Le personnage de Saint Nicolas est inspiré de Nicolas de Myre, l'un des saints les plus populaires en Grêce et dans l'Eglise Latine. On sait qu'il fût Evêque de Myre au 4ème siècle. Sa vie et ses actes sont entourés de légendes. Avant sa mort, saint Nicolas s'était rendu auprès du Saint-Père à Rome, et, sur le chemin de retour, il s'était séjourné dans la ville de Bari en Italie méridionale. Saint Nicolas serait décédé un 6 décembre 343, victime de persécutions sous l'Empire Romain. Pour cette raison, on célèbre la Saint-Nicolas le 6 décembre. Il fut enterré à Myre. En 1087, des marchands italiens volèrent ses ossements à Myre et les emportèrent à Bari. Les légendes traditionnelles de Saint Nicolas furent pour la première fois recueillies et écrites en Grêce par Metaphrastes au 10ème siècle.
Saint Nicolas est fêté tous les 6 décembre, dans l'est (Lorraine et Alsace), le nord de la France, la Belgique, l'Allemagne, la Hollande, l'Autriche, les Pays Bas. Il fait le tour des villes pour récompenser les enfants sages. Il visite les écoles maternelles, distribue des friandises aux enfants sages (du pain d'épices et des oranges) et se voit remettre les clés de la ville par le maire. Chars, défilés prestigieux, feux d'artifices... Saint Nicolas est une fête importante dans la vie culturelle de ses régions.
Saint Nicolas, dans son costume d'évêque fait équipe avec un personnage sinistre, le pere Fouettard. Celui-ci, tout vêtu de noir n'a pas le beau rôle puisqu'il est chargé de distribuer les coups de trique aux villains enfants. Ce n'est qu'au XVIe siècle qu'on commença à parler du Père Fouettard. Un des légendes raconte que le Père fouettard est né à Metz en 1552, lors du siège de la ville par les troupes de Charles Quint. Les habitants promenèrent l'effigie de l'Empereur à travers les rues, puis la brûlèrent. Ainsi, le Père Fouettard, serait dit on, Charles Quint.
Après la Réforme protestante survenue au XVIe siècle, la fête de Saint Nicolas fut abolie dans certains pays européens.
Les Hollandais conservèrent cependant cette ancienne coutume catholique. Ainsi, les petits Néerlandais continuèrent de recevoir la visite de Sinterklaas (saint Nicolas) la nuit du 6 décembre.
Au début du XVIIe siècle, des Hollandais émigrèrent aux États-Unis et fondèrent une colonie appelée "Nieuw Amsterdam" (en néerlandais) qui, en 1664, devint New York. En quelques décennies, cette coutume néerlandaise de fêter la Saint-Nicolas se répandit aux États-Unis. Pour les Américains, Sinter Klaas devint rapidement Santa Claus.
Ce donateur attentionné, représenté sous l'aspect d'un vieillard à barbe blanche portant un long manteau à capuchon ou parfois même des habits épiscopaux, demeurait néanmoins un personnage moralisateur. Il récompensait les enfants méritants et punissait les ingrats et les dissipés.
Après plusieurs décennies, la société chrétienne trouva plus approprié que cette "fête des enfants" soit davantage rapprochée de celle de l'enfant Jésus. Ainsi, dans les familles chrétiennes, saint Nicolas fit désormais sa tournée la nuit du 24 décembre.
Dans l'Est de la France, le culte de Saint Nicolas et le pèlerinage à Saint-Nicolas-du-Port étaient très populaires dès le Moyen Âge. Au XVIe siècle, les réformistes, pour détourner cette ferveur populaire, privilégièrent l'image du Christkindel, de l'Enfant Jésus.
Au Canada, pour les francophones catholiques, c'était également l'Enfant Jésus qui venait garnir la chaussette de noël des enfants, la nuit du 25 décembre, alors que St-Nicolas s'occupait des petits anglophones. Le Christkindel et Saint Nicolas resteront les deux principaux donateurs de cadeaux jusqu'au lendemain de la première guerre mondiale.
En 1809, l'écrivain Washington Irving parle pour la première fois des déplacements aériens de Saint-Nicolas pour la traditionnelle distribution des cadeaux.
Ensuite 1821 : un pasteur américain, Clément Clarke Moore écrivit un conte de Noel pour ses enfants dans lequel un personnage sympathique apparaît, le Père Noël, dans son traîneau tiré par huit rennes.
Il le fit dodu, jovial et souriant, remplaça la mitre du Saint Nicolas par un bonnet, sa crosse par un sucre d'orge et le débarrassa du Père Fouettard. L'âne fut remplacé par 8 rennes fringuants.
C'est à la presse américaine que revient le mérite d'avoir réuni en un seul et même être les diverses personnifications dispensatrices de cadeaux.
L'événement qui contribua certainement le plus à l'unification de ces personnages fut sans aucun doute la publication du fameux poème de Clement Clarke Moore. Intitulé "A Visit From St. Nicholas", ce poème fut publié pour la première fois dans le journal Sentinel, de New York, le 23 décembre 1823. Repris les années suivantes par plusieurs grands quotidiens américains, ce récit fut ensuite traduit en plusieurs langues et diffusé dans le monde entier.
En 1860, Thomas Nast, illustrateur et caricaturiste à l'emploi du journal new-yorkais “Harper's Illustrated Weekly”, revêt Santa-Claus d'un costume rouge, garni de fourrure blanche et rehaussé d'un large ceinturon de cuir. Pendant près de 30 ans, Nast illustra au moyen de centaines de dessins tous les aspects de la légende de Santa Claus connu chez les francophones comme étant le père Noël.
En 1885, Nast établissait la résidence officielle du père Noël au pôle Nord au moyen d'un dessin illustrant deux enfants regardant, sur une carte de monde, le tracé de son parcours depuis le pôle Nord jusqu'aux États-Unis.
L'année suivante, l'écrivain américain George P. Webster reprenait cette idée et précisait que sa manufacture de jouets et "sa demeure, pendant les longs mois d'été, est cachée dans la glace et la neige du pôle Nord".
C'est en 1931, que le père Noël prit finalement une toute nouvelle allure dans une image publicitaire, diffusée par la compagnie Coca-Cola. Grâce au talent artistique de Haddon Sundblom, le père Noël avait désormais une stature humaine (le rendant ainsi plus convaincant et nettement plus accessible), un ventre rebondissant, une figurine sympathique, un air jovial et une attitude débonnaire. La longue robe rouge a été remplacée par un pantalon et une tunique. Ceci est plus marqué aux Etats Unis, car en France, le père Noël a conservé une longue robe rouge.
Coca Cola souhaitait ainsi inciter les consommateurs à boire du Coca Cola en plein hiver.
Ainsi, pendant près de 35 ans, Coca-Cola diffusa ce portrait du père Noël dans la presse écrite et, ensuite, à la télévision partout dans le monde. L'idée que les enfants se font aujourd'hui du père Noël est fortement imprégnée de cette image.