28 juin 2004

Les stigmates d'Ellis Island

Pour continuer dans la lignée des MZA, une rubrique spéciale a consacrer a l'immigration américaine pour les pauvres petits étrangers que nous sommes.

Pour ceux et celles qui n'auraient pas eu la chance de retraverser les frontiers du Pays de la Liberté (ouioui, avec le grand L et tout et tout), sachez que maintenant c'est un tour de force qu'il faut réaliser pour pouvoir enfin embrasser le goudron surchauffé hors de JFK en arrivant d'un vol international.
Pour ne citer qu'un exemple, on arrive de France après 7 heures de joyeux bonheur, avec un peu de chance, on s'extraie du siege de l'avion avec un chausse-pied, ayant eu l'extreme plaisir d'avoir pour voisins deux américains en surpoids (véridique, cette fois la, on a du changer de place un pauvre asphyxié, et on ne voyait meme plus le siege une fois que les deux autres s'etaient réinstallés…). On s'extraie, donc, on baille, on escalade siège, convertures, passagers… pour récuperer sa veste froissée, phénomene résultant de la gentillesse des sus-cites indigènes ayant entreposé a peu pres 39 kilos de sacs dessus - évidemment on fait attention car "L'ouverture des coffres a baggages peut entrainer la chute d'objets" et on ne veut pas un procès.
Bref. On fait la queue comme tout le monde puis on tente un sprint comme tout le monde pour se rendre compte comme tout le monde qu'il va falloir faire la queue parce qu'a l'immigration, seules deux guérites sont ouvertes, et devant nous il y a un avion d'Air Bangladesh qui vient de débarquer, et visiblement les occupants ne maitrisent pas l'anglais. *
Apres une bonne heure a advancer en tremblant de fatigue et peur - et si on avait mal rempli le papier ? Et si on était renvoyé derriere tous ces gens qu'on a poussés pour gagner une place dans la lutte pour gagner une minute ?? Et si on ne comprenait pas ce que le Mossieur baragouine ?? Nous avons en tout cas signé : on ne peut plus tuer le president ni envisager un acte terroriste sur ce territoire, on s'est engagé a respecter l'accord.
On est enfin admis a voir de près la tete du MZA. Le douanier new yorkais a l'air desabusé des gens qui ont vu defiler devant eux le monde entier, nantis pressés, touristes ravis ou paumés. Il leve un sourcil blasé, on tent notre passeport et les trente documents adjacents. Il met un tampon sur toutes les pages, contresigne, nous recherche dans son ordinateur au cas ou en 1984 on aurait negligé de payer la note d'hotel ou bien il resterait des impayés des impots de 1975 appartenant a une tante eloignée installée dans le coin et depuis decedée (mais ca l'ordinateur ne le dit pas). Finalement il ne trouve rien et on soupire de soulagement. On n'avait rien de special a se repprocher mais on a l'impression qu'il allait deviner, que, oui on admet, c'est nous qui avions cassé la vitre du garage en 1992 mais on a fait porter le chapeau au petit frère. On s'apprete a partir mais il reste encore deux etapes. Au cas ou on se laisse aller durant notre sejour a casser une vitre de nos petites mains delicates, on prend nos empreintes digitales. Index gauche et index droit. Gloups. Ensuite on nous prend en photo.
Regloups. Big Brother is definitivement watching all of us, les enfants. Apres exactement 12 minutes et 38 secondes, on a le droit d'avancer un peu plus loin et d'attendre nos bagages. C'est un fait, si vous etes pressé, votre valise arrive toujours en dernier. Toujours. Votre valise arrive donc en dernier. Les douanes ont laisse ouvert un guichet, ou tous les passagers de votre vol se sont deja massés, vous esquivez les mouvements de bagages et vous faites la queue. C'est long, mais vu l'ardeur du MZA, vous devriez survivre : il se contente de collecter la p'tite feuille bleue et blanche. Non vous n'avez pas mangé de la terre contaminée dans les dernieres 48 heures et vous n'avez pas goulument embrassé de lama. Et si c'était le cas, eh bien faites comme si ce n'était pas le cas. Vous pouvez donc passer. Les portes automatiques s'ouvrent sur votre passage…...

Vous etes aux Etats-Unis. On ne passe plus par Ellis Island mais qu'a t-on gagné ? On a informatisé le systeme et on ne vous regarde plus les dents. On part du principe que vous savez lire. On vous scanne, vous, vos poches sous les yeux et vos cheveux en bataille, vos petites mains.
Mais ce n'est pas grave. Vous etes aux Etats-Unis. Le Pays de la Liberté. Ce vieux reve de gosse, voir New York, se réalise. Pour de vrai. Vous allez pouvoir enfin embrasser le goudron surchauffé hors de JFK.
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*. Je n'ai, envers le Bangladesh, qu'une bienveillante neutralite et n'ai voulu froisser personne en prenant ce charmant pays en exemple….

