30 juin 2010

Jour 4 : Parc du Serengeti, Gorges d'Olduvai

Lire ce qui precede : 

Nous nous levons ce matin alors qu'il fait encore noir, afin d'etre partis a 6 heures. Le reveil est rude... Le jour commence a peine a pointer son nez lorsque nous penetrons dans le Serengeti, et decoupe en ombres chinoises les silhouettes des arbres alors que le ciel rosit doucement.
Le premier animal que nous voyons apres le lever du jour est un guepard. Campe sur un talus, il s'en va, furtif entre les autres herbes, en direction d'un troupeau d'antilopes (la chasse est ouverte).
Une hyene, ensuite, sur le bord de la route. Oreilles rondes, aux aguets, elle traverse juste derriere notre jeep de maniere circonspecte, et detale dans la savane des qu'elle peut.
Nous voyons quantite de zebres, gnous, et quelques girafes egalement (ca y est, on ne prend plus tout ce qui bouge en photo ! Ces animaux sont devenus plus "communs" pour nous aussi)
Une seconde hyene passe doucement son chemin au bord de la route, alors que nous ralentissons a sa hauteur.
On profite de girafes particulierement hardies, juste au bord de la route, pour faire quand meme quelques cliches (meme si ces animaux sont "communs" ici, ils restent extraordinaires pour nous, eh, faut pas pousser mémé dans les orties non plus).
Nous roulons. Antilopes, gnous, buffles se succedent. A l'arriere de la jeep, Thomas et moi somnolons un peu. De temps en temps on ouvre un oeil, en direction des arbres, dans l'espoir (vain ?) d'apercevoir un leopard par la queue, comme hier ou avant hier.
Tout a coup quelque chose me frappe et je demande a stopper la voiture. Il y a un "truc" dans l'arbre a ma gauche !
Genre, une queue qui pendouille, et au bout, diantre, le reste du leopard...
Notre guide est baba que j'ai pu reperer le felin (moi aussi d'ailleurs). Arret de la voiture, marche arriere jusqu'a avoir le meilleur angle de vue. Admiration... 
Le leopard est dans un arbre, et il se deplace soudain vers une autre branche : nous decouvrons qu'il a sa proie avec lui, une antilope fraichement tuee (qu'il a montee a une dizaine de metres de hauteur, tout seul, oui madame). Il s'installe pour manger et nous l'imitons dans la voiture : nous extrayons nos boites a pique-nique-petit-dejeuner prepares par l'hotel pour les trois personnes de Leopard Tour (la societe pour laquelle notre guide travaille), et nous mangeons donc un petit dej' "Leopard Tour" devant un leopard. On pourra dire que l'agence ne nous a pas menti ! (les petits dejeuners vont nous paraitre mornes et tristes quand on va rentrer a la maison). 
D'ici a ce que nous finissions notre petit dejeuner, notre guide a communique la presence du leopard aux autres rangers par radio, et un petit embouteillage s'est forme autour de nous.
C'est la matinee de la chance : quelques minutes plus tard, une lionne se balade le long de la route, puis decide d'aller s'installer / troner sur une souche de bois mort, juste au bord de la route.
Je prends au bas mot une cinquantaine de photos en profitant du spectacle... La lionne est si pret qu'on n'a meme pas besoin de jumelles pour l'observer a loisir - on voit le moindre detail de son pelage et on l'entend grogner / ronronner en s'installant.
Inutile de dire qu'on a bien du mal a s'en detacher et a accepter de continuer la route apres...
Un bubale termine notre serie de photos dans le Serengeti :
Puis nous quittons le parc, direction les Gorges d'Olduvai. Sur le chemin, les petits Massais nous font des signes de la main - pas pour dire bonjour mais pour reclamer a manger. Le guide nous deconseille de leur donner quoi que ce soit de nourriture "moderne" car la poubelle n'est pas dans la culture massai, et tous les emballages finiraient aussi sec dans la nature. 
On remarque au passage qu'ils portent la shuka traditionnelle, et des "chaussures" faites de morceaux de pneus decoupes pour la semelle, et de lacets au dessus pour terminer les sandales. Les plus jeunes, par contre, ont adopte les baskets !
Les Gorges d'Olduvai sont un site archeologique exploite depuis 1913 par Louis Leakey puis par sa femme Mary qui y ont decouvert des ossements d'homo habilis et homo erectus. L'endroit est volcanique - apres une eruption de centre, des traces de pas de l'epoque ont ete recouvertes, et preservees. Les Leakey les ont decouvertes, extraites, et datees a 1.7 milliards d'annees ! On peut voir dans le petit musee des Georges, un moulage de ces traces de pas. Elles sont sans precedent : c'est la premiere fois dans l'histoire de l'homme que l'on retrouve des traces si anciennes ou les marques de pieds n'ont pas le pouce opposable (comme sur nos mains) mais alligne avec le reste des doigts, et ou l'arc du pied est tres marque, signes distinctifs de l'hominide.
Le musee en soit est tres modeste et donnerait probablement une crise cardiaque a un conservateur de musee occidental : les ossement sont visibles et touchables (bon, en theorie non, mais disons "accessibles") car aucune vitre ou caisson ne les protegent... 
Nous profitons de la vue magnifique sur les gorges pour faire comme tout le monde : une pause dejeuner, en ecoutant le personnel d'Olduvai expliquer la formation geologique des gorges ainsi que la decouverte des Leakey. 
Nous reprenons la route en direction du cratere de Ngorongoro - nous allons passer sur sa crete comme a l'aller. Nous y descendrons demain, aujourd'hui on ne fait que passer pour aller nous reposer a l'hotel.
Lorsque nous passons la crete, le temps est bien plus clement qu'il y a deux jours, et la vue vers le cratere est imprenable : on voit nettement les troupeaux de gnous et zebres se deplacer !
Petit bonheur de l'apres midi : a la sortie du parc de Ngorongoro, les 14 derniers kilometres jusqu'au lodge a Karatu se font sur une route dont le tapis est du macadam bien lisse...
Au Bougainvillea Lodge, la piscine est un peu froide mais les transats accueillants, et la chambre est en fait un petit bungalow independant.
La salle de bain est la plus grande que nous ayons eue jusqu'ici mais comme ailleurs, a 15h30 l'eau n'est pas chaude et nous n'avons pas l'electricite !
On est donc oblige (oui, c'est dur) de faire une petite sieste / pause lecture au bord de la piscine en attendant..
Le restaurant de l'hotel n'ouvre qu'a 19h30, lorsqu'on est leve depuis 5h30 et qu'on n'a fait que pique niquer dans la journee, on boufferait bien le transat au bord de la piscine en attendant... et puis on se rattrappe sur le pain, legerement brioche, qu'on nous sert a table. 
Au diner, un petit couple de francais est assis a une table voisine de la notre : ils refusent tous les plats  du menu propose pour demander une commande speciale qu'ils touchent a peine et passent leur soiree scotches a leur blackberry. Si ce n'est pas en Tanzanie que l'on fait une pause technologique, alors quand ?
Lire ce qui suit :
Jour 5 : Cratère de Ngorongoro
Jour 6 : Tarangire

