Un article interessant
tiré du blog de Jérome (Inside the USA).
Une révolution américaine se prépare en Californie.
Imaginez plutôt.
Les avertissements liés au cancer, allègrement inscrits sur les paquets de cigarettes, pourraient bientôt se voir apposer sur les… paquets de chips et sur les rations de frites. Au MacDo, hop, “attention, manger des frites tue” (!).
Vous y croyez ?
Aux Etats-Unis ? Ou la frite est l’équivalent de notre baguette de pain nationale ? Sorte de ration quotidienne indispensable pour tous.
Un coupable ?
L’acrylamide. Un composé chimique qui se trouve dans les frites et les chips, dans des proportions jugées alarmantes, selon le procureur général de Californie. Découvert dans la nourriture en 2002, l’acylamide se forme à la cuisson, à partir du sucre contenu dans les pommes de terre, et est une cause connue et reconnue de cancer chez les rats de laboratoire. La transmission chez l’homme est bien sûr indéterminée, mais bon, vous voilà prévenus.
En tout cas, pour moi, c’est vite vu : fini les frites. Terminé. Je ne me suis pas battu toute ma vie en tant que non-fumeur, pour me retrouver avec un cancer à cause des frites ou des chips. Pas question.
Merci au New York Times, en date du 20 septembre : California Wants to Serve a Warning With Fries (article en accès libre sur truthout.org)
Evidemment les industries de la frite et de la chips ne l’entendent pas de cette oreille. Comme le souligne fort justement l’article, celles-ci préféreraient voir les américains devenir végétariens, plutôt que de devoir apposer le mot “cancer” sur leurs produits… Les frites représentent un chiffre d’affaire de 4 milliards de dollars par an, aux USA, et les chips quelques 3 milliards.
Mais la Californie est prête à se battre sur le plan législatif :
The California Environmental Protection Agency, which has also been looking at acrylamide for several years, says it will issue regulations by the end of this year. Proposals include displays of warning labels and signs in supermarkets and restaurants, as well as a total exemption for acrylamide in food - an option the food industry has lobbied heavily for but which is considered unlikely to be adopted.
Under Proposition 65, which California voters approved in 1986, the state is required to regulate chemicals that are known to cause cancer or reproductive harm and to force manufacturers to label their products or otherwise warn consumers. Acrylamide, a chemical that has a variety of industrial uses, has been on the Proposition 65 list since 1990.
In California, warning labels are currently found on products like paint solvents and fertilizer. In response to another lawsuit by the attorney general’s office, supermarkets in the state recently started posting signs warning about mercury in certain fish at their seafood counters.
L’Agence de Protection de l’Environnement de la Californie, qui avait également un oeil sur l’acrylamide depuis plusieurs années, indique qu’elle établira des règles vers la fin de cette année. Les propositions incluent l’apposition d’étiquettes d’avertissement et des panneaux dans les supermarchés et les restaurants, aussi bien qu’une exemption totale de l’acrylamide dans la nourriture - une option que l’industrie alimentaire incité fortement mais qui est considérée peu susceptible d’être adoptée.
Sous la Proposition 65, que des électeurs de la Californie ont approuvé en 1986, l’état est requis de réguler les produits chimiques qui sont connus pour causer le cancer ou des problèmes dans la reproduction et pour forcer des fabricants à marquer leurs produits ou à avertir autrement les consommateurs. L’acrylamide, un produit chimique qui a une variété d’utilisations industrielles, est sur la liste de la Proposition 65 depuis 1990.
En Californie, des étiquettes d’avertissement sont actuellement trouvées sur des produits comme les dissolvants et les engrais. En réponse à un autre procès par le bureau du procureur général, les supermarchés de l’état ont récemment commencé à afficher des panneaux, avertissant au sujet du mercure dans certains poissons, à leurs comptoirs de fruits de mer.
La FDA, l’organisme gouvernemental qui régule les aliments au plan national, freine elle aussi des deux pieds devant les effets cataclysmiques d’une telle loi :
The food industry and the F.D.A., meanwhile, are calling for more studies. The agency says that it has been “very active” in acrylamide research and will do a thorough risk assessment once a large-scale experiment is completed in 2007.
The controversy started when Swedish scientists accidentally discovered acrylamide in food in 2002. The chemical had long been used in the manufacture of things like grout and adhesives and to perform tasks like separating solid sewage from water.
Its discovery in food sent the international scientific community into a tailspin and ignited a debate over how chemicals in food should be regulated.
Under the Delaney Clause, which amended the federal Food, Drug and Cosmetic Act in 1958, no substance that causes cancer in either humans or animals can be added to food. But that law is normally applied to substances introduced to food, like dyes and preservatives, not those, like acrylamide, created by cooking. Frying and baking potatoes at home create acrylamide as well.
