31 mai 2011

Pérou, jour 11 : La région d'Ica

Beau temps ! Difficile de faire autrement dans une region desertique ou la pluie tient du miracle...
Ce matin nous allons visiter des caves a vin de la region.
Premier domaine : Vista Allegre. 
Domaine industriel ou tout se fait dans des cuves en inox ou avec des copeaux de chene pour vieillir le vin... 
Nous voyons la serie des alambics qui servent a fabriquer le pisco, puis nous goutons deux vins rouges,  un tres jeune puis un plus riche, un rose tres doux en bouche puis du pisco (super dur a 11 heures du matin, meme quand on recrache). 
Nous traversons ensuite Ica pour aller voir la lagune de Hacachina. 
Ica avait au total sept lagunes, elles ont toutes seche sauf elle de Huacachina qui a des allures d'oasis dechue aujourd'hui. L'eau verte n'est fendue que par quelques foulques temeraires, et quelques pedalos attendent les kamikazes. 
On peut aussi louer des planches pour surfer sur le sable des dunes environnantes si le coeur nous en dit, mais on se contente de faire le tour de la lagune. Notre chauffeur nous a raconte la legende de la princesse, qui, apres s'etre baignee dans la lagune, se regardait dans son miroir et a ete effrayee en y apercevant aussi le reflet d'un chasseur passant par la, a tel point qu'elle s'enfuit, jetant sa serviette qui en tombant forma les dunes, puis alla se jeter dans la mer et devint une sirene.
Retour a Ica - la ville a ete tres durement touchee par le tremblement de terre (2007). Les batiments coloniaux ont presque tous ete detruits, idem pour les hopitaux et beaucoup d'habitations. 
Certains habitent aujourd'hui des mobilhomes en peripherie de la ville, d'autres sont restes dans les decombres degages de leurs debris, et "reconstruits" a l'aide de canis... Notre chauffeur, lui, vit dans un camping depuis 2007...
On traverse la place d'Armes puis on en profite pour passer dans une patisserie pour acheter des chocotejas, ces "tuiles" de chocolat remplies de dulce de leche, specialites d'Ica.
On visite ensuite les caves artisanales El Catador, qui elles aussi font du vin et du pisco, mais a l'ancienne. 
On les goute, aussi, y compris la creme de pisco, puis on en profite pour dejeuner sur place avant de retourner glandouiller a l'hotel, au bord de la piscine, jusqu'a ce que le soleil se couche et qu'il fasse trop frais pour rester dehors. On dine sans chichis au restaurant de l'hotel.

30 mai 2011

Pérou, jour 10 : Nazca

Veritable grasse matinee aujourd'hui, la premiere du sejour ! Dingue : 8h45 :)
Petit dejeuner au bord de la piscine, il fait gris pour l'instant mais c'est pas grave, le vol est prevu a midi. On en profite du coup pour lire et trainasser en attendant.
A 11h30, il fait beau (et chaud), quand on prend notre petite navette direction l'aerodrome d'Ica - ca nous evite malgre tout le trajet en voiture jusqu'a l'aerodrome de Nazca et nous allonge le vol : 1h40 contre une petite demi heure sinon.
On s'inscrit sur le registre de l'aerport, puis comme on attend deux autres passagers, un vieux monsieur a l'allure de maitre d'ecole nous explique Nazca, les figures geometriques que nous allons voir, et nous passe une partie d'un film en francais (coproduction : Arte et la BBC) sur les lignes de Nazca. Lui meme ne parle pas francais mais admire notre culture, et on est touche de l'entendre nous citer les livres qu'il a lus (Dumas, Sartre) et les films qui l'ont marque. (Il a malheureusement aussi suivi la saga de Nicolas 1er). 
On vient nous chercher pour embarquer. L'avion est un petit Cessna 206, bien entretenu. Un pilote, un copilote et 4 passagers. 
Installes a l'arriere, on voit tres bien. On met nos casques et nous voila partis !
Apres le survol d'Ica et de ses dunes, des petits bidonvilles entre les montagnes et de temps en temps de grandes etendues de terres cultivees, on arrive enfin au dessus du plateau de Nazca. Protege des collines autour, c'est une etendue ou il ne pleut jamais et qui a permis de preserver les geoglyphes vieux de 2000 ans. Le petit coucou vole au dessus des dessins entre 200 et 400 metres de hauteur, et survole systematiquement deux fois les motifs pour que, de chaque cote de l'appareil, on puisse avoir la meilleure vue possible.
Baleine, condor, colibri, singe, araignee, astronaute, chien, arbre, mains... sont photographies autant de fois que possible (et ont demande un tri drastique au retour !).
L'avion fait de sacrees descentes et tournants pour nous laisser tout admier avant de nous ramener a Ica
On passe le reste de l'apres-midi a lire au bord de la piscine apres y avoir pique-nique, on se fait propre et on prend l'apero au bord de la piscine aussi. A Ica comme a Lima, le pisco sour entrave le neurone de maniere spectaculaire... Du coup on dine a l'hotel et on se couche avec les poules !