29 juin 2010

Jour 3 : dans le Serengeti

Lire ce qui precede : 

La nuit derniere j’ai vu (ou cru voir ?) des bestioles galoper sur la moustiquaire de notre lit (je pense que l’araignee ecrasee a joue de sales tours a mon imagination… enfin j’espere). Seconde question : de quel cote de la moustiquaire ?? Gniiiiiiiiiiiiiiiii
Ce matin, lever aux aurores. Au petit dejeuner le beurre a le gout… de beurre, a l’ancienne, et le yaourt un arriere gout de fromage (combien d’americains en syncope après l’experience ?).
Le soleil, leve depuis peu, donne au paysage des allures de carte postale.
Nous montons dans la jeep. Si nous sommes proches de l’entrée du parc, il nous faut cependant compter une bonne heure avant d’etre au coeur du Serengeti qui fait, de memoire, dans les 14 000 km2.
Serengeti veut dire “plaines infinies” en massaï – on le comprend a la longueur de la traverse. A l’entrée du parc, le guide doit systematiquement s’arreter pour montrer patte blanche. On en profite pour faire une pause-arret-technique-au-stand : il y a des toilettes dans les parcs mais pas partout.
(oui derriere moi c'est bien le batiment des toilettes. Tres glamour la photo maintenant que vous savez ca)

Du coup, mon credo, c’est “tu les vois, tu y vas” pour eviter ensuite de me tortiller dans la jeep pendant toute la matinee ou bien d’aller dans les grandes herbes voir ce qui s’y passe…
Apres l’entrée du parc, nous croisons un troupeau de gnous.

Le guide nous explique que c’est en fait une migration (similaire a celle qu’on a pu voir de notre chambre/tente hier soir avant le diner, sans pour autant prendre de photos, je sais, c’est pas bien). La colonne du troupeau semble s’etendre sur des kilometres… et le troupeau traverse la route devant nous.
A leurs cotes, des zebres, qui ont souvent la tete posee sur le dos d’un congenere – c’est un geste securitaire et reconfortant pour eux (ca explique mieux maintenant le conciliabule de zebres vu hier).
Les zebres ont les mimiques des chevaux, sont curieux, mais des que nous ralentissons, la peur l’emportent et ils detalent sans demander leur reste.
Les motifs rayes de leur pelage ne sont pas sans rappeler le ballon de baudruche que l’on gonfle après y avoir dessine des motifs : fins et serres sur le cou, la tete, les pattes ou la queue, les motifs sont larges et amples sur la croupe des animaux et sur leur ventre.
Au bord d’un point d’eau, un crocodile du Nil se laisse dorer au soleil.
A l’ombre d’un arbre, deux lionnes guettent. Un peu plus loin, un lionceau, les gestes encore patauds, s’abreuve.

Il passe ensuite nonchalamment entre les jeeps ou les touristes retiennent leur soufflé et mitraillent a coup de teleobjectif tellement grands qu’il faut une poignee pour les soulever. Je suis une petite joueuse dans la cour des grands avec mon appareil photo mais peu importe, c’est l’experience qui me prend aux tripes. Nous croisons encore des troupeaux d’elephants, et une myriade de gazelles de Thompson.
La, notre guide appuie sur l’accelerateur et on s’accroche dans la voiture : un ranger a repere une famille de lions, et on file aussi vite que possible sur les pistes en terre. En effet, 6-7 lionnes sont installees sur un petit promontoire pres d’un cours d’eau, pendant que papa lion se prelasse au loin. D’apres notre guide, il est tres rare de voir ainsi une famille de lions comme ca.
Et nous repartons dans un nuage de poussiere : notre guide piste un leopard. La radio fonctionne a merveille dans le parc, car lorsque nous arrivons, il y a déjà une vingtaine de voitures garees comme elles peuvent devant l’arbre qui abrite le leopard.
Un peu comme hier, il est perche a l’ombre, bien campe sur la branche. d'un arbre a saucisses !
Le leopard se repere souvent dans un arbre, c’est un chasseur nocturne qui se refugie dans un arbre la journee pour ne pas se faire enquiquiner par les lions. Du coup, la meilleure facon de le reperer, en general, c’est par la queue qui pendouille le long d’une branche ou bien dans le vide (pas de mauvais jeu de mot meeeerci les amis). 
Mais heureusement on arrive ensuite a se decaler des que le bouchon (dans le Serengeti, 20 voitures sur une piste au meme endroit, c’est un embouteillage, de quoi faire pleurer d’envie un parisien) se degage,
et on peut enfin en voir la frimousse - de face, c’est quand meme plus mieux…
Quelques buffles plus tard, et nous voila en pause dejeuner, dans l’espace du parc prevu au pique nique (pour que les touristes ne deviennent pas eux meme un pique nique) et il faut du coup jouer des coudes pour avoir une table a l’ombre. Le petit paquet de chips de notre boite a pique nique est de la marque “Safari on the go” et donc tres approprie…
Des petits rongeurs nous escortent en attendant les miettes. Mangouste naine :
Et Damain des roches :
Le personnel les chasse a coup de pied ou de baguette mais la faim est plus forte et cinq minutes plus tard, on revoit les rongeurs qui s’empressent sous les tables les plus prometteuses, proches des miettes et hors d’acces de leurs “chasseurs” humains.
Un damalisque topi ouvre le game drive de l’apres midi :

Et, tadam, nous voici dans la foulee en train de pister un nouveau leopard ! Celui ci, d’apres les rangers, s’est refugie comme il a pu dans un arbre, chasse par des lions dont il usurpait le territoire. Le voici donc en plein soleil, sous les projecteurs pour les photos les plus reussies de leopard que l’on pourra faire pendant notre sejour :

Trois leopards en deux jours, nous sommes chanceux. 
Le reste de l’apres midi aurait pu paraitre fade en comparaison mais nous avons eu la chance de voir une quarantaine de vautours se battre pour depecer une antilope (miam miam) et de croiser a ce moment la une jeep avec a son bord… le president de la Tanzanie ! (suivi de quelques jeeps pleines a craquer de dignitaires et personnel de securite).
Apres cela, plus calmes, des gnous au repos et des zebres.