Thus, the food industry wants acrylamide treated differently from food chemicals. “Acrylamide has been present in the food supply and safely consumed since human beings discovered that cooked food tastes good,” said Kristen Power, director of state affairs at the Grocery Manufacturers Association, which is leading the food industry’s efforts on acrylamide. “It is in 40 percent of the calories consumed in the average American diet.”
Acrylamide is also found in lesser amounts in bread
L’industrie alimentaire et la FDA, en attendant, réclament plus d’études. L’organisme indique avoir été “très actif” dans la recherche d’acrylamide et fera une évaluation des risques minutieuse une fois qu’une expérience à grande échelle sera complétée en 2007.
La polémique a commencé quand des scientifiques suédois ont accidentellement découvert l’acrylamide dans la nourriture en 2002. Le produit chimique a longtemps été employé dans la fabrication des choses comme les adhésifs et pour accomplir des tâches comme séparer les eaux d’égout.
Sa découverte dans la nourriture a envoyé la communauté scientifique internationale dans un “tailspin” (?) et a provoqué un débat sur comment les produits chimiques dans la nourriture devraient être régulés.
Sous la clause Delaney, qui a modifié la loi fédérale “Food, Drug and Cosmetic Act” en 1958, aucune substance causant le cancer chez les humains ou les animaux ne peut être ajoutée à la nourriture. Mais cette loi est normalement appliquée aux substances présentes initialement dans la nourriture, comme les colorants et les préservatifs, pas ceux, comme l’acrylamide, créé par la cuisson. Les frites et les pommes de terre préparées à la maison créent aussi de l’acrylamide.
Ainsi, l’industrie alimentaire veut que l’acrylamide soit traitée différemment des produits chimiques alimentaires. L’acrylamide a été présente dans les approvisionnements alimentaires et consommée sans risque depuis que les êtres humains ont découvert que la nourriture cuite a bon goût,” dit Kristen Power, directrice des affaires d’état à la “Grocery Manufacturers Association”, qui mène les efforts de l’industrie alimentaire sur l’acrylamide. “Elle est dans 40 pour cent des calories consommées dans le régime de l’américain moyen.”
The F.D.A. is not convinced that such consumption is necessarily bad. The agency has said that warning labels on food could “confuse consumers” and create “unnecessary public alarm.”
La FDA n’est pas convaincue qu’une telle consommation est nécessairement mauvaise. L’organisme a indiqué que les étiquettes d’avertissement sur la nourriture pourraient “perturber des consommateurs” et créer “une alarme publique inutile.”
Et si nous voulons continuer à manger nos chips et nos frites en tout tranquillité, sans avoir à craindre un quelconque cancer des années plus tard, c’est un véritable défi que se doivent de résoudre les scientifiques :
In the meantime, companies are taking some preliminary steps to find ways to reduce acrylamide levels. Frito-Lay says it has worked with Michael W. Pariza, a professor in the University of Wisconsin’s food microbiology and toxicology department, on acrylamide-reduction research.
But Professor Pariza, who is working with a consortium of 12 companies, says no one has found any clear solutions. “Anybody who thinks that companies can turn on a dime and fix this is wrong,” he said.
Scientists say that a simple and sure way to reduce acrylamide in food is to lower cooking temperatures. But this approach carries its own set of problems.
“You get French fries that are really just warm potatoes,” said Ken Lee, chairman of Ohio State University’s food science department and a member of the F.D.A.’s advisory committee on acrylamide.
Low cooking temperatures also produce cereal that is not crunchy and crackers that are less flavorful.
“This thing is a real scientific head-scratcher,” Professor Lee said.
En attendant, les compagnies prennent des mesures préliminaires pour trouver des moyens de réduire les niveaux d’acrylamide. Frito-Lay dit avoir travaillé avec Michael W. Pariza, un professeur à l’université du service de microbiologie et de toxicologie de la nourriture du Wisconsin, sur la recherche de réduction de l’acrylamide.
Mais le professeur Pariza, qui travaille avec un consortium de 12 compagnies, dit que personne n’a trouvé de solution claire. “Quiconque pense que les compagnies peuvent pallier à ça en un claquement de doigt est erroné,” dit-il.
Les scientifiques disent qu’une manière simple et sûre de réduire l’acrylamide dans la nourriture est d’abaisser les températures de cuisson. Mais cette approche a ses propres problèmes.
“Vous obtenez des frites qui sont juste des pommes de terre chaudes,” dit Ken Lee, le Président du département de sciences de l’alimentation de l’université de l’Etat de l’Ohio et membre du Comité consultatif de FDA sur l’acrylamide.
Les basses températures de cuisine produisent également des céréales qui ne sont pas croquantes et des biscuits qui sont moins savoureux.
“C’est un vrai casse-tête scientifique,” dit le professeur Lee.
Adieu frites, adieu chips…