Hier, le responsable du personnel chez Piper me demande, en tant qu’ultime représentante du service relations publiques survivante aux vacances du mois d’août, de passer une commande pour un pique-nique corporate.
J’appelle donc Gust, enseigne hype s’il en est à Reims, pour qu’ils me faxent une grille de leurs prestations.
Moi : Bonjour Madame, Dolce, chez Piper-Heidsieck.
Elle – voix suraigüe et niaise : Euh oui, j’ai pas compris votre nom. Pouvez répéter ?
Moi – pas du tout énervée : Bonjour ! Je m’appelle Dolce, et je vous appelle de la Maison de Champagne Piper-Heidsieck.
Elle : Ah d’accord. (silence). Je peux faire quelque chose pour vous ?
Moi – dégoulinante de politesse : Volontiers. Nous aimerions organiser un petit pique nique pour les employés de Piper. Pouvez-vous me faxer une grille de vos prestations avec tarifs ?
Elle – paniquée : Euuuuuh… Attendez je demande.
Moi : Merci, j’attends.
(bruits de fond, j’entend la demoiselle qui hurle dans la boutique à sa responsable, et l’autre qui dit oui)
Elle – essoufflée : oui, bien sûr ! Au revoir !
Moi – amusée : vous voulez peut-être noter un numéro de fax pour me l’envoyer ?
Elle – atterissant : ah oui ! Attendez je prends un papier
(une petite minute se passe, elle fabrique le papier visiblement)
Oui, je note !
Moi – calmement : Alors, j’épelle mon nom D-O-L-C-E et mon numéro de fax 03 26 .. .. ..
Elle : Je vais prendre aussi votre numéro de téléphone !
Moi : C’est le 03 26 .. .. ..
Elle : je vous la faxe tout de suite !
Moi : merci, au revoir.
Dix minutes plus tard, mon téléphone sonne. C’est le cri du fax qui atteint mon tympan. La minette s’est plantée et elle essaie de faxer le document sur mon téléphone. Je rappelle.
Moi – articulant comme si je parlais à un handicapé : Bonjour, Dolce, de la Maison de champagne Piper-Heidsieck. Je vous ai appelé il y a un quart d’heure, pour vous demander de me faxer votre grille de prestations.
Elle – ses neurones réflechissent : Ah oui, je me souviens !
Moi : Je vous conseille de me le faxer sur mon fax dont le numéro termine par .. .. Ca marchera mieux que sur mon téléphone.
Elle : Ah ! D’accord. Je recommence alors.
(visiblement pas troublée pour deux sous).
Un quart d’heure plus tard, le fax arrive enfin. Je fais passer à tout le monde, je récupère les commandes, je fais un petit tableur Excel pour récap et je rappelle Gust, enfin, pour les prévenir que je leur faxe la commande et qu’on passera la récupérer demain à 11h30.
Moi – articulant toujours au max : Bonjour, Dolce, de la Maison de champagne Piper-Heidsieck. Ma commande est complète, pourriez vous me confirmer le numéro de fax où l’envoyer ?
Elle : Euh ! En fait, la grille qu’on vous a envoyée n’est pas actualisée, alors je préfère tout vérifier avec vous d’abord, au cas où…
Moi – très énervée mais ton de voix très calme : Bien. [et je décline la quinzaine de commandes, pains et sandwiches + desserts tous différents pendant qu’elle note consciencieusement, je vous l’épargne].
Elle : Ah ben ça va, j’ai tout !
Moi – désesperée : Ca me rassure. Je peux vous la faxer pour référence ?
Elle : C’est à dire que je ne connais pas le numéro de fax.
Moi – vraiment énervée maintenant : Et le 03 26 76 .. .. ça ne vous dit rien ?
Elle : En fait je ne sais pas. Essayez on sait jamais.
Moi : Il est 16 heures, je vous l’envoie tout de suite. Rappelez moi avant 17 heures si vous avez un souci.
Elle – pressée de raccrocher maintenant : oui oui.
Moi : On passera la chercher demain à 11h30.
Elle : D’accord sans problème.
A 17 heures 30, je pars le cœur léger, puisqu’elle ne m’a pas rappelée.
Ce matin, à 10 heures et des poussières, mon téléphone sonne : c’est Gust qui n’a pas reçu mon fax. Je m’énerve. Elle se perd en explications 10 minutes pour me dire au final : en fait ça va j’avais tout noté hier…
Je me retiens et je raccroche poliment après avoir dit au revoir en me retenant pour lui demander sa couleur de cheveux et ne pas me taper la tête sur mon bureau…