Une escale a la “piscine a hippopotames” ou des centaines d’hippopotames (et quelques crocodiles) immergent et emergent d’une eau a moitie stagnante et nauseabonde et dont les cris, le souffle et les grognements ne sont pas sans rappeler un concours geant de pets…

Nous arrivons assez tot au lodge cette après midi, vu que nous sommes partis tres tot ce matin et en profitons pour trainasser sur la terrasse de notre tente en grignotant du chocolat. Il faut attendre l’electricite (17h) qui chauffe l’eau (eau chaude prevue a 18h). On en profite egalement pour fermer nos valises, car on levera le camp a 6h du matin demain, l’idee etant de pouvoir profiter du lever du soleil dans le parc pour voir un maximum d’animaux qui ensuite passent la journee plus loin des routes.
Les cahots de la voiture nous assomment et on a beau ne presque pas bouger, on s’ecroule dans notre lit après le diner. Je peux seulement imaginer la fatigue que ressent notre guide qui, lui, conduit toute la journee…


Lire ce qui suit :
Jour 4 : Parc du Serengeti, Gorges d'Olduvai
Jour 5 : Cratère de Ngorongoro
Jour 6 : Tarangire

28 juin 2010

Jour 2 : Visite d'un village Massaï et Serengeti

Lire ce qui precede : 

Ce matin, nous mettons le reveil a 7 heures pour etre partis a 8 heures : nous avons un planning charge, avec 5 heures de route jusqu'a Serengeti (oui, 5 heures !). Nous allons quitter le lac Manyara, monter le long du cratere de Ngorongoro en traversant une partie du parc, pour enfin arriver dans le Serengeti.
La route est sacrement escarpee pour arriver dans le cratere, et pourtant, on croise un nombre incroyables de pietons et cyclistes. Les cyclistes poussent des velos ou le porte bagage semble crouler sous le poids du chargement, qui peut etre un sac de ble (50 kilos ?). J'ai chaud et je suis fatiguee pour eux, rien qu'a les regarder depuis le confort de notre voiture...
On fait une escale sur le chemin dans un village massaï, ce que j'appelerai la "version touristique" :
la visite est payante, on peut prendre toutes les photos qu'on veut, et notre petit guide massaï porte une montre chronometre ultra perfectionnee, mais la shuka rouge traditionnelle... Ca fait plaisir au touriste !

On a droit a la danse, le chant d'accueil, la visite d'une hutte en torchis, minuscule, ou vivent cinq personnes, le tour du village et du "marche" (=le marche est la seulement pour les gogos qui souhaitent acheter a prix d'or quelques bricoles censees etre locales), de la petite ecole. L'ecole est une grande hutte non pas circulaire comme ses copines mais rectangulaire, ou une maitresse essaie de contenir les ardeurs d'une vingtaine de momes qui n'ont ni crayon, ni cahier, mais savent reciter leur alphabet et compter en anglais a l'arrivee d'un touriste.
On leur laisse une flopee de stylos a bille, emportes dans nos valises pour l'occasion. Sourire gigantesque de la maitresse...
On quitte le village avec un sentiment mitige, du touriste qui s'est un peu fait arnaquer mais qui a toute fois conscience qu'un monde physique et monetaire le separe du peuple Massaï. Notre petite guide Massaï etudie a Arusha (a 170 km de la) et vient de finir ses etudes secondaires. Qu'est ce qui l'attend apres ? 
A l'entree du parc Ngorongoro, la vegetation aride s'est changee en foret tropicale et luxuriante.
Le cratere culmine a 2300 metres. Tout en haut, ce matin, nous sommes... au dessus des nuages. Nous nous arretons sur la crete pour avoir un point de vue plongeant vers le cratere.
Le parc est la 6eme plus grande caldera du monde, et une des seules intactes. Aux jumelles, on aperçoit dans le cratere des petits points noirs qui se deplacent : des troupeaux (gnous ? zebres ?) mais comme il fait bien froid et venteux, on retourne bien vite dans la jeep.
A la redescente, on longe le rift, puis il ne nous faut pas longtemps pour atteindre l'entree du Serengeti. On profite de la halte du guide qui doit montrer les autorisations pour passer dans le parc pour faire une pause pique nique. Ce matin, l'hotel nous a prepare des boites a pique-nique, et on y decouvre plein de choses (trop, c'est sur), un petit pate a la viande, des fruits, un jus de fruit dont le format est etonnant (en forme de berlingot), etc.
On est vite repere par les oiseaux qui doivent connaitre le coin, toutes les jeeps s'arretent ici pour faire pique niquer les voyageurs, et des hordes d'oiseaux colores attendent a nos pieds la moindre miette egaree.
On reprend la route apres le pique nique, jusqu'au centre du parc. Sur le chemin, on croise un nombre incroyable d'animaux "communs" : antilopes par troupeaux entiers, buffles, gnous,  girafes, zebres (dont un groupe en plein conciliabule)
L'antilope est l'equivalent local du chevreuil, pas tres interessant du point de vue de notre guide,  meme si , nous, on en admire la grace.
En approchant du centre du parc, les choses serieuses commencent : on a la chance d'admirer un lion.
Il semble pret a s'octroyer une petite sieste et on dirait que notre presence le derange... Il s'eloigne un peu et s'etend dans les hautes herbes, jusqu'a ce qu'on n'en voit plus que quelques poils de criniere !
Un peu plus loin, je repere une lionne, au pied d'un tronc d'arbre. On s'arrete pour la regarder, et la, elle se leve, s'etire, et commence a courir : elle prend en chasse une antilope jusque dans un point d'eau marecageux.
Notre guide, qui communique par radio avec les autres rangers dans le parc, accelere : quelqu'un a repere un leopard tapi dans un arbre. Sur la route pour s'y rendre, on croise une lionne, et un guepard, qui termine sa sieste a l'ombre, au milieu des herbes folles.
Et enfin, nous approchons du leopard. "Approchons" est un bien grand mot puisque le felin est bien cache dans un arbe a saucisse. 
Et la bestiole est sur une branche. Mais l'arbre est loin et le leopard timide, on le voit a peine, meme en zoomant au teleobjectif, meme avec des jumelles.
On se rattrappe en prenant en photo des troupeaux d'elephants
Et un troupeau de zebres qui se la joue cool pres d'un point d'eau