29 mai 2011

Pérou, jour 9 : de Cuzco a Ica

Lever a 7 heures : une grasse matinee compte tenu de l'heure a laquelle on a emerge ces derniers jours !
Derniers moments en altitude a Cuzco, direction l'aerport, depose baghage, legere attente avant l'embarquement et vol sans encombres vers Lima. Vue magnifique sur les montagnes, les hauts plateaux, les sommets enneiges... 
Les vacances continuent mais petit pincement au coeur malgre tout de quitter Cuzco et les Andes.
Arrives a Lima, on prend un taxi pour rejoindre la gare routiere de Cruz del Sur, qui nous amenera jusqu'a Ica. Joie d'apprendre, a midi, en arrivant, que le bus direct pour Ica cense partir a 14h part desormais a 14h30 (mais qu'est ce qu'ils ont dans ce pays comme probleme avec les horaires, hein, c'est si complique d'envoyer un email automatique pour dire que ca a change ? Ben oui, ca doit etre complique).
Du coup, on a l'immense joie de se poser a l'a cafeteria du terminal routier et on se fait servir une platree d'arroz chaufo, la version locale du riz saute cantonnais, peruvian style. En fond sonore, on se fait detruire les oreilles par une emission de teloche sur les records un peu speciaux : un francais qui nage plus de 50 metres sous la glace, deux espagnols qui font un saut acrobatique a velo de 2.95 m, deux amiericains en concurrence pour savoir lequel marchera a cloche pied le plus longtemps (reponse : le bleu, 2'10, alors que le rouge s'est plante bien avant). Apres ca, on arrive enfin a attirer l'attention du serveur pour lui expliquer qu'on n'est pas encore sourd et tout a coup, on a a nouveau l'impression de pouvoir utiliser notre cerveau. J'en profite pour appeler ma maman, vu que c'est la fete des Meres, et en profiter pour lui dire que je ne me suis pas fait bouffer par un lama et que je suis pas tombee dans un ravin. Et on embarque enfin. Le controle de securite est rude (pour de vrai. impressionnee) et les bagages sont peses : 20kg par personne, sinon, bam, faut payer plus (le petit sac a dos "cabine" ou le sac a main n'est pas compte la dedans) puis on monte a bord du bus double etage. Comme Peru Rail, Cruz del Sur nous nourrit, des fois qu'on aie encore faim apres la demi assiette de riz de midi (oui, on n'a pas pu finir tellement c'etait une portion americaine), et on a le droit a deux films qui rivalisent pour achever nos neurones : 17 again et un vieux film latino qui aurait fait se suicider Bourvil (et j'aime deja pas Bourvil).
Le long de la route, on voit de "vrais" bidonvilles le long de la mer qui se casse en vagues furieuses, et de temps en temps un petit complexe hotelier ou une plage amenagee, mais le plus souvent, ce sont surtout des cahutes qui ont a peine un toit.
On debarque 4h30 plus tard a Ica, avec le dos qui a pris la forme du siege, en titubant un peu.
Recuperer les bagages est folklorique : le bagagiste attend que quelqu'un lui pointe une valise pour la sortir des coffres, et verifie ensuite son proprietaire avant de passer a la suivante...
En 3 minutes de taxi, on arrive a notre hotel-complexe-resort Las Dunas, ou on nous attribue une suite tellement grande que notre appartement jersey citien tiendrait dedans (terrasse incluse). 

Un diner au bord de la piscine vient clore cette journee charniere du voyage avant d'attaquer demain les lignes de Nazca.

