J'avais envie aujourd'hui de vous faire (re)decouvrir une petite expression anglophone, qui, parmi tant d'autres, me plait beaucoup.
Si je traduis directement leap of faith, ca veut dire "saut de foi", religieusement, on traduirait ca mieux en disant "acte de foi". Dans la vie de tous les jours, il n'y a pas de traduction litterale de l'anglais vers le francais pour cette expression, on dirait faire un pari sur l'avenir, sauter un pas de plus sans savoir si sous nos pieds, le sol sera ferme ou en fait on tombera dans une crevasse de la mort qui tue.
Jennico m'a fait decouvrir un joli livre recemment, The Last Lecture. C'est l'histoire d'un monsieur, professeur a l'universite, qui sait qu'il a un cancer terminal et qui en profite d'une conference a l'universite pour donner ses lecons de vie. C'est loin d'etre larmoyant, c'est meme assez drole a lire, et on decouvre par la les reves d'enfants d'un adulte americain. Si lire le livre ne vous tente pas a priori, je vous suggere de faire un petit tour sur Youtube ou CarnegieMellon (l'universite ou Randy Pausch etait prof) a mis en ligne la video de sa conference. La video fait 76 minutes, en anglais, sous-titre, mais donne un bon apercu du ton du livre, meme sur les quelques minutes du debut, pour les curieux qui ont une vie apres le blog.
Et au passage, on revise des expressions qu'en tant que non anglophone, on a peut-etre entendu mais pas forcement retenu. Comme leap of faith, par exemple. Parce qu'il y a des tas de moments dans la vie ou on retient sa respiration, et on avance, pas tres sur que ca va marcher, mais allez-hop-on-y-va-en-route-pour-l'aventure-tatatataaaaa. Et ca marche autant pour gouter un plat douteux au resto (pattes de poulet, anyone ? Le truc gelatineux avec les ergots encore au bout... ), laisser carte blanche au coiffeur (on verifie quand meme qu'il n'a pas la moitie de la tete rasee et l'autre rose bonbon, hein), changer de boulot (est ce que l'herbe est vraiment plus verte ailleurs ?), choisir un cheri pour la vie (et s'il ronfle ? NDLR - Trop tard), decider de porter cette jolie petite robe vert pomme (qui va si bien au teint ?), se balancer du haut de la liane pour passer au dessus de la riviere infestee de crocodiles (pourvu que ca tienne... ?), etc.
Et l'expression Randy-Pauschienne qui en decoule : be the first penguin. Vous savez, le pingouin qui se dit faut que je saute dans l'eau, j'ai faim, y'a du poisson, mais qui sait pas bien si en plus du petit poisson dont il va se delecter, il y a un plus gros poisson avec les dents longues et la gueule ouverte, pret a se delecter du pingouin qui va sauter se jeter dans la gueule du loup poisson. Mais bon, il a faim, il ferme les yeux, il croise les doigts (ouais, bon, ca va hein, je sais bien qu'il a pas de doigts mais c'est pour l'image), et il saute. Et s'il se fait pas bouffer tout de suite, ses petits copains vont suivre. Ben voila, etre le premier pingouin, c'est oser faire ce que les autres n'ont pas ose, au risque de se prendre mechamment les pieds dans le tapis, ou bien de revenir victorieux avec son poisson sans s'etre fait bouffer.
Genre, le premier gugusse qui a ete dans l'espace devait quand meme se demander si malgre les tests faits sur terre, il allait revenir entier, vivant, ou pas. La premiere fois que vous etes monte dans l'avion pour aller a Tombouctou pour un sejour roots ou juste a New York pour y vivre quelques mois ou quelques annees. Bon, la, ok, vous etes peut etre pas le premier pingouin, mais des fois, ca fait tout comme...
Donc si vous m'entendez parler de pingouins maintenant ou de leap of faith, vous saurez que je ne vais pas demenager en Antarctique ou soudainement me lancer dans de grandes explications theologiques...
Hello la miss !
RépondreSupprimerOn a tous été le premier pingouin un jour ou l'autre... mais je ne connaissais pas l'expression !
Merci, j'adore ce genre d'article, je me coucherais plus "culturée" ce soir ;-)
Biz
Il y a effectivement quelques belles expressions dans la langue de Shakespeare, surtout les non politiquement correctes!
RépondreSupprimerLeap of faith pourrait aussi se traduire par l'expression "se jeter à l'eau", même si c'est un peu moins solonnel? En tout cas, très bonne idée que de mettre en lumière cette particularité languistique, à quand la prochaine ;)?
