Les hôtels pour chiens et chats aux Etats-Unis, qui traitent nos amis les bêtes comme des clients quatre étoiles, affichent complets le week-end cet été, à l'instar du Petsmart Hotel qui vient de s'ouvrir à Bethesda, banlieue résidentielle chic de Washington - mais il y en a plein partout dans le pays, et à New York aussi.
Dans le lobby aux lambris de bois acajou, les "parents" d'animaux familiers, comme les appelle la chaîne d'hôtels qui humanise à l'extrême sa communication marketing, défilent au comptoir pour réserver une nuit à leur toutou au tarif de 23 dollars la chambre.
De chambre, il s'agit en fait d'une cage mais assortie d'une panoplie de services sophistiqués qui n'ont plus rien à voir avec le traditionnel chenil.
Pour 10 dollars de plus, le chien peut bénéficier d'une "suite", un peu plus grande, avec télévision.
"On leur passe des films avec des animaux toute la journée. Cela les aide à se relaxer et à s'adapter parce que souvent ils sont habitués à la télévision à la maison", explique Vince Malanaphy, directeur de l'hôtel et du supermarché canin attenant.
Bijou, le caniche blanc parti dans les bras de Morphée sur son lit de camp, n'a apparemment que faire de "Little Nemo" qui passe en boucle sur son écran télé.
Le groupe Petsmart, d'abord spécialisé dans les produits pour animaux domestiques, s'est lancé dans le concept des "hôtels" il y a trois ans. "C'est le secteur de notre business le plus dynamique. On en a ouvert une trentaine dans le pays et on compte en créer 240 d'ici à 2010", selon Bruce Richardson, porte-parole de Petsmart, leader du secteur basé en Arizona (sud-ouest).
"Le marché autour des animaux familiers aux Etats-Unis est dans une phase de croissance extraordinaire et il y a une tendance à traiter les +pets+ comme des êtres humains", résume Gina Martin, analyste des tendances de consommation pour la banque Wachovia.
Au Petshotel de Bethesda, les bêtes ont droit à un "breakfast" et, moyennant supplément, à un dessert, "une glace à la vanille sans lactose". Les cages en Plexiglas pour chats sont réservées sous le nom de "cottages pour minets". Ceux-ci ont droit à 15 minutes de caresses par jour désignées comme "TLC" (Tender Loving Care).
Dans l'établissement capable de recevoir 180 chiens et 26 chats "pour aussi longtemps qu'on veut", tout se passe à l'intérieur.
"Pour des questions de sécurité", assure le directeur, "pas de promenade dehors". Une pièce de 20 m2, baptisée "Salle de soulagement", sert à la promenade pipi avec un faux arbre en plastique et des poteaux de bois dont on conserve l'odejavascript:void(0)ur engageante. Chaque chien la visite trois fois par jour et elle est nettoyée immédiatement après chaque passage.
Une option "camp d'activité" est offerte pour 20 dollars la journée.
Au milieu d'une douzaine de chiens, Miridith, chargée de l'animation, lance mollement une balle. Les aboiements ne la gênent plus et elle n'utilise plus les boules Quies fournies par la direction, dit-elle. Si l'un de ses clients se montre agressif ou "se conduit mal", il "va au piquet": une cage au coin de la pièce où il est enfermé pendant 15 minutes. "Au bout de deux fois, il a compris le message", assure-t-elle.
La moitié des pensionnaires viennent tous les jours. "C'est mieux que de rester tout seul à la maison. Ils peuvent se fréquenter entre eux", explique Cyra qui dépose son labrador et son caniche le matin avant de courir au bureau.
Les Américains consacrent près de 40 milliards de dollars par an à leurs animaux familiers, soit 30% de plus qu'il y a cinq ans. "C'est quasiment autant que ce qu'ils dépensent en jouets pour leurs enfants (48 milliards USD) et deux fois plus que leur budget cosmétique (17 milliards USD)", note l'analyste.
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Source : Virginie Montet (AFP)
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