28 mai 2011

Pérou, jour 8 : Machu Picchu

Machu Picchu here we go!
On se leve avec bien du mal avant 5 heures du matin (le milieu de ma nuit. si.). On boit une tasse de mate avant de filer prendre un bus pour le site. Hors de notre hotel a Aguas Calientes, la ville d'attente, a 5h, s'etire deja sur plusieurs blocs et, groumpf et regroumpf, il pleut. On attend une petite demi heure pour avoir une place dans un bus, et 25 minutes plus tard, on arrive en haut, ou, toujours sous la pluie et en plein dans les nuages et le brouillard (dans tes dents les photos du site au lever du soleil), on doit presenter notre billet et notre passeport pour pouvoir rentrer. 
On pietine un peu dans la foule, on en profite pour ajuster kway, casquette, poncho de pluie, bref, on a une degaine ultra glamour et le sourire ultra brite qui va avec. On se balade une grosse heure avant de retourner a l'entree du site pour faire une visite de deux heures avec un guide. Comme 7h45 est l'heure a laquelle *tous* les guides donnent rendez-vous a leur groupe, ca fait un chaos interessant, sous la pluie ca rend les choses charmantes. Je suis hyper courageuse : j'attends sur un banc, a l'abri, au sec, pendant que l'homme bataille pour trouver le bon groupe avec lequel on doit etre.
Temple du soleil, maisons des nobles et du "petit peuple", carriere, temple principal avec son observatoire lunaire se font sous la pluie qui va heureusement en diminuant pour ne devenir plus qu'une brume poussee par le vent, et se dissipe completement avant midi. 
Apres ca, grand soleil, chaud, a tel point qu'on s'epluche pour se retrouver rapidement en tee shirt. Creme solaire de rigueur... anti moustique itou.
J'ai du mal a accrocher au style de notre guide qui a visiblement plus envie de nous parler du chemin inca et des 3000 varietes de pommes de terre qui existent au Perou que de nous parler du site et des incas... et je grapille au passage d'autres groupes des informations complementaires. 
Par exemple, que Machu Picchu aurait pu etre une universite pour conserver le savoir inca (difficile de verifier vu que les conquistadors ne faisaient pas dans la dentelle), un laboratoire agricole ou un site politicoreligieux (encore une fois, difficile a savoir vu que le conquistador avait plutot tendance a zigouiller son prochain que de lui proposer un petit cafe pour papoter tranquilou de la culture des patates). 
Lorsque la visite finit enfin, moi aussi j'ai des envies de zigouillage et je commence a maitriser la culture de la patate mais c'est un autre debat. 
Maintenant que la brume s'est levee, on voit super bien Huaya Picchu, les pains de sucre avoisinant et tout le site de Machu Picchu. 
On prend du coup notre elan et courage pour monter les marches irregulieres jusqu'a la tour de guarde (de guet ?) et admirer le panorama. 
Et puis aussi reprendre notre souffle avant de continuer plus haut, plus fort, plus loin, jusqu'au pont inca dont on nous avait cause. On passe du coup dans la foret et on profite d'une vegetation luxuriante et plus humide encore qui nous confirme que l'Amazonie n'est pas tres loin. 
On y pique nique sans vergogne (mais discretos quand meme - voir la note de fin d'article, et en faisant gaffe a ne laisser aucune miette). 
Ceci n'est pas un lama

Y'a pire comme endroit pour glandouiller vu qu'on a la vue sur tout le site de Machu Picchu, du coup on en profite pour se faire une petite sieste au soleil. 
Les dernieres heures sur le site sont consacrees a arpenter les terrasses et les batiments qu'on avait jusque la ignorees, puis on se pose a nouveau pour profiter du panorama, qui doit plaire aussi a quelques lamas qui passent environ a un brin d'herbe de nous et que je prends en photo avec application.
On retient notre souffle pour ne pas les facher, et les laisser tranquilles quand un couple d'americains s'approche avec la legerete du galop de l'elephant pour les caresser... Z'ont de la chance, les lamas de Machu Picchu ont du en voir d'autres et ne font rien que passer leur chemin sans cracher sur personne.
On remonte les marches pour la derniere fois, on prend les dernieres photos du site, puis on reprend le bus pour Aguas Calientes, les yeux rives vers le ciel, histoire de voir, dans les lacets de la descente, encore une fois la cite inca. Une fois a l'hotel on recupere nos bagages puis c'est l'heure d'aller reprendre le train direction Cuzco. La gare est juste de l'autre cote de la riviere, on l'atteind en traversant le petit marche, pour retrouver les memes touristes que ces derniers jours a Cuzco, Puno ou simplement deux du train d'hier.
Dans le train, encore, on continue a tendre le coup pour apercevoir encore une fois Machu Picchu. La majeure partie du site est deja dans la brume du soir, mais on apercoit les terrasses et batiments les plus bas, et, plus loin, on se console en admirant le reflet du soleil couchant sur les neiges eternelles.
Au retour comme a l'aller, petit en cas dans le train, puis tout le monde, casse par la fatigue de la journee, somnole doucement.
Arrive a Poroy, on y retrouve notre super chauffeur (le roi du passage en 5eme a 30 a l'heure) et du coup je retour est un chouia plus long qu'il n'aurait du l'etre mais on arrive quand meme ! Ouf !
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Notes pratiques :