Avec le leopard aujourd'hui, nous aurons vu 4 des Big Five, ne nous manque plus "que" le rhino. Nous avons eu de la chance car il y a tres peu de leopards dans le parc. Les lions sont au compte de 3000 mais les leopards bien moins nombreux. On aurait evidemment ete ravis si le specimen qu'on a entrapercu avait bien voulu poser pour la photo, mais on va pas chipoter... Quand au rhino, il faudra attendre le parc de Ngorongoro, il n'y en a pas dans le Serengeti.
Ce soir, nous sommes au lodge Ikoma Bush Camp, ou nous resterons deux nuits.
Le lodge est a l'entree du Serengeti. La chambre/tente est moins chouette que celle de Migunga, mais la vue est imprenable, sur le Serengeti.
Nous avons l'electricite dans la chambre (le lodge a un groupe electrogene pour ca), a partir de 17h, mais pas de prise : pour recharger les appareils electriques, il faut aller au restaurant du lodge, ou la direction a amenage une table entiere (environ 2 m2) de prises pour que les convives puissent tous recharger leurs appareils electriques.
Une fois douches et depoussieres (nous sommes des petites choses fragiles et apprecions la douche, meme s'il faut attendre 18 heures pour avoir de l'eau courante et chaude et se depecher parce qu'a 23 heures c'est termine), nous prenons un verre autour du brasero, sur la "terrasse" du restaurant (= espace degage en terre battue)
Il faut d'ailleurs penser a la lampe de poche pour le chemin de retour jusqu'a la chambre/tente a la fin du repas car il fera nuit. Et comme on est au milieu de la savane, on se fera d'ailleurs raccompagner par un Massaï arme d'un assegai, au cas ou on nous attaque...
Au retour du diner, nous trouvons une invitee surprise dans la douche : une maaagnifique araignee dont le corps fait un diametre de, hum, plus de deux centimetres, ce qui est beaucoup trop a mon gout. Je reste tres courageuse : je tends sa basket a Thomas et je file a l'autre cote de la tente en attendant le *scrouitch* salvateur.
Araignee du soir, espoir ? C'est ca, oui...

Lire la suite :
Jour 3 : dans le Serengeti
Jour 4 : Parc du Serengeti, Gorges d'Olduvai
Jour 5 : Cratère de Ngorongoro
Jour 6 : Tarangire

27 juin 2010

Jour 1 : d'Arusha au Lac Manyara

Lire ce qui precede :
Jour 0 : voyage vers Arusha

La fatigue a du sacrement nous assommer : le reveil a 7h30 a bien du mal a nous tirer de l'immense lit protege de sa moustiquaire - canopee.
Nous petit dejeunons sur la terrasse semi-couverte de l'hotel - pour l'instant il fait frais et gris ce matin : c'est l'hiver en Tanzanie (mais heureusement la saison seche). L'hiver est cependant loin des standards new yorkais, il doit faire au moins 20 degres quand meme !
Nous fermons nos valises et nous rendons a la reception pour attendre notre guide. On nous aborde en anglais pour nous demander si nous sommes John and Jane Doe (ou je sais plus quoi) et nous repondons dans notre anglais parfait (huhuhu) que non. Un autre guide semble tourner en rond en attendant des clients. Il finit par nous aborder pour nous demander si nous sommes bien nous, eh bien il se trouve que oui ! Il attendait des francais avec un accent anglais accorde (Aïe-euh ! Maïe naïme iz Truc) mais en fait comme on cause trop bien la langue de Shakespeare avec un accent facon chewing gum texan colle au larynx, il pensait qu'on etait americains (grand moment d'emotion pour nos chevilles qui enflent d'autant).
Nous avons deux heures de route en 4x4 landcruiser jusqu'a notre prochain point de chute pour un game drive (safari-photo) au bord du lac Manyara.
Petit arret dans les bureaux de l'agence de voyage locale pour un briefing (en francais dans le texte : nous vous souhaitons un innoubliable safari, merci de ne pas caresser les lions, ils sont taquins), nous passons au bureau de change pour avoir des shillings tanzaniens contre nos travellers checks (note : deconseilles, les travellers. C'est securisant, mais c'est un peu comme se pointer a Chinatown avec marque pigeon sur son front, bonjour le taux de change, si et seulement si on daigne les accepter. Je conseille les dollars, en petites coupures si possible. On le saura pour notre prochain safari en Tanzanie d'ici 2031). Nous faisons egalement une escale dans un petit supermarche (bon, mettons une epicerie a l'ancienne) ou nous investissons (le mot est juste, $1 la bouteille d'eau) dans deux cartons de bouteilles d'eau pour tenir la semaine, pour trois personnes : nous deux et Hillaire, notre chauffeur. L'eau sur place n'est pas potable, et si on n'a pas d'eau en bouteille pour se laver les dents, le cancer du sida ou une autre maladie tout aussi choupinette risque de nous sauter dessus sans crier gare, un peu comme le lion qu'on a envie de caresser mais il vaut mieux pas. 
Arusha, que nous traversons, est surnommee la Geneve de l'Afrique. L'ONU y dispose d'une delegation. C'est egalement la troisieme ville de Tanzanie. Elle rappelle tous les cliches que l'on peut avoir de l'Afrique : bric et broc, batiments pas forcement entretenus, pauvrete criante. 
A la sortie de la ville, nous retrouvons les petits bergers armes de batons qui font paitre leurs troupeaux le long des routes, au milieu des herbes seches, des termitieres geantes (plus grandes que moi, c'est geant, non ?), et nous roulons, cela parait interminable. 
Discussion avec notre guide sur le chemin. Il a etudie au Kenya, d'ou il est revenu avec un diplome de tourisme. Sa femme travaille egalement dans une agence de voyage, et ils ont trois enfants. Pas plus ! Les ecoles de bon niveau sont privees et coutent cher. 
Le salaire minimum recommande par le gouvernement Tanzanien est de $600 mais beaucoup d'entreprises paient bien moins que cela et on ressent la precarite de la population en decallage avec le niveau de vie rendu cher par les touristes (je rappelle le prix de la bouteille d'eau : $1. Vaut mieux pas avoir trop soif, hein).
Nous faisons un arret "de politesse" dans un curio shop, ou on se marre comme des baleines devant l'offre proposee (hum, mettons plutot vendue tres chere) aux touristes et ou on prend des photos de peur qu'on ne nous croie jamais...

Je finis par m'endormir en chemin et ne me reveille que lorsque l'on quitte la route goudronnee pour une piste adjacente qui nous mene au lodge Migunga ou on nous donne les cles d'une tente amenagee (oui, les tentes ont des cles. Enfin des cles de cadenas. Ce qui est super utile lorsque la moitie de la tente est une moustiquaire mais bon). Dans la tente : parquet, salle de bain, eau courante. Le grand luxe ! 
Nous dejeunons au lodge avant notre premier safari autour du lac cette apres-midi. On y recense des centaines d'especes d'oiseaux, et on devrait egalement y voir des elephants, des buffles, des girafes, antilopes, babouins et singes bleus. 
Dans l'enceinte de l'hotel, des petits singes verts courent partout et s'installent meme sur le mobilier, sans se soucier des humains.

