24 novembre 2005

L'empire de la sueur

A force de voir mes omaillegodes de collegues me hurler “You’re crazy, that’s 12 points a bite” quand je dejeune des lasagnes aux aubergines devant mon bureau, et de les voir aller a la gym a la place de leur pause dejeuner, ca a fini par me contaminer et me donner mauvaise conscience.

Me voila donc a pousser la porte de l’etablissement le plus proche de mon bureau. New York Health and Racquet Club. Eh bien je peux vous dire que vu le prix du Membership, oui, on est pas loin du raquet organise. Mais passons.
Une musique funk tres energique est diffusee, la standardiste derriere son comptoir me fait un grand sourire, alors je me lance et je lui explique que j’aimerais bien avoir un peu plus d’informations sur le club. Elle me fait un sourire 312 carats (j’en suis encore toute eblouie) et me dirige vers le “membership consultant” (sans rire, c’est le titre du poste !) qui, lui aussi, sourire colgate et tee shirt laissant deviner les heures qu’il a suees sur les machines de torture. Je manque de lui demander un rendez vous pour faire blanchir mes dents, et au dernier moment, je me reprends pour lui demander des infos sur le club. Il jubilee, c’est la partie la plus sympa pour lui : faire le tour du proprietaire en ventant les merites de ses joujoux. Soit. Comme le club est sur plusieurs etages, il me propose de … prendre l’ascenseur pour aller au dernier etage et redescendre ensuite. Devant mon air choque (un ascenseur dans un club de gym ???) il change d’avis et je lui emboite le pas dans l’escalier.
Athmosphere climatisee. Partout, des gens rives sur des velos, des machines que je trouve bizarres, et les gens suant sang et eau devant… un ecran de television ou leurs emails. Pas de doute, on est toujours a New York. De salle en salle, des souffles de douleur et d’effort, des gens qui soulevent des poids, des qui courrent sur un tapis… Moi qui n’avais jamais mis un doigt de pied dans une salle de sport je me dis que l’on n’est pas loin de l’enfer. Et puis aussi une vraie salle de torture, avec des instruments qui rappellent les donjons de notre Moyen Age : la salle de pilates (prononcer “pilatiz”). Des salles pour les cours en groupe, une piscine, petite, mais une piscine tout de meme, des bains bouillonnants, sauna, hammam, massages sur demande, serviettes a dispo dans les vestiaires… Le club s’etend sur 7 etages au total !
Mon Membership Consultant s’enquiert de mes impressions. “Sounds great” je reponds. Il sourit, j’ai repondu juste. Il me demande si je veux essayer le club une journee avant de signer. Oh oui ! Je repars donc avec mon “one day trial membership” et la grille de tarifs exhorbitants pour aller se torturer le corps en cadence.
Jeudi dernier, armee d’une tenue adhoc et de tout mon courage, je pousse la porte du club pour aller le tester. Vestiaires, je me change. J’avais opte pour un cours de “Step”. Quand je rentre dans la salle, le prof termine d’installer les steps, justement, et comme je lui dis que je n’y connais rien il me met devant sur le cote. Je lui serai reconnaissante toute ma vie de ne pas m’avoir mise au milieu, et je le detesterai toute ma vie de m’avoir mise devant. Le debut du cours ? Trop fa-ci-le. Et que je te monte la marche, pied gauche, pied droit, on double, etc. Apres ? Apres j’avais l’impression d’etre le anti-heros d’une mauvaise comdie, en ayant toujours au moins un temps de retard avec tout le monde… C’est tellement rapide qu’a la fin, tout le monde sort rouge ecarlate. En 45 minutes seulement…
J’attire l’attention du lecteur sur mon incapacite apparente a comprendre tous les pas, mais j’ai tout de meme une excuse. Le trainer nous donnait les mouvements a faire dans un micro. La, plusieurs problemes. Premierement : comprendre les mots qui pouvaient etre craches dans le micro, “to the left shmalayala *closing doors*” Ah pardon, je confonds avec le metro pour la fin. Et quand je decomposais enfin le “To-the-left-L-step-kick-repeater-three-times-reverse-your-feet” en plusieurs mots au lieu de mon “shmalayala” du depart, les autres avaient eu le temps de le faire deux fois…
J’avais l’impression d’etre au milieu de cheerleaders attardees qui se battaient pour savoir qui attirerait le plus vite l’attention du coach. Ca piaillait des que possible… Et lui, d’en rajouter pour nous “flatter” : “Who’s got a big fat ass ?” Et toute la salle de repondre en coeur “I’ve got a big fat ass” et le trainer “ So shake your booty!”… Vision d’horreur qu’une bonne dizaine de omaillegodes transpirantes hurlant “I’ve got a big fat ass” en rythme…
J’ai vraiment eu besoin, pour ne pas rire ni tomber de ma marche, de toute ma concentration…

Si je vais signer ? Oh. D’abord je vais aller tester les autres clubs a proximite qui ne font pas partir du meme reseau, pour avoir mon trial day, et savoir si ailleurs aussi, on recycle les cheerleaders…

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