PS: et les pieds de poulet ce n'est pas mauvais, c'est légèrement croquant
PS2: tous les hommes ronflent, c'est un fait et vous n'y pouvez rien
Sandra : marchi !
RépondreSupprimerArben : oui tu pourrais aussi traduire par "se jeter a l'eau" ce qui fait un bon compromis entre sauter le pas et etre le premier pingouin ;)
Les pieds de poulet, bon.... je passe... y'a tellement d'autres bonnes choses a baffrer !
Damned, on m'aurait menti en me faisant croire que les hommes pouvaient ne pas ronfler ?
Hello,
RépondreSupprimerc'est marrant ça. En parlant du bouquin
de Randy Pausch, j'avais vu la conférence sur le
net en son temps. Lorsque le bouquin est sorti, je m'étais dit que ce serait une bonne chose de le lire et puis j'ai zappé. Il y a quelques semaines j'ai découvert le blog de Jeannico et en remontant dans les messages du blog je suis tombé sur le post de ce "The Last Lecture" que j'ai finalement commandé et fini ce week-end! Personnellement son propos m'a beaucoup impressionné. Et toi qu'en as-tu pensé Dolce?
Excellent billet! Et je ne vais plus pouvoir m'empecher de penser au malheureux premier pingouin a chaque fois
RépondreSupprimerAs I was saying... ;-)
RépondreSupprimerTres bel article Dolce, very very nice ! Leap of faith, lip of face, l'hippo fesse... Que c'est beau les mots !
Je suis ravie que ce bouquin t'aie plu, j'en suis moi-meme ressortie toute bouleversee : http://jennicointhecity.com/2009/07/28/the-last-lecture/
Et la bonne nouvelle, c'est qu'il a ete traduit en francais : "Le dernier discours"
Et bien sûr, pas un mot sur le dernier pingouin de la bande, celui qui s'est fait marché dessus par toute la troupe et qui arrive dans l'eau déjà épuisé alors que le festin est fini et qui en resort le dernier avec une patte en moins parce qu'il s'est fait croqué par le gros requin qui avait un peu de retard au démarrage ce jour là mais qui s'est trouvé réveillé par les ripailles des autres pingouins.
RépondreSupprimerEt qui se souvient de Rick Husband ? Le pauv' type qui s'est retrouvé grillé avec 6 autres "losers" dans la 28e mission de la navette Columbia dont personne n'avait même prévu de suivre le décollage tellement ça faisait déjà vu... jusqu'à ce qu'elle n'explose en plein ciel ?
Et quid de celui qui est monté dans l'avion pour New York après tout le monde, quand il n'était plus question de s'y installer juste comme ça mais que les visas commençaient à être délivrés au compte goutte, avec un emprunt sur le dos à rembourser en euros au moment ou le dollar s'est mis à dégringoler, et quand les gros poissons commençaient à avoir envie de bouffer des french fries ? Hein ? C'est pas un héro celui là ?
Moi je dis : la dernière roue du carrosse a intérêt a être sacrément plus solide que la première, parce que c'est elle qui encaisse le choc quand la première fait fausse route !
Et j'adore cet article ! Il me reste à vraiment lire ce bouquin ;-)
Olivier : j'ai bien aime (d'ou le post en question)
RépondreSupprimerClara : Marchi
Jennico : j'ai modifie le post pour que le lien vers ton blog renvoie directement vers l'article en question
Inside America : damned... maintenant je vais pas arreter de penser au dernier pingouin...
En parlant de l'espace, il faudrait voir ce documentaire sur les premières expériences de sortie dans l'espace de l'US Air force dans les années 50...sans fusée! Le gars monte à 30 000 pieds dans une toute petite nacelle accrochée à un ballon d'hélium. A cette altitude, il est dans le vide spatial (ou pas loin). Alors, il ouvre la porte de sa nacelle et... il saute! 4 minutes trente plus tard, il atteint la couche nuageuse et n'atteint le sol que 15 minutes après avoir quitté sa nacelle. Ce gars n'avait aucune garantie de survie et lors de son premier saut, à 20 000 pieds seulement, il a atterri dans les pommes (et dans le désert de l'Arizona, je crois): ça vitesse de chute dépassait les 900 kmh...Un plaisantin avait mis un écriteau sur la porte de sa nacelle : "Ceci est la plus haute marche du monde"! Dans le genre acte de foi, c'est un exemple. D'ailleurs, le gars explique que sa prière avant de sauté a été la plus fervente et sincère de sa vie..
RépondreSupprimerSinon, acte de foi, c'est aussi la traduction littérale d' auto da fé. Comme quoi !