Sur le chemin en direction du parc du Lac Manyara, cahutes de bord de route ou tout semble etre vendu en vrac, fruits, sacs de ble, bricoles a touristes. Dans les arbres a l'entree du parc, des pelicans, marabouts... et des cigognes ! Que font-elles ici en plein mois de juin ? Il fait si froid que ca en France, qu'elles n'y retournent pas l'ete, ou bien il y fait trop chaud pour elles maintenant ? 
Notre guide paie l'entree du parc, puis "decapote" le toit de la jeep, pour que l'on puisse se tenir debout si l'on veut, meme en roulant, en observant les animaux. Personnellement je reste assise et ATTACHEE lorsque l'on roule, maintenant que j'ai vu la taille des nids de poule, et je me detache pour me lever seulement quand on est a l'arret (je suis une "aventuriere" du fond de mon canape et je ne me fais pas confiance du tout). 
Le premier animal que l'on voit est un petit singe bleu (qui detale avant que la photo soit possible, damned), puis juste apres un buffle (reticent a la photo egalement, mais-euh). Le buffle fait partie des Big Five (avec le lion, l'elephant, le leopard, et le rhinoceros, et est donc un "indispensable" a voir pendant un bon safari. Ca, c'est fait !). 
Des babouins, installes sur une branche (on dirait les Vamps en train de se raconter les derniers potins de l'Echo des Savanes)
Nous voyons des girafes, des phacocheres.

Nous approchons d'un point d'eau ou sont installes des milliers d'oiseaux, flamants roses, pelicans, cigognes la encore, des plus petits aussi, il y en a tant que de loin, c'est comme une immense nappe blanche en mouvement. 

Dans les trous d'eau, des hippopotames qui relevent de temps en temps la tete, narines fremissantes. Au loin, d'autres hippos se prelassent, couches sur le cote, ventre au soleil (la vie est dure sous l'Equateur). 

Nous voyons des zebres et des gazelles de Thompson (celles qui ont comme un trait noir peint sur les flancs), en continuant notre route, un troupeau d'elephants, mamans et jeunes.
Plus loin encore, des babouins dans les arbres, des impalas...
Un dik dik, microscopique gazelle : 60 cm au col !

Et au bord de l'eau, une myriade d'oiseaux, des buffles, gnous, zebres...
Un peu plus loin, des elephants, encore, et des babouins sur la route, que l'on n'effraie a peine mais que l'on derange sur leur chemin !
Sur le chemin du retour, on converse avec notre guide, differences culturelles entre americains, francais, tanzaniens. 
A l'hotel tout est calme et paisible. On profite de l'eau chaude de la douche (hier on n'a pas eu cette chance...) pour se faire propre et se laver les cheveux : la poussiere s'accroche a nous avec insistance, et on garde nos habitudes d'occidentaux riches, nous laver au moindre grain de poussiere...


Lire la suite :
Jour 2 : Visite d'un village Massaï et Serengeti
Jour 3 : dans le Serengeti 
Jour 4 : Parc du Serengeti, Gorges d'Olduvai
Jour 5 : Cratère de Ngorongoro
Jour 6 : Tarangire

26 juin 2010

Jour 0 : voyage vers Arusha

Comme promis, je commence a consigner ici journee par journee le periple que Thomas  fait en Tanzanie. Je vous fais grace de la nuit de voyage entre New York et Amsterdam, ainsi que du vol entre Amsterdam et Arusha (au Nord de la Tanzanie). 
D'ailleurs comme un petit croquis vaut mieux qu'un long discours, hop, une carte pour situer la Tanzanie : 

Le periple que l'on s'apprete a faire se decoupe comme suit : on se pose a Arusha, on passe une journee au bord du Lac Manyara (a 200 km d'Arusha environ), on roule le long du cratere de Ngorongoro et on passe deux jours dans le Serengeti, puis au retour on visite un site archeologique (Olduvai), on passe ensuite une journee entiere dans le cratere de Ngorongoro, et le dernier jour de safari est consacre au parc de Tarangire. Les derniers jours, a Zanzibar : une journee dans la ville de Stone Town, et le reste, de la glandouille dans un hotel au bord de l'eau.
Un programme charge ! 
Aujourd'hui, 26 juin, on passe la majeure partie de la journee dans l'avion : on decolle en fin de matinee a Amsterdam, et on ne se pose qu'en fin de journee a Arusha. 
Notre agent / chauffeur temporaire nous attend avec une pancarte a notre nom, et nous conduit a une jeep deglinguee ou son accolyte charge nos bagages. Ca bavasse en swahili (rien compris), en anglais (on suit) et en francais (avec les cahots de la route et l'accent, je crois que je comprends mieux l'anglais).
La sortie de l'aeroport est cahotique : il faut obtenir un recu de parking que le chauffeur n'a pas et on refait, du coup, un tour de l'aeroport pour l'obtenir avant de pouvoir sortir. Ca fait marrer le guide...
Les deux "guides", d'ailleurs, ne sont la ce soir que pour nos transferer a l'hotel, demain nous aurons notre guide "permanent" pour la semaine. Ils nous donnent quelques explications en francais sur les us et coutumes et quelques precautions egalement. En gros, eau du robinet interdite, bouteille d'eau necessaire meme pour se laver les dents, si on ne veut pas choper le cancer du sida tout de suite. Passeport et argent toujours avec nous, dire bonjour a la dame, remonter ses chaussettes, donner un pourboire a qui de droit, (et n'oubliez pas le guide).
Arusha est a environ 40 kilometres. La route est probablement en meilleur etat que celles des Etats-Unis, mais non eclairee (enfin en France, on n'eclaire pas non plus les routes). On croise quelques velos qui evoluent sans lumiere, et des pietons qui marchent dans le noir. On les voit y compris a des moments ou on n'a pas croise de village depuis des lustres. On marche peut etre beaucoup a New York, mais on est loin de detenir le record... 
Les quelques hameaux apercus sur le chemin tiennent plus de la baraque rafistolee que de la maison en pierre. Quoique dans le coin, je pense que la maison est plutot en torchis (villages) ou en agglos (ville).
A l'entree d'Arusha, nous quittons la route et prenons une piste en terre dont les nids de poule laissent penser que les poules sont de belles betes dans le pays (ou alors ce sont des nids d'autruches ?). Malade en voiture ? S'abstenir ! (et soyez content, vous etes dans une voiture).
Au lodge, notre chambre est un petit bungalow mignonnet dont on apprecierait probablement la decoration en plus du confort si on n'avait pas passe la journee dans les transports (et la nuit precedente aussi en ce qui me concerne). La, on a juste envie de passer sous la douche et de s'ecrouler...
La douche est, hum, vivifiante : personne n'a du penser a basculer l'interrupteur du ballon d'eau chaude en mode ON avant notre arrivee, hirk ! 

