Bon. Si je n’écris pas un “Lundi de Dolce Vita” illico presto, je crois bien que je vais me faire lyncher par mon fan-club...
Dans une soirée ou le Frenchie sort son sourire mille carats et ses chemises a boutons de manchettes, j’ai croise récemment un ami qui s’est révélé être fanatique de mes articles (sisi ça existe) et m’a expressément demande d’écrire une bafouille sur les rats. Je m’y colle donc (très en retard) pour lui faire plaisir.
Les rats, donc. Quand on prend le métro a New York, ce qui frappe en premier c’est l’odeur, fétide, comme si on plongeait dans la gueule d’un monstre. Mais en ce moment en particulier c’est toute une expédition. Sortir de chez soi et s’enrouler dans une écharpe, mettre ses gants et un bonnet. Oui, je sais, le bonnet a quelque chose de foncièrement ridicule. Mais tout le monde en met. Si l’accessoire fétiche de la Parisienne est l’écharpe, celui de la Newyorkaise est sans conteste le bonnet. Noir et discret, jusqu’au rose éclatant, avec des motifs et même des pompons. Le ridicule ne tue pas dans ce pays. Bref. J’enfile donc mon bonnet, mes gants, je renoue mon écharpe et je m’élance dans la rue. Evidemment au bout de quelques minutes, je commence à renifler et c’est la que ça devient sport. Il faut qu’avec les gants je tâte le fond de mon sac pour atteindre un mouchoir et généralement au bout d’une minute de fouille archéologique, je finis par atteindre un truc qui dans une autre vie a été un mouchoir, mais qui fera l’affaire faute de mieux. Donc, maintenant, je me mouche. Enfin j’essaie. Parce que je ne sais pas si vous avez remarqué, mais se moucher avec des gants, pour un peu qu’il y ait du vent, et un peu de neige, c’est un grand moment de bonheur. Vraiment. J’arrive donc a la station et là, il faut pour de bon que je sorte mes mimines délicates de mes gants pour atteindre mon portefeuille et trouver cette satané carte de métro et la “swiper” dans le bon sens (elle m’en veut d’ailleurs, elle expire toujours quand je suis en retard et en même temps que tout le monde alors je fais toujours la queue soit a l’automate, soit au guichet). Donc après m’être battue avec ma carte, je me fraye un passage au travers du flot de passagers qui remontent – ce qui veut dire que je viens de louper mon train. Groumpf.
Du coup j’ai de quoi admirer le paysage… Le “homeless” en train de dormir, affale sur un banc, les jambes appuyées sur le chariot qui contient sa vie. La bande de minettes en minijupes qui gloussent en battant des mains (pour se réchauffer ?). Les jeunes cadres dynamiques qui tapent frénétiquement sur leur Blackberry et tous les autres affaires à lire leur journal ou à trouver la bonne piste sur leur IPod. Et puis les voies. Sales, toujours sales. Le Newyorkais doit être persuadé que balancer ses déchets ou sa vieille MetroCard sur la voie du métro, c’est comme jeter un sou dans une fontaine : ca porte bonheur. Sinon je ne vois pas pourquoi on en trouve autant…. A croire que l’endroit est un champ de Metrocard et de vieilles bouteilles de soda en friches.
Et les rats, me direz-vous ? Oui, parce que, quand même, les rats, c’était le but de cet article, non ? Eh bien figurez vous qu’en été, les rats se faufilent entre les rails, entre les déchets. On ne les entend pas vraiment mais on finit toujours par les voir, une petite forme qui bouge, dans un ton brun pas tout à fait en phase avec la crasse d’ici bas. Yuk. (Même si, personnellement les cafards me repoussent plus que les rats, et ici, les cafards sont de belles bêtes, vraiment).
Et l’hiver, y’a pas de rats ? L’hiver. Les rats, ils sont pas fous, les rats. Ils savent que quand il pleut des cordes a New York, il pleut aussi *dans* le métro. Et ils quittent donc le navire…
D’ailleurs depuis qu’il s’est remis a faire froid et que je me bats pour déceler une trace de mouchoir dans mon sac du bout de mes gants, je n’ai pas vu un rongeur dans le métro… Damned !
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