26 juin 2004

A la reconquête de l'Ouest

Un grand merci à tous les membres de mon éminent fan-club, c’est donc avec plaisir que la société Dolce Inc. vous fait part des plus ou moins extraordinaires z’aventures de sa présidente. En exclusivité, de notre correspondante permanente à NYC.

Première semaine de vrai traavail un peu violente, admettons le. Le New Yorkais n’a pas exactement le même sens du rythme de travail que l’espagnol, même préparant un mastère de marketing. C’est, étrangement, côté yankees, un tantinet plus rapide. Mes neurones ne se sont pas encore complètement remis, après des semaines de larvage et bornzage intensif sur la plage à Donostia. Dur. Je vous le dis, c’est plus la même chose. Faut savoir que qu’on veut, malgré tout. On ne peut pas avoir le soleil, les pépettes et le sourire du masseur. Bref je suis passée de l’option soleil à l’option pépettes sans même apercevoir le sourire du masseur sus-cité.

Mais ce n’est pas si grave. Ce week-end de repos était très très bien. Vendredi et samedi j’ai dormi chez une amie pour garder son chat Bisou – elle partait en week-end à Montréal. Ce qui m’a permis de troquer mon 10m² placard inclus contre son 70m². Pour passer de ma chambrette à son appart, j’accepte sans trop rechigner de changer la litière du félin.

Samedi avec des amis, on est allé visiter les Cloîtres, sur le 190ème et West End Avenue. C’est tout en haut de Manhattan, sur une colline avec un très joli parc. On a une vue superbe sur le Washington Bridge.

En fait, ces Cloîtres ont été réalisés avec le soutien financier et sur demande du Sieur Rockfeller au début du 20ème siècle. C’est une sorte de grand monastère reconstitué… à partir de fragments d’églises françaises, espagnoles ou italiennes. C’est amusant de se dire ah, tiens, le tronton de la chapelle vient de Dijon. Et l’auteul de Gironde ! Telle statue est de Rome, etc. … les jardins cloîtrés sont très bien faits, et c’est reposant de s’y promener. C’est calme, et l’air y est frais. Pour un peu, on se croirait hors des USA… L’ensemble des bâtiments fait penser à un vieux monastère espagnol, comme on en voit tant sur le chemin de Compostelle, ou encore aux Missions catholiques qui pullulent dans le Sud de la Californie (San Juan Capistrano, pour n’en citer qu’une). Sauf qu’ici, tout est reconstitué. Mais je suis sûre que la moitié des gens qui visitent sont persuadés que nooooooooooon c’est du vrai d’ici (des américains ??).

Après ça, on a été voir Shrek II – qui est certes sorti ici il y a un sacré bout de temps, mais qui fait un carton, et tient donc encore le haut de l’affiche. Eh bien, je l’ai trouvé mieux que le premier ! Si vous souffrez de la pluie un jour, faites vous plaisir et allez le voir, cela vaut vraiment le détour. Bon, et puis j’admets qu’en anglais dans le texte, c’était pas mal non plus. Il y a entre autres dans l’histoire un chat botté dont Antonio Banderas fait la voix… :)

Le soir on est sorti – mais pas très tard – au « Beauty Bar », un bar qui est un ancien salon de coiffure réaménagé. Tous les accesssoires (casques, fauteuils… ) ont été conservés, ce qui fait un décor kitch à souhait, façon années 70. On peut encore s’offrir une manucure entre deux verres… Amusant.

- Claire, on a pensé à toi avec Mag : on s’est évidemment commandé un Cosmo !

Et hier plage, histoire d’entretenir un peu le bronzage. Eh ben y’avait tellement de vagues qu’on aurait pu faire du surf… et, bien sûr, il y avaient aussi les lifeguards qui arpentaient la grève en quête d’une blondasse à sauver de la noyade… Nobody’s perfect.

Hier soir j’ai dîné avec des copines dans un petit restaurant japonais de l’East Village : ahhh les sushis qui m’avaient tant manqué en Espagne…

Après cela je suis rentrée, histoire d’être en forme pour attaquer la semaine… D’ailleurs il va falloir que je m’y mette, si je ne veux pas camper ici jusqu’à 19 heures ce soir…

A tous et à toutes des tas de muxus transatlantiques, avec mes remerciements pour avoir souscris à la niouzlettre de Dolce Inc.