tous des ultraconservateurs et des menteurs professionnels. J'ai toutes les preuves qu'il faut. Dans les prochains jours par exemple, je vais placer plusieurs documents sur mon site web (1). Certains montrent que la majorité des 1,5 milliard de dollars investis par les Saoudiens aux Etats-Unis est allée directement au groupe Carlyle, un complexe militaro-industriel proche des Bush. D'autres montrent que le prince Bandar (l'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, ndlr) a fait une contribution de plus d'un million de dollars à la bibliothèque de Bush père, et qu'il a déjà donné une peinture d'une valeur d'un million de dollars au président Bush pour sa future bibliothèque. Ceux qui critiquent essaient d'empêcher les gens d'aller voir le film, car ils ne veulent pas discuter des vrais problèmes que je pose. Alors, ils m'attaquent. Mais cela ne marche pas. Plus ils m'attaquent, plus les gens se déplacent pour voir Fahrenheit 9/11. Et les vrais Américains, ceux qui travaillent, savent ce qui est vrai et ce qui est faux quand ils sont dans la salle. Ils savent que c'est un film de «non-fiction» qui expose ce que fait l'administration Bush.

Le pétrole était-il la principale raison pour laquelle Bush a déclaré la guerre en Irak ?

C'était l'une des raisons principales. Le fait de vouloir venger son père a joué aussi un rôle, comme la possibilité de distraire l'opinion publique par rapport aux problèmes économiques. Bush a voulu créer un lien avec la guerre contre le terrorisme, pour faire en sorte que les Américains aient peur et puissent être mieux contrôlés. Si les gens sont constamment effrayés, ils vous garderont au pouvoir. Mais Bush sait que la famille royale saoudienne n'aura pas éternellement le pouvoir et il est évidemment intéressé par le contrôle du pétrole irakien.

Le film aura-t-il un impact sur les élections de novembre ?

J'ai une mission à court terme et une mission à long terme. La première, c'est de chasser Bush de la Maison Blanche. Ma mission à plus long terme est de faire en sorte que le public américain commence à réfléchir à des sujets comme les classes sociales ou l'origine de la richesse. Et commence à se rendre compte que le système économique dans lequel nous vivons est injuste. Au long de mes films, j'ai toujours insisté sur le fait que le capitalisme était un système «diabolique» qui profite à l'élite, aux dépens de la majorité. Et c'est une pilule difficile à faire avaler aux Américains. Mais je m'emploie à faire passer le message. Avec les moyens de cinéaste qui sont les miens.

Votre film va-t-il toucher les indécis ou même les républicains ?

Il y a une histoire aujourd'hui dans USA Today qui raconte que des républicains étaient «époustouflés» après le documentaire et ne savaient plus s'ils allaient voter pour Bush ou non. Je pense que le film peut avoir une énorme influence sur le scrutin de novembre, notamment auprès des jeunes. Les gens veulent connaître la vérité.

Vous aviez soutenu Ralph Nader pour la présidentielle de 2000. Soutenez-vous Kerry pour novembre 2004 ?

Je n'ai pas soutenu officiellement Kerry, et je ne le ferai pas à moins qu'il revienne sur son soutien à la guerre en Irak. Nader commet une grave erreur en se présentant car il fait plus de mal à la gauche et aux écologistes qu'à l'administration. Pour le bien de la planète, il faut que l'on se débarrasse de Bush. Mais ce n'est pas à moi de dire aux gens pour qui ils doivent voter. Je leur donne simplement suffisamment de munitions pour voter contre Bush.

Quelle est votre opinion personnelle sur Bush ?

Je suis triste pour lui. Il ne donne pas l'impression de vouloir être président des Etats-Unis. Il voulait certainement rester à la maison, faire la fête et aller voir des matchs de base-ball. Il n'a jamais eu aucun intérêt pour un quelconque pays étranger avant d'être à la Maison Blanche.

Quelle est la meilleure définition de Michael Moore : activiste politique, cinéaste... ?

