08 novembre 2005

Le golf le plus cher du monde

Les milliardaires new-yorkais vont enfin pouvoir faire des économies. A partir de l’été prochain, ils n’auront plus à s’envoler en jet privé vers la Floride ou l’Ecosse pour avoir le plaisir de swinguer ou de putter sur un « green ». Sauf revers de dernière minute, le 4 juillet 2006, le club de golf le plus select de la planète ne sera plus situé à Augusta ou à Saint Andrews, mais dans le New Jersey, à un jet de « balle » de Manhattan. Imaginé et financé par un homme d’affaires américain qui a fait fortune en revendant Reebok à Adidas, le Liberty National Golf Club disposera d’une vue imprenable sur la statue de la Liberté et le bas de l’île de Manhattan. Les promoteurs du Liberty Club ont même prévu un ferry privé reliant Wall Street aux 18 trous en moins d’un quart d’heure.
Pour séduire les golfeurs argentés, le milliardaire Paul Fireman n’a pas lésiné sur les moyens. Pour transformer d’anciennes friches industrielles qui ont accueilli aussi bien des entrepôts de la Standard Oil – l’ex compagnie pétrolière des Rockefeller – qu’un dépôt de munitions, les promoteurs auront dépensé près de 130 millions de dollars (110 millions d’Euros). Les 67 hectares de green seront arrosés par plus de 5000 jets automatiques (soit deux fois plus que la moyenne habituelle, eh oui, rien que ça) et 500 arbres adultes offriront de l’ombre aux golfeurs. Faire trempette dans l’un des cinq lacs artificiels devrait être interdit , mais ceux qui acquitteront un droit d’entrée de 500 000 dollars (hirk) pourront accéder dès 2007 à un club de sport privé et à sa piscine. Modestes, les architectes du « club house » estiment que leur bâtiment devrait donner un coup de vieux à l’Opéra de Sidney…
L’ambition de ce projet ne s’arrête pas là. Plus de 500 millions de dollars supplémentaires seront dépensés pour construire à côté une marina privée et trois immeubles résidentiels – dont la plus haute tour du New Jersey – ainsi qu’une poignée de maisons privées pour les plus fortunés.
Ceux qui, comme moi, ne pourront pas s’offrir un parcours au Liberty pourront toujours aller baver sur le site Internet du club. www.libertynationalgc.com
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Source : David Barroux (à NYC) pour Les Echos du 28 et 29 octobre 2005.

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