Pique-nique (1): il est *theoriquement* interdit de manger ET boire dans l'enceinte du site sacre. Mais si vous etes discrets ET propres on vous fout la paix. Ca veut dire ne pas se pointer en balancant son sac de pique nique a bout de bras au controle des billets ni jouer au petit poucet avec ses dechets.

Pique-nique (2): il est malgre tout recommande d'acheter de quoi pique niquer a Aguas Calientes ou les hotels proposent des petits paniers pique-niques bien fournis pour moins de 30 sols (moins de $10) boisson comprise alors qu'une fois a Machu Picchu il vous faudra compter le triple pour un sandwich et au moins 15 sols pour une boisson ! Pour info notre panier etait tellement bien fourni qu'on a mange a midi ET le soir dessus...

Pour les gens qui comme moi ont une petite vessie : les toilettes sont a l'exterieur du site uniquement, juste l'entree avant le controle des passeports. Machu Picchu est un des rares endroits ou il y a un distributeur de papier mais si vous avez des petits soucis de digestion, un rouleau de papier + du savon sans rincage type Purell dans le sac a dos ne prend pas beaucoup de place et evite bien des desagrements (genre couiner derriere la porte pour qu'une bonne ame vous apporte *une* feuille de plus et ne pas pouvoir se laver les mains apres parce que pas d'eau). Ces precautions sont valables en generales au Perou et pas seulement a Machu Picchu (les gares routieres, par exemple). 

27 mai 2011

Pérou, jour 7 : direction Aguas Calientes

Lever a 6 heures, petit dejeuner rapide pour partir a la garde Poroy d'ou partent les trains pour Machu Picchu. Soleil doux sur les montagnes de Cuzco.
Le train de Peru Rail a l'air vetuste a l'exterieur, et a les memes codes couleurs que l'inca cola (mais n'en n'a pas l'odeur de malabar, ouf). 
A l'interieur, les fauteuils sont confortables et les wagons ont, en plus des fenetres, le toit vitre pour profiter du paysage.
Sur le service "Expedition" que nous avons choisi, on nous sert des petits snacks (biscuits chocolates et bretzels) ainsi qu'une boisson chaude (j'opte pour le mate) gracieusement, a son siege, avec un petit set de table qui retrace le trajet du train. De quoi faire rougir la SNCF (mais en meme temps pour le prix du billet je voudrais 2 sets de table s'il vous plait).
On regarde les villages qui defilent, ceux qu'on traverse en pleine rue, les routes sur lesquelles le train klaxonne parce qu'on partage le chemin avec les voitures... 
A un moment, on fait un zigzag pour repartir sur une autre voie et passer la faille de Huarocondo, puis on repart, en passant par deux sites archeologiques (Choquesuysuy et Winayweyna) apres avoir fait un arret a la gare / ville d'Ollantaytambo. On finit par arriver a Aguas Calientes un peu apres 11 heures du matin. 
La ville s'appelle officiellement Machu Picchu mais tout le monde l'appelle Aguas Calientes car 1. ca permet d'eviter la confusion avec les ruines incas et 2. il y a effectivement une source d'Eaux Chaudes (traduction litterale) dans la ville. On va d'ailleurs tester les bains thermaux. Les serviettes de toilette sont louees aux boutiques qui longent le chemin vers les thermes pour $1, pas besoin donc de s'encombrer avant de partir. Pour les non prevoyants, on peut aussi louer un maillot de bain !
Les thermes sont une serie de petites piscines a temperatures differentes. Une tres froide qu'on evite soignemusement, et on marine dans des piscines qui ont a leur profondeur maximale 1,30 m et dont le sol est constitue de petits graviers. L'eau est jaunasse... c'est parce que c'est volcanique, hein hein hein ? On lie un peu connaissance avec un Suisse qui aura passe deux mois en Equateur (y compris aux Galapagos) et au Perou, puis vite fait avec un francais. Tous les deux ont ete a Machu Picchu aujourd'hui et se detendent apres l'effort alors que moi, je suis rien qu'une feignasse qui s'assume.
Balade dans la ville, la place centrale est evidemment la Place d'Armes, et est bordee d'une myriade de petits restaurants dont les rabatteurs ont les dents longues - on sent que c'est le touriste qui fait vivre, c'est indeniable. Petit tour le long de la riviere, traversee eclair du marche, et retour a la place d'Armes pour y boire un verre avant d'aller diner. 
Confirmation : ici aussi l'Inca Cola a un gout de malabar... Est ce que Red Bull aurait copie son gout et sa couleur ?
(A 18h passees, les ecoliers d'Aguas Calientes sont encore en cours !?)
Diner dans un restaurant franco-peruvien, El Indio Feliz (le chef est francais et s'appelle Patrick comme mon papa) qui ferait fureur a New York. La carte mentionne que les touristes nationaux, internationaux et extra terrestres sont les bienvenus (souvenez vous que d'apres des theoriciens fumeux, les incas auraient venere des extra terrestres) dans un decor de chalet peruvien (qui pourrait aussi etre un peu suisse sur les bords). Seul bemol : la cuisine est faite a la margarine, moi qui n'ai pas l'habitude, ca surprend, j'aurais prefere du beurre ou encore mieux, de l'huile d'olive. Mais les variations sur la truite andine valent le detour.