Je suis un activiste politique car je suis un citoyen dans une démocratie et tout citoyen se doit d'être actif dans le processus politique pour que cette démocratie fonctionne. Je suis un cinéaste et un écrivain. C'est vrai que je vis bien, que j'ai du succès et que j'habite à Manhattan, mais rien de tout cela ne m'a monté à la tête. Je suis toujours quelqu'un de la «classe ouvrière». Et il ne s'agit pas de moi, mais de millions de laissés-pour-compte. C'est ma responsabilité : faire en sorte que tous ceux qui sont oubliés soient entendus. Mon argent, je le réinvestis dans mes films, mes livres et dans de nombreuses organisations qui tentent de changer le statu quo.

(1) www.michaelmoore.com

06 juillet 2004

Fahrenheit 9/11, Concert, Independance Day

La suite des aventures très trépidantes de Dolce aux USA… après ce long week-end très appréciable. En fait, ici, lorsqu’un jour férié tombe un dimanche, c’est le lundi qui suit qui le devient. Comme Independance Day tombait un dimanche, on a donc eu notre lundi off… C’était bien ! Tous les week-ends devraient être comme ça, non ?
Vendredi, après avoir quitté le bureau à 1h, je suis retournée au Webster, déjeuner avec Mag que j’accompagnais ensuite à l’aéroport de JFK… Elle partait… C’était très bizarre de l’emmener là bas et de ne pas partir moi-même.
Le soir, je suis allée au ciné avec des amis voir Fahrenheit 9/11, le documentaire de Michael Moore sur Bush. Impressionnant. Pas tant de voir les images et d’apprendre ce qu’il faisait, etc. … - ça, hors des Etats-Unis, on le savait déjà un peu – mais surtout de voir ka réaction des autochtones dans la salle : on sentait qu’ils découvraient avec une horreur peinte sur le visage tout ce que Moore filmait.
Contrairement à d’habitude, personne ne mangeait de pop-corn, les gens ne se levaient pas, il y avait un silence de mort à certains moments, et à la fin les gens se sont tous levés pour applaudir. Certains hurlaient même de ne pas voter Bush aux prochaines élections.
Samedi après-midi, avec une copine qui était au Webster l’an dernier et qui a maintenant un appartement dans Brooklyn Heights, on est allé à Central Park, pour un concert en plein air de musique classique : le Summer Stage (sponsorisé par Heineken, véridique), avec l’Orchestre Pop de New York, 70 musiciens au milieu de la verdure, pour jouer des thèmes de films : le thème de la 20 th Century Fox, James Bond, Singing in the Rain, Gone with the wind… C’était très chouette. On est allongé sur son paréo en train de flâner, c’est une toute autre ambiance qu’un concert dans une salle d’opéra confinée. Le soir on est allé dîner dans un restaurant italien de l’East Village.
Dimanche, après s’être levé presque aux aurores (midi ?) on est allé bruncher… des dim sums à Chinatown. Miam miam…
On a ensuite tranquillement flâné le long de Canal Street… Enfin entendre ici « flâner » jouer des coudes entre les touristes qui regardent bouche bée des copies de Vuitton, Gucci ou Prada plus ou moins bien réussies et « bradées » à moins de 20 dollars, selon la réussite de la copie. Canal Street, en bref, est aussi la rue où l’on trouve les trucs les plus kitchs de la production capitaliste. Les malls chinois sont une collection de petits chiens dont la tête hoche (et qu’on imagine sur la plage arrière d’une voiture avec la moquette sur le volant, oh yeah), des petites fontaines en plastique avec des fausses grenouilles et un petit vieux en train de pêcher dedans (yuk), des sculptures en vrai plastique impression faux bois de plus d’un mètre de haut, bref, de quoi faire des cadeaux à ses ennemis pour tout le prochain millénaire.
Après cela, on a trainassé jusqu’au South Street Seaport, un mall qui surplombe l’East River, pour aller y attendre sagement le feu d’artifice. On est arrivé sur place vers 18 heures, le feu était à 21 heures. Eh bien déjà pas mal de monde attendait, parqué sur les terrasses. Dont les américains, les vrais, les grands (sic), qui étaient venus avec les transats et la totale (bouffe, boissons, radio…). Nous, on a joué aux cartes en attendant (ça faisait un sacré moment que je n’avais pas joué au tarot, ni aux loups garous). On a eu un très bon point de vue, aux premières loges, comme l’an passé : juste devant les deux barges Macy’s au milieu de la rivière et d’où est tiré le feu d’artifice. Le feu a duré une demi heure, très beau. Avec des feux, qui, lorsqu’ils éclataient, représentaient des pommes, des cœurs et des smileys, en plus des classiques mais toujours réussis fontaines, feux qui montent très très faut et retombent tout doucement dans de grandes gerbes dorées. On doit leur reconnaître cela : les américains sont bon public et sont les premiers à applaudir. Alors qu’en France dès qu’on ose un « Oh ! La belle bleue ! » C’est tout le banc et l’arrière banc qui nous regarde de travers…
Après le feu, la copine et moi, on s’est échappées du groupe pour aller se faire un petit plaisir : se manger un fondant au chocolat au Café Charbon, dans le Lower East Side…
Lundi, hier, donc, je suis enfin allée faire un petit tour au Met voir une expo sur l’Art Byzantin (c’était le dernier jour), une petite expo sur les Liaisons Dangereuses – ils avaient reconstitué des scènes du film et exposaient des vêtements d’époque – et la collec des impressionnistes français (on ne se refait pas).
Au départ, on voulait partir faire une randonnée dans un parc naturel du New Jersey, mais on a essuyé quelques violents orages ce jour là, donc on a reporté cela au week-end prochain, sinon aux calendes grecques.
Et là, je me retrouve au bureau, et cela me fait tout bizarre de me rendre compte que personne n’a oublié petite Dolce et qu’elle a pleiiiiiiiiinnnnn de travail… pffff…. A quand les congés payés sans avoir à travailler le reste de l’année ?

