30 juin 2003

Stressful day.

Nuit très agitée où j'ai joué la crêpe pour essayer de faire dormir une face A puis une face B. Me suis endormie vraiment après 3h30, pour me réveiller sur le coup de 8h, heure locale…
AU moins une bonne nouvelle : me lever tôt = aller tôt à la Sécu pour faire une demande d'enregistrement. Au final, deux heures à attendre debout, sans pouvoir s'adosser au mur ni s'asseoir par terre (sinon on se fait engueuler par le crétin en uniforme qui patrouille), pour arriver devant le guichet vitré où la dame qui en est à son 200ème enregistrement de la journée vous fait comprendre qu'elle n'a pas envie de répéter, alors tant qu'à faire, elle se débrouille par signes. Et finit par me claquer dans les mains pour me congédier le petit reçu disant grosso modo que si tout va bien, et que je ne tue pas le président dans les prochains mois, alors, oui, j'aurai droit à un numéro de sécurité sociale.
- Note, aux US, le numéro de sécu sert uniquement à être enregistré pour payer ses impôts, et travailler. Rien à voir avec la protection sociale qu'on connaît en France.

Après cela, balade touristique sur Times Square, avec escale au Marriot : le plaisir de mettre les pieds dans un ascenseur en verre, de monter jusqu'au 46ème étage et d'admirer le paysage sur Times Square et Broadway.

Ensuite, direction la 5ème avenue @ 42nd Street, pour ouvrir un compte bancaire à l'Independance Community Bank. Comme je suis résidente étrangère et malgré mon visa de non immigrante, je dois me rendre au siège pour ouvrir mon compte, il paraît. Soit. Me voilà donc au 26ème étage du French Building (sisi, c'est écrit dessus), recevant une lettre du Président de la banque pour me remercier d'avoir ouvert un compte (ils ne savent pas encore qu'il sera fermé d'ici 6 mois, ahah).

Après cela, j'ai remonté la 5ème avenue jusqu'à Central Park, en passant devant mon futur lieu de travail, qui se trouve juste derrière Carnegie Hall. L'entrée est chouette, la suite demain !

28 juin 2003

Le jour le plus long

Quand c’est comme ça, théoriquement, on appelle ça « le jour le plus long ». Au départ on est tout motivé : chouette chouette chouette je pars à New York. Au moment où on a ouvert les yeux, émergé, et connecté ses neurones. Ensuite, on prend son dernier petit-déjeuner sur la terasse dans la verte Meuse, on ferme ses valises et on s’en va. Là, c’est déjà bien moins drôle.
On veut jouer à la grande, on fait la fière, et, tout à coup, on se sent minuscule. Tout s’effondre. Pourquoi faut-il toujours que j’aie l’air forte ? Breath. Everything is under control.
On finit par arriver à Roissy. Terminal E. Neuf, pas encore terminé, encore propre. Dolce enregistre ses bagages, tout sourire. Puis il faut y aller. L’heure tourne, la tension monte, et à l’heure dite, tout retombe en une pluie de larmes.
Je passe la douane avec une boule das la gorge et une colonie de grenouilles dans le ventre.
 
Dans l’'avion, je me retrouve assise entre un américain et un anglais : le dépaysement a commencé ! L’américain, il s’appelle Niel Sperling, est chirurgien à New York. Là, il rentre d’un colloque à Béziers et s’en va directement à Sao Paolo retrouver son épouse brésilienne. Gentil, il me laisse son numéro de téléphone et celui d’un ami, en cas de souci.
 
Fin du vol, formalités de douane qui semblent durent éternellement, attente fiévreuse de la valise (à croire que c’est vraiment la dernière qui est extraite de la soute de l’avion), puis navette jusqu’à Manhattan.
 