26 mai 2011

Pérou, jour 6 : la vallée sacrée

Petit dejeuner avec la vue sur Cuzco et son ciel gris, ce matin. Effet grasse matinee car on se leve a 7 heures au lieu de 3h30 comme la nuit derniere... Aujourd'hui, ruines incas, nous attendons le chauffeur a la reception.
Nous enchainons les sites archeologiques : Sacsayhuaman (a prononcer "Sexy woman" pour etre le plus proche possible, d'apres les guides, hilares) est le premier de la journee, immense. 
Comme c'est en hauteur au dessus de Cuzco, hop, la vue sur Cuzco, sa cathedrale, sa pollution. 
Q'enquo, plus petit, dans la foulee.
Et Tambomachay (le "spa" des incas : le temple de l'eau). 
Nous avons ensuite roule jusqu'a Pisaq ou nous avons gentiment decline la proposition de visite du marche "typique" (pour les touristes) pour nous concentrer sur les ruines - la visite nous a bien pris deux heures, car c'etait immense la aussi, mais surtout, en etages (on monte en soufflant comme pas possible et on est fier d'arriver en haut). 
En haut, le panorama est magnifique, majestueux, parfait avec le soleil qui nous boudait le matin, et sorti juste pour nous a Tambomachay et Pisaq.
Long trajet dans la foulee (notre chauffeur s'evertuait a vouloir passer la 5eme a 30 km/heure y compris dans les montees et hochait la tete en continu, probablement dans l'espoir du coup de monter plus vite. Resultat : on se faisait doubler par les bus...) avec arret tardif pour le dejeuner (15h) a Urubamba, avant de reprendre la route pour Ollantaytambo, le dernier site de la journee, et probablement aussi le plus grand. 
Certaines pierres y pesent plusde 500 tonnes, et il a fallu pas moins de 20 000 ouvriers pour construire les ouvrages. 
Escaliers comme cultures en etage semblent s'etendre a perte de vue. 
Herge n'avait pas tout faux : les incas avaient bien un temple du soleil (en tout cas, entre autres, un sur ce site) et aussi des myriades de fontaines ceremoniales. Les pierres qui ont servi a la construction du site viennent d'une carriere de la vallee que l'on voit depuis le site, certes, mais personne ne sait encore aujourd'hui comment les incas ont reussi a transporter tout ca sans connaitre la roue ! 
On pourrait passer des heures entieres, voire des jours complets sur chacun des sites et il faut du coup faire des concessions, aller a l'essentiel... On imagine deja combien la visite de Machu Picchu pourrait de fait etre frustrante.
On reprend la voiture apres Ollantaytambo pour un trajet qui parait un terminable avec Super-5 au volant. Ca permet, comme dirait le chef de Gaston Lagaffe, de se pencher et de cueuillir delicatement un petit perce-neige au vol, a defaut, d'apprecier la majeste de la vallee au coucher du soleil, les neiges eternelles sur ses sommets, bref, une beaute dont on ne peut se lasser, meme a 35 km/heure dans les montees.
Arret dans la petite ville de Chincherro au retour, ou nous faisons une visite eclair de la place pour l'admirer by night, ainsi que sa chapelle, tout en refusant poliment les sollicitations d'achats de bricoles diverses et variees, c'est fou ce que le ramasse poussiere a la cote aupres des touristes dans le coin, y compris les cochons d'inde en peluche !
De retour a Cuzco, on dine sur la place d'Armes en re-regardant les photos de la journee. Depuis le debut du sejour, on a deja passe la barre des 1000 cliches (non tries certes mains bon)... Pour l'instant : la tete dans les nuages...
Longue journee - on ne rentre a Cuzco qu'a 19h30, le chauffeur nous deposera centre ville pour que l'on puisse diner avant de rentrer a l'hote