05 juillet 2004

Et si on prenait... le métro

Ahhh les joies des déplacements dans Manhattan ! Que va t-on choisir cette fois ci ? Taxi, bus ou métro? S'étant définitivement ruiné pour un billet d'avion pour venir ici, on se décide finalement pour le moyen de transport qui nous semble le plus pratique et le plus rapide dans Manhattan intra-muros. C'est à dire le métro.

Le métro de New York est à l'instar des entrailles fétides d'un monstre immense, géant composite, de métal, peintures et plastiques au travers duquel circulent des milliers de fourmis, de petits éléments, telles des paraméties au mouvement frénétique incessant, évoluant dans ses veines souterraines. Monde de lumière artificielle et d'odeurs âcres, douceâtres, nauséabondes. L'homme y a creusé d'innombrables tunnels, alimentant la bête, vaisseaux sanguins artificiels déroulant leurs bras sans fin sous la peau de la ville, où une multitude de trains font circuler l'air souffré de la terre.

On a beau se dire que ce n'est pas si terrible, il y a toujours ce moment, où, dans la touffeur de l'été, on pénêtre dans l'antre et on a la sombre impression de se retrouver dans l'anti-chambre de l'Enfer. La température et l'odeur rappellent les descriptions mythologiques. On craint a chaque volée d'escalier de tomber sur un Cerbère retors, à trois, cinquante voire cent têtes, selon la démesure de la légende. Evidemment, vous vous êtes certainement déjà rendus compte que lorsque la chaleur est étouffante, il vous faut gravir ou descendre un nombre exponentiel de marches, et les escalators ne fonctionnent alors pas non plus - ce qui est normal : il fait trop chaud pour eux aussi. On arrive donc, sur le quai, pour attendre le train, et comme on est hors d'haleine d'avoir voulu trop se dépêcher, on tente de s'en remettre en prenant une grande goulée d'air frais.