24 juin 2010

High Line

J'ai récemment enfin use la semelle de mes chaussures sur la High Line dans Chelsea.
Sachez que cette ligne de train a ete construite dans les annees 30 pour transporter du fret, et n'est plus en activite depuis 1980. L'association des "Amis de la High Line" a ete cree en 1999 quand on envisageait de detruire la structure métallique de la ligne, et a milite depuis pour en faire un parc, en partenariat avec la ville de New York. 
C'est en 1847 que la ville de New York a autorise des trains a circuler au niveau de rue dans la partie Ouest de Manhattan. Pour eviter les accidents entre les trains de fret et la circulation sur la 10eme avenue (renommee alors l'Avenue de la Mort !), des hommes a cheval, les "West Side Cowboys" ouvraient la voie aux trains en agitant des drapeaux rouges des 1851...  

Malgre cela, il y a eu tant d'accidents qu'en 1929, la ville de New York decida de lancer en partenariat avec la New York Central Railroad Company de mettre en place un projet urbain d'amelioration de la circulation, et entre autres de creer la High Line. La ligne entiere faisait 13 miles (21 kilometres), et permit de supprimer 105 croisements entre la ligne de train et la circulation au niveau de la rue.
Le projet total couta $150 millions en 1930 - aujourd'hui, ca representerait plus de 2 milliards de dollars (pas sur que la ville puisse se permettre ca de nos jours).
La High Line a ouvert en 1934 et permettait aux trains de circuler entre la 34eme rue et jusqu'a Spring Street (la gare de St John's Park). Au lieu d'etre au dessus de l'Avenue, elle avait ete designee pour passer au milieu des blocs, afin d'etre connectee aux entrepots (plus facile de decharger la marchandise !) Dans les annees 50, le transport de marchandise par train vers New York decline au profit du transport par camions, plus faciles a manier, et la High Line tombe doucement en desuetude...
Dans les annees 60, la partie Sud de la High Line est demolie, et en 1980, le dernier train de marchandise y circule (avec trois wagons remplis de dindes surgelees !)
Dans la foulee, les promoteurs immobiliers ont fait pression pour demolir la ligne et pouvoir planter des buildings a la place, et c'est la que l'association des Amis de la High Line s'est formee, pour preserver la structure. Je vous passe les details du lobbying dans un sens et dans l'autre jusqu'a ce que les Amis de la High Line prennent le dessus.
Debut 2003, un concours de design pour la High Line est ouvert. 720 equipes de 36 pays au total participent (voir ici) et c'est finalement l'equipe de James Corner Field Operations, une societe d'architectes - paysagistes qui remporte le concours, avec Diller Scofidio + Renfro, un cabinet d'architectes specialises en horticulture, maintenance et tout le tintouin qui va avec. Le design de la High Line est ici.
La construction de la partie plus au Sud (entre la rue Gansevoort et la 20eme rue) a commence en avril 2006 et a dure pres de trois ans : le parc a ouvert en juin 2009.
Et Dolce n'y a mis un doigt de pied qu'en mai 2010 (hou la nulle-euh), mais comme elle est sympa, elle a emaille l'article des photos qu'elle a prises pendant sa promenade.
La balade est courte mais agreable, on a une belle vue sur la ville et sur la riviere, le point de vue est (pour moi en tout cas) insolite.
La partie plus au Nord appartenait encore a une societe privee qui en fit don a la ville en 2005 - cette partie situee entre la 20eme et la 30eme rue est aujourd'hui encore en travaux et devrait ouvrir en 2011.
Je vous laisse aller sur le site officiel pour avoir des informations sur l'historique complet de l'endroit.

21 juin 2010

Petit excursus franchouillard

En passant rapidement en France ce week-end (bon d'accord, en passant surtout du temps assise dans une salle d'embarquement, puis une autre, puis une autre), j'ai eu le temps de feuilleter pas mal de magazines a pub, et suis tombee sur ca : 

Vous pouvez donc imaginer que ni une, ni deux, je suis partie en quete de la petite soeur de ma confiserie fetiche. Relay a pense a tout : on trouve des petits sachets de Tagada Pink en format 100 grammes. Perfect... 
Alooors, la Tagada, j'aimais, et j'aimais aussi les Flexi Fizz (les trucs tres tres sucres et tres tres acides de chez Lutti). La Tagada Pink, (parce qu'elle est rose et qu'elle pique-pik), c'est un peu la fille cachee d'un Flexi Fizz et d'une Tagada, le gout de la Tagada ET l'acidite du Flexi Fizz. Un mariage assez reussi je trouve. Probleme : c'est pas demain la veille qu'on les trouvera aux Etats-Unis, on trouve deja pas les Tagadas normales... Gros soupir...

En parlant de gros, vous savez ce qu'est le G.R.O.S ? Non ? Eh bien c'est le Groupe de Reflexion sur l'Obesite et le Surpoids. Je serais curieuse de savoir si on a paye des consultants a prix d'or pour pondre l'acronyme ou si les fondateurs ont trouve ca marrant et fait expres... 

Sinon j'ai vu que Marc Levy avait sorti son 21eme roman (Dort il la nuit ou ecrit-il 24h/24?), que les medias n'avaient rien d'autre a faire que resasser les insultes d'un francais aux jambes longues et aux idees courtes (une histoire de preferences sexuelles et de lignage discutable) et que la capacite du francais a rendre toute file d'attente cahotique etait toujours aussi legendaire. 

Bref, y'a des choses qui changent pas : je suis toujours gourmande et le francais rale toujours autant.

Une petite exposition sur la reliure pour ne pas avoir le QI du bulot

Aujourd'hui, c'est l'ete, il fait chaud, et j'ai des envies de climatisation, a tel point qu'en ouvrant mon frigo un soir pour me goinfrer prendre un verre d'eau, j'ai un instant envisage de virer tout ce qu'il y avait dedans pour y enmenager fissa. 
Cette entree en matiere aussi classe que concise me permet de vous presenter une petite exposition tres jolie (et qui se visite en 30 minutes si on lit tous les panneaux) sur la reliure. 
International Bookbinding Exhibition est donc une expo sur l'art de la reliure. 240 designers ont soumis en 2009 leur design du livre Water (un recueil de poemes europeens ayant pour theme commun, guess what, l'eau), avec leur interpretation en reliure du theme. Ca donne des livres magnifiquement relies, du cuir classique a la resine pour representer des gouttes d'eau, et pour le gagnant, Alain Taral (un francais), un coffret en bois de poirier avec un livre dont la reliure est egalement en bois marqueté. 
Le second prix a ete attribue a l'anglaise Jenni Grey pour un coffret en soie. 
Les curieux pourront voir les photos des 117 reliures selectionnees ici, et les new yorkais pourront aller admirer en live ces petites merveilles, et ainsi eviter que leur cerveau ne soit abruti par la chaleur du meme coup. 

Bound for Succes, l'exposition @ The Grolier Club jusqu'au 31 juillet.
47 East 60th Street, New York. 
Ouvert du lundi au samedi de 10h a 17h, entree gratuite.

17 juin 2010

Leb(r)on gateau !