25 mai 2011

Pérou, jour 5 : de Puno a Cuzco

Au lieu du depart initialement prévu a 5 heures (déjà tôt) on nous réveillé au milieu de la nuit a 3h30 : les grévistes péruviens sont rudes et ont déjà commence a tout bloquer. L'hôtel veut s'assurer qu'on va bien arriver a bon port et du coup, hop. 3 taxis attendent les pauvres touristes qui, comme nous, titubent de sommeil. Les 3 taxis font la route ensemble. Dans le peu de Puno que nous traversons, il y a des rochers plein la route et on doit littéralement rouler sur le bas cote pour les éviter. On prend ensuite une route qui tient plus de la piste que de la route, a tel point que noter chauffeur qui communique avec les deux autres par talkie walkie leur demande si c'est bien par la qu'on va !
Partis de l'hôtel a 4h15, on roule sur des pistes qui n'auraient rien n'a envier a la Tanzanie, et ce jusque vers 6 h du matin, quand le soleil se lève, moment ou on finit par récupérer, enfin, une route goudronnée qui nous mène a l'aéroport via le centre ville de Juliaca. Sur les pistes, les voiture, trop basses et non prévues pour le "hors route" peinent a passer car le moindre caillou accroche sous la voiture - on en a pour notre propre version du Paris - Dakar question cahots, dans un taxi qui a du voir de meilleurs jours. Soulagement intense en arrivant, malgré le mal de dos. A l'aéroport, on fait la queue pour déposer nos bagages puis on se fraie un chemin a travers la cafeteria bondée de voyageurs comme nous, arrives bien trop en avance pour leur vol. Au final, arrivée a 6h25 a l'aéroport en étant partis a 4h15 pour un trajet qui dure normalement moins d'une heure, on a souhaite bon courage a notre chauffeur pour le retour... J'ai eu la bonne idée de demander a l'hôtel de quoi petit-déjeuner avant de partir,m et on a du coup pu compléter le mate de coca pris a la cafeteria de l'aéroport par le pan dulce (pain brioche doux) et le keke (cake) donnes par l'hôtel en plus de briquettes de jus de fruits.
Sur la route vers l'aéroport, dans Juliaca, tout s'animait déjà : gens petit-déjeunant dans les rues, chiens errants...
Le ciel est voile aujourd'hui, mais malgré cela, c'est beau. Même les nuages sont jolis sur l'altiplano peruvien !
Deux personnes roulent a vélo sur la piste d'atterrissage. Dois-je m'inquiéter ?
On embarque et on part a l'heure - pas de goulet d'etranglement au decollage ici. 30 minutes de vol plus tard, on se pose a Cuzco. 
Au milieu des montagnes, on se demande d'ailleurs si/comment on va reussir a se poser car meme en manoeuvre d'approche, nous, les passagers, on ne voit pas la piste... L'aeroport est grand et mieux organise qu'a Juliaca. 
On se fait arranguer par les vendeurs de tours, souvenirs, par les porteurs... mais on s'en sort. Un employe de l'hotel nous attend avec une pancarte a mon nom et en 10 minutes, nous voila arrives. Apres les explications d'usage, on se repose une heure dans notre chambre et on complete noter petit dejeuner avant de partir arpenter la ville. Le chauffeur nous depose dans le vieux Cuzco et nous visitons l'eglise San Blas ou nous admirons la chaire sculptee. 
Hors de l'eglise, on z'yeute la place San Blas ainsi que le petit musee attenant du sculpteur Hilario Mendivil avant d'aller dejeuner dans un petit restaurant germano-peruvien (Granja Heidi). 
L'apres-midi, visite du musee d'art religieux 
et tour du palais Inca Roca (on a eu du mal a voir la fameuse pierre aux 12 angles, merci au groupe de touristes dont le guide l'a pointe a notre passage, sinon on y serait encore). 
Le musee d'art religieux, ancien couvent, nous a rappele le monastere de Santo Domingo visite dimanche a Lima pour la richesse de ses portes et coffrages de plafonds en bois travaille, ses azulejos, et toutes ses peintures et sculptures. Dans la foulee, la cathedrale. 
Construite en 1550, c'est aujourd'hui une basilique heteroclite a cause des differentes phases de (re)construction. Chapelle de la Sagrada Familia, cathedrale debordant d'or a 18 et 22 carats, la cathedrale-basilique finit par piquer les yeux de tant de magnificence. 
La serie des eglise continue avec la Iglesia de la Compania de Jesus (les jesuites) qui a aussi sa part d'or scuplte. Le plus : on peut monter a l'etage du choeur et profiter de la vue sur la place de la cathedrale, magnifique. 
Pour faire une pause dans la serie des eglises, direciton la mairie pour investir dans le boleton turistico : un pass qui permet l'accès aux sites archéologiques majeurs de la vallée sacrée, et a quelques musées de la ville comme celui de Qorikancha (en traduisant : la cour d'or). 
Ce temple d'or a du être sacrement ravage par les conquistadors vu qu'il ne reste pas même un iota d'or la dessus...
Après cette visite, on fait un saut a l'église et le monastère de la Merced, ou les conquistadors Pissaro et Diego de Almagro ont leur tombe. 
Marche jusqu'à la place de l'église de San Francisco puis retour vers la place d'Armes, cathédrale, et montée partielle de la rue San Blas. Je me suis offert dans une petite échoppe a touristes deux petits miroirs décorées, avant que l'on ne termine notre remontée de la rue (en soufflant comme des boeufs à cause de l'altitude).
Demain : lever a 7 heures direction les ruines de la vallée sacrée.