Erreur fatale. Car, comme on l'a dit plus haut, l'air - si l'on peut encore l'appeler comme cela - du métro de New York est tout sauf de l'air frais. Au paroxysme de l'été, cet air là est encore moins respirable que celui avoisinant l'étal de poisson du brave Gaulois dans le village d'Asterix, Ordralfabetix si je ne m'abuse. Ce qui n'est pas peu dire. On frise donc l'asphixie, ce qui a pour conséquence de nous faire essayer d'inspirer encore plus pour survivre et c'est pire. Lorsqu'au bout de trois minutes on a enfin fini par reprendre un rythme respiratoire normal, on constate que les autres usagers se sont discrètement éloignés de nous, histoire qu'on ne leur transmette pas le cancer du sida au passage. On n'est jamais trop prudent.

On attend, donc. On attend ce train qui etait censé arriver d'une minute a l'autre, mais chemin faisant qui apparemment prend son temps. Lorsque ledit train arrive enfin, les usagers, maintenant moins farouches, se sont à nouveau rapproches de nous. On met en effet un point d'honneur à respirer mesurement, afin de ne pas risquer l'étouffement fatal. Au moment où le train ralentit, dans un sifflement digne d'un décollage de tympan, on se sent a moitié emporté par la bouffée d'air deplacée par le métro, et a moitié retenu par la foule qui se masse autour de nous dans l'espoir fugace de gagner une place dans la course du "c'est-moi-le-premier-a-être-rentré-dans-le-wagon". On a beau essayer de se débattre, je crois qu'on perd toujours (moi en tout cas, même quand la porte s'ouvre juste devant moi, bizarrement, je me fais toujours expulser au moment M).

La porte s'ouvre alors. Le wagon vomit un flot de fourmis pressées de se rendre on ne sait où, mais surtout visiblement enclines a nous emporter avec elles, dans leur hargne de sortir plus vite. On s'accroche. On reussit à avancer, on pose enfin le premier pied sur le sol du wagon. Allo Huston ? On a reussi.

Là, horreur et damnation. Autant l'atmosphère etait étouffante au dehors, autant elle est glaciale au dedans. Le métro de New York ne connait que deux positions pour la climatisation. Très très chaud (l'hiver) ou très très froid (l'ete). On vient de subir un choc thermique sans équivalent sur l'échelle sismique de Richter tant il est intense, qui a gelé tous nos petits neurones et toute notre capacité a repérer la dernière place entre deux indigènes - nouvelle erreur fatale que n'ont pas commis tous ceux qui vous ont précédé dans cette course aujourd'hui, et qui ont fondu dessus comme des rapaces sur leur proie.

Heureusement, avant que le train ne redémarre, vous avez la présence d'esprit de vous retenir à une barre disposée à cet effet, ce qui vous permet généralement de ne pas aller écraser la vieille dame assise devant vous, en vous affalant sur ses genoux.
Il m'est, en tout cas, personnellement impossible d'atteindre les barres horizontales fixées sur le plafond des wagons, à moins justement de monter sur les genoux des gens. Ce qui est relativement pénible en cas d'affluence. Ca donne une forte propention à aller se fracasser le nez sur le dos de ses covoyageurs.

Inutile de dire que lorsqu'on ressort du train, on est à nouveau sujet au choc thermique inverse - nous étions en Antarctique, bienvenue en Enfer. Courage, la sortie est proche…

Nous finirons sur ce constat dérivé de l'anglais Jim Keeble: Hell is not waiting for a horrible train that never arrives.
It's waiting for a horrible train that never arrives, surrounded by a million penguins.

La question, donc, serait de savoir ce qui est pire : attendre le métro, ou bien etre dedans. La prochaine fois je marche, tout simplement…

___________________________
Nota. Jim Keeble, in My Fat Brother. Citation originelle:
"Hell is not waiting for a horrible event that never arrives. It's waiting for a horrible event that never arrives, surrounded by a million penguins."