Le contrat actuel de Lebron James avec les Cavaliers touche a sa fin et les New York Knicks espèrent bien pouvoir récupérer l’artiste. Les restaurants New Yorkais suivent la voie ouverte par la campagne de Bloomberg pour attirer le joueur de basket (=Vous venez jouer pour NY et vous mangez gratuitement toute votre vie). 
On en profite en "gagnant" sur les cartes de certains restaurants des plats pantagruéliques dédies au "King James". 
On peut ainsi déguster (je ne sais pas si "deguster" est le mot le plus approprie ?) chez Brother Jimmy’s BBQ, a cote de Madison Square Garden : le King James All You Can Eat Rib Feast pour $27.95 (et ensuite ramper jusqu'au bord du trottoir pour héler un taxi et rentrer s’écrouler chez soi et ne plus manger pendant trois jours ou trois semaines, facon serpent qui aurait bouffe un éléphant).
Un deli sur la 2nde avenue a lance un sandwich de la mort qui tue en bouchant les artères : King James Heart Attack Sandwich (trois étages, avec de pancakes de pommes de terre, de la cole slaw et toute la viande possible et imaginable) pour $35 (d’apres le proprio, en moyenne deux aventuriers s’y frottent chaque jour). Voici la chose : 
Personnellement je me demande comment il est possible d'enfourner ça d'un coup sans s'en coller partout ou bien si ça se mange étage par étage ? (mais bon, je suis une petite joueuse qui trouve deja que les hamburgers "classiques" sont trop épais pour être manges tels qu'ils sont). (Si ça vous tente : pensez doggie bag ou partagez la chose)
Mais le must, c’est quand même le nouveau cheesecake de chez Junior’s, LeBomb cheesecake, avec en décor, le basketteur lui même, avec une couronne royale et un maillot… des Knicks. Impossible de trouver le prix de la chose mais ça a l'air très cher (pour un cheesecake avec du colorant dessus). D’après le site que j'ai consulte, quelques centaines de dollars.
Quoi qu'il en soit, si Lebron James vient effectivement jouer dans le coin de New York, on espere qu'il ne profitera pas trop de ces "affaires" sinon on ne risque pas de le voir courir bien longtemps sur le terrain avec une bedaine digne des buveurs de Oktoberfest.
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Source : Crains New York.

15 juin 2010

Mise au point

J'aimerais bien, j'aimerais vraiment bien reussir a passer plus de temps pour ecrire des articles sur ce blog. Pas seulement vous montrer des photos pour vous dire que New York c'est super, c'est drole, c'est ecoeurant, c'est tou meutch, la reponse D.
Parfois, j'y arrive et je vous parle du dernier film que j'ai vu. Parfois je jette l'eponge et vous avez droit a un article qui est en fait surtout une photo avec un commentaire. Quoi qu'il en soit j'essaie de maintenir une activite quotidienne en semaine. Je crois en mes lecteurs qui viennent grapiller une anecdote lorsqu'ils arrivent au bureau ou se font une petite pause cafe (et j'ai peut etre les chevilles qui enflent).
En verite, je crois qu'apres les debuts ou je me suis un peu cherche une place a moua sur la blogosphere (hum : cuisine, humour ecule [ca n'est pas un gros mot], anecdotes qui n'amusaient personne, etc), j'ai reussi a mettre en place le systeme du "je vous raconte des choses la semaine et le vendredi je vous parle de moua", et apres m'etre installee pour de vrai de vrai a New York, ca a donne "je vous raconte NY en vrac du lundi au jeudi et le vendredi je vous parle de moua". C'est peut etre egocentrique, mais bon, un blog facon carnet de voyage / billets d'humeur, ca fonctionne sur les impressions de l'auteur, sans quoi c'est quand meme un peu rude a faire tourner. 
Tout ca pour dire que, ne l'oublions pas, c'est mon blog. Il y a des choses que j'adore (le chocolat) et des choses que je deteste (les pantalons baggy, qui ont d'ailleurs fait exploser le nombre de commentaires sur le blog ce jour la). Donc je ne vais pas vous dire le contraire (que je me mettrais a raquetter des petites vieilles pour avoir mon daily shoot de brocoli et que le do rag, c'est mon it thing pour l'ete) juste pour epater la galerie. 
Ceci etant dit, mon lecteur cherinou que tu me lis tous les jours et je t'adore, sois beni sur trois generations, JE T'ECOUTE. Enfin j'essaie. Si tu veux que je te fasse un petit billet sur quelque chose en particulier, je verrai ce que je peux faire. Un article sur les matchs de basketball aux Etats-Unis par exemple. Et je peux meme mettre en ligne des photos que tu m'envoies aussi.
Par contre, lecteur de mes reves, je ne peux pas t'heberger pour trois ans et quatre mois  et cinq jours et deux heures parce que tu as besoin / envie de faire un stage aux Etats-Unis et que tu adores New York. Et puis, au risque de paraitre un peu vieux jeu, tu me connais peut etre a force de me lire, mais moi, je te vois pas, je te connais pas, je sais pas si tu remontes tes chaussettes et si tu fais la vaisselle, si tu plies ta serviette de table avant de quitter les lieux, ou si tu portes les memes chaussettes pendant trois semaines, ou si a ce moment precis, tu me lis en te grattant la fesse gauche. Tu comprendras donc que c'est un peu delicat. 
Mais si tes pas ton avion t'amene a Niouillorque un de ces quatre et que je ne suis pas en train de pedaler dans la semoule au bureau, ca me fait plaisir de prendre un verre avec toi, surtout si ca implique du chocolat chaud ou un frapuccino light au caramel (130 calories, enfin un cafe au caramel qui ne detruit pas les pantalons en deux gorgees, troooooop bien), selon la saison.
Lecteur, mon soleil, si tu sais pas quoi faire en venant a New York, sache que je t'ai mis une petite liste de choses a faire. Elle est a gauche, dans la micro presentation, en haut : quoi faire a NY, mon top ten touristique a NY. Je ne peux pas t'avoir de prix ni pour les billets d'avion, ni pour l'hotel, parce que Donald Trump ne repond pas au telephone et le PDG d'Air France trouve que j'abuse un peu, mais par contre, comme on trouve des fois qu'en fait, j'ai un cerveau et que mon blog n'est pas si mal, on me demande des echanges de liens. Tu peux donc aller voir sur Voyager Moins Cher, Travel Avenue, ou encore Mon Nuage meme si je touche zero cacahouetes pour te dire tout ca. Par contre, si tu t'ennuies, tu peux toujours cliquer sur une des annonces texte google (en bas a gauche), et que peut etre si tu cliques assez souvent, d'ici la fin de l'annee je pourrai m'acheter un frapuccino light au caramel rien que grace a toi. Et tu peux imaginer que je t'en serai eternellement reconnaissante. Presque autant que si tu me disais que toi non plus, t'aimes pas les pantalons baggy. C'est pour dire.