Là, je rayonne. J’observe. Je note. Une pub pour le film Hulk jouxte un immense cimetière, où s’élèvent vers le ciel des milliers de stèles sans pierre tombale, à perte de vue, de la pelouse. Derrière : une usine. Rest in peace.
La ligne des grattes-ciels de Manhattan, enfin. On aperçoit les silhouettes de l’Empire State et du Chrysler. Puis on plonge dans le Tunnel, comme dans Men in Black, mais à l’endroit…
Puis, une fois sur la presqu’Ile, s’enchaînent les rues : 3ème avenue, Grand Central Plaza, 42ème Rue, Grand Central Terminal, la Lincoln Building avec ses bas reliefs, Madison Avenue et la mythique 5ème, enfin la 6ème, Avenue of the Americas. La navette me dépose auprès de l’Hôtel Millénium, sur Times Square, d’où je m’échappe en hélant un taxi comme on l’a tant vu faire dans les films, valise en plus. Direction Upper West Side.
 
Le concierge de ma résidence veut être sumo quand il sera plus grand. La chambre est minuscule – non, la porte au fond n’est pas une pièce supplémentaire, c’est le placard. Ah. – mais propre et non habitée par de joyeux cafards. C’est toujours ça. La cuisine, pas immense, mais propre, idem pour la salle de bains.
 
Petit tour au supermarché avant d’aller sombrer dans les bras de Morphée. A côté de Duane Reade, un supermarché bio. Cela m’intrigue et j’y rentre. Tout est bio… Je ne savais pas que les Tampax bio existaient… Il va falloir m’expliquer la différence avec les pas bio… !
Après moult hésitations, j’opte pour du cottage cheese et des bananes, pour petit déjeuner demain – les seules choses relativement locales que je trouve sans difficulté dans le fouillis.
 
Je rentre, je me douche, et je me couche. Du courage, du courage… Je l’ai voulu, je l’ai eu, ce stage à New York !

01 juin 2003

Mais pourquoi donc se jeter sur un weblog, Mademoiselle ?

Nous pouvons, de manière synthétique, apporter plusieurs réponses à cette question, avec plus ou moins d’extravagance et de réalisme.
  • Pour la postérité, évidemment ! Histoire que, d’ici quelques millénaires, si nos héritiers savent encore ce qu’est un ordinateur (qui sera entre temps relégué au registre des espèces disparues au même titre que les imprimeries de Gutenberg) ils puissent retrouver les aventures et péripéties d’une jeune fille presque comme les autres, sur un format, qui, contrairement au papier, sera tombé en désuétude. 
  • Pour montrer à mes recruteurs combien je suis une jeune fille dynamique, et très occupée. Et qui, contrairement aux apparences, ne passe pas sa vie sur Internet entre deux entretiens, mais a des occupations diverses et variées, qu’elle consigne laborieusement sur la Toile, pour la raison sus citée en point 1.
  • Pour tous ceux – famille, amis – qui me demandent « mais que deviens-tu ? » façon Mon Dieu, depuis le temps qu’elle ne donne pas de nouvelles, elle s’est certainement fait dévorer par des bergers allemands, seule, dans son appartement, un soir de pleine lune. 
  • Pour ne pas contribuer à l’élévation du taux de suicide. Eviter, donc, comme on me l’a gentiment demandé, d’envoyer une newslettre que lisent seulement les aficionados non encore dégoûtés de me voir parcourir la planète entre deux cours à Reims Management SchoolQuand on passe une semaine banale, métro-boulot-dodo, rien de plus agaçant que de recevoir un e-mail narrant avec force superlatifs les dernières soirées en vogue à New York. 
  • Pour les EntreNewYorkais qui me harcèlent, faute d’avoir eu le temps de leur écrire un Lundi de Dolce Vita. Ils sauront ce que je deviens, recluse, loin d’eux. Mais si, je vous assure, le salut existe hors de Manhattan intra-muros, contrairement à ce que certain(e)s  peuvent penser !
  • Pour tous les curieux de la Terre qui comprennent un tant soit peu la langue de Molière.
Voyez donc ce blog comme une fenêtre ouverte sur le petit monde de DolceVita, auteur à succès dans ses rêves les plus fous, étudiante en mal d’emploi dans la dure réalité de ce début d’année 2005.  
 
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