10 juin 2010

Un petit job en Corse ? Trouvé sur Craigslist

On trouve de tout sur Craigslist.org, y compris du travail en Corse.
Je suis pour le moins etonnee par le mode de recrutement. Mais bon, visiblement, on recherche un artiste tatoueur americain pour rejoindre une equipe fun qui travaille clean : l'eau ferrugineuse oui, la drogue non. 
Craigslist a ete fonde en 1996 par Craig Newmark (Craigslist = la liste de Craig, pour les revisions d'anglais).  C'est un site de petites annonces, a but non lucratif (si rare de nos jours) qui a commence tout betement quand Craig envoyait un email a ses potes en 1995 pour repertorier les choses sympas a faire a San Francisco, a l'epoque ou Facebook etait un vrai livre en papier avec des photos des etudiants dedans. 
Depuis, Craigslist liste des annonces dans presque toutes les villes des Etats-Unis. Plus de 20 milliards de pages vues par mois, allant de la recherche de travail classique (maitre du monde ou en tout cas chef) a celle un peu plus bizarre (tatouage en Corse, bimbo a l'entree d'un club). 
Les annonces de logement y sont tres prisees. Du penthouse avec vue sur le monde a vendre pour quelques millions aux propositions de logement indecentes : le pervers qui propose un loyer de $100 par mois si la minette se promene toute nue dans l'appartement, veridique.
On y retrouve egalement les dons ou vente d'animaux. Mon nouveau boyfriend est allergique a ma mygale, je comprends pas pourquoi, mais je donne la mygale a qui lui fera une jolie place dans son lit. Les chats ne trouvent pas forcement preneur avant la mygale mais m'attendrissent un peu plus. Thomas dit qu'il est allergique. Je devrais peut etre voir pour la mygale.
Il  y a bien sur les ventes de meubles. Y compris l'abat-jour de Tante Edma qui avait si mauvais gout, et qu'on espere refiler a un coco pour une bouchee de pain au caviar
Les dons divers et varies - un canape, un pneu, des cours de chants...   Je demenage il y a deux heures et donne le canape qui est actuellement au coin de Broadway et de la 116eme rue. Pourvu qu'il ne pleuve pas trop vite, en somme.
On peut aussi rechercher des amis pour aller au cinema, faire du tango, jouer au squash, faire du tricot, apprendre le thailandais, elever des mygales et plus si affinites ou simplement discuter de ses petits problemes sur le forum.
Bref, Craigslist c'est tellement bien qu'on peut meme trouver un job de tatoueur en Corse.

04 juin 2010

De retour de South Beach, du soleil (et des crétins) plein les yeux

Je crois que c'est desormais un fait avere, la Floride et moi, ca ne fonctionne pas bien. Y'a toujours un truc qui me fait un peu grincer des dents, ou rire jaune, c'est selon.

Quand on etait alle a Key West, l'hotel etait gay friendly (maintenant on rigole de notre capacite a booker un hotel calme et sans nudistes au bord de la piscine, sur le coup on riait jaune), et la, on a visiblement eu la bonne idee d'aller a South Beach ze week-end de l'annee ou y est organise un festival de hip hop. Excusez du peu. Je crois que je n'ai jamais vu autant de cretins au metre carre avec le pantalon en dessous des fesses, traverser la route en clopinant parce qu'il faut tenir le pantalon d'une main (oui, a ce niveau la, la ceinture est juste la pour faire "joli"). Et affubles de minettes en maillot de bain du matin au soir, plus bling bling, tu meurs. J'ai repense au senateur de New York, et a son slogan Stop the Sag, et la, tout de suite, je lui aurais bien fait un gros cheque pour soutenir sa campagne. Dommage qu'il nous soit interdit a nous les detenteurs de visa de soutenir des mouvements politiques (ou de faire greve d'ailleurs, on risque de se voir retirer le visa et de se faire renvoyer dans notre pays sans passer par la case depart ni toucher 20,000 Euros). Du coup je me suis contentee de faire une etude sociologique mentale et de respirer, cool cool, calme calme, zen zen, lexomimil. 

Le point positif, c'est que comme il y avait tres peu de touristes "classiques", les un peu perdus, comme nous, qui savaient pas, les pauvres, c'etait assez facile de demander quelque chose a la reception de l'hotel, avec un grand sourire, poliment, c'est limite si on avait pas l'impression que tout le personnel allait accourir ventre a terre pour nous baiser les pieds, genre VIP +++.

L'autre point positif, c'est quand quand le hip hoppeur fait la festouille toute la nuit, le matin et l'apres midi, tu es plutot tranquille dans les rues. Bon, il fait au moins 50 degres a l'ombre et tu te liquefies comme un vulgaire paquet de beurre en trois minutes, mais au moins, tu as l'impression d'entendre le vent dans les palmiers et pas seulement le boum boum boum de la sono pousee a fond de la voiture tunee (of course) du petit cretin (pardon : du petit branleur*).

On avait passe le samedi midi / apres midi chez des amis qui habitent maintenant a cote de Fort Lauderdale, au calme, a barbecuter en papotant au bord de leur piscine, dans le calme.
Donc, a l'arrivee a South Beach, terreur... Mais qu'est ce qu'on fait la ? (demi tour ?) Apres le choc initial, on a pris plein de photos : des batiments art deco (je ferai au moins un article dedie), de la plage (sable blanc, eau turquoise, chaude), de la piscine (ou on a passe pas mal de temps en alternant avec la mer) et on a passe un tres bon sejour.

Je deconseille juste les trois jours du week-end de Memorial Day aux gens qui veulent passer un week-end de detente dans le calme absolu (les quelques familles qu'on a croisees avaient l'air un peu hagard).
On a arpente South Beach sous un soleil de plomb, y compris Espagnola Way, le mini quartier hispanisant touristique, on a pris la voiture pour traverser Downtown Miami et voir le quartier cubain, Calle Ocho, on a pousse jusqu'a Key Biscayne.

Lundi, on a visite la Villa Viscaya (un article dedie bientot si je prends le temps), palace construit en 1916 par un magnat de l'industrie agricole, James Deering.
Une villa de style latin et des jardins a n'en plus finir, facon manoir de Newport. Pour vous donner une idee de la splendeur, l'homme a fait construire un espace facon bateau de pierre pour y faire quelques fetes.

On a termine notre periple a Fort Lauderdale ou on a repris notre avion lundi soir, avec une petite balade le long des canaux et sur le boulevard de Las Olas et un diner de sushis en terrasse (quand il fait 40 degres dehors, vous arrivez a manger chaud, vous ?). Bonus : notre vol etait pile poil a l'heure, ce qui n'est pas toujours le cas pour un retour de grand week-end.

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* Ca rend sourd. Excusez la vulgarite de mes propos, diantre, ou ai-je donc la tete.