24 mai 2011

Pérou, jour 4 : sur le lac Titicaca

Lever de soleil sur le lac : magique, magnifique, éternel. 
Lorsque l'on prend notre petit déjeuner, on continue a admirer la vue par la baie vitrée, ainsi que les cochons d'inde qui font la bamboula dans l'herbe, avec les sternes (?), et autres petits oiseaux. Je reprends quelques photos puis on se prépare pour notre journée, sur le lac, a visiter les iles flottantes d'Uro et la vraie ile de Taquile. Il y a grève a Puno : pas de bus... Du coup, service VIP pour la balade sur le lac : on vient nous chercher directement en bateau, au débarcadère de l'hôtel. 
15 minutes de bateau plus tard, on accoste aux iles Uro. 
Flottantes, sur lesquelles sous couvert de nous faire découvrir les traditions locales, on essaie évidemment de nous vendre le moindre brin de paille tresse, mais heureusement, avec le sourire et sans insister. 
On fait même un petit quart d'heure en bateau Uro, une construction en paille aussi, et soutenue pour la flottaison par... des bouteilles en plastique vides ! 
Jusqu'à Taquile, deux bonnes heures de navigation sur les eaux noires du lac. 
A Taquile, on aborde la montée vers le village au sommet de l'ile avec application mais doucement pour ne pas trop souffrir de l'altitude. 
On avance la encore dans un paysage éternel, une Corse andine fragrante, qui a sa version de la nevida corse: la muna, une menthe minuscule qui se boit en infusion et aide a combattre le mal de l'altitude. 
Si nous étions montes touuuut en haut de Taquile, nous aurions passe la barre de 4000 mètres d'altitude, mais on ne marche "que" 45 minutes pour atteindre le centre du village, ou l'on déjeune au restaurant communal.
Soupe de quinoa, truite du lac et infusion de muna. Le guide en profite pour nous donner des informations sur l'Ile et les coutumes. 
A Taquile vivent environ 2000 personnes, qui vivent jusqu'à 100 ans facilement (même si on meurt de cancers de la peau par ici, la faute au soleil qui tape sacrement avec l'altitude), dans une économie de troc (entre eux) et d'argent (avec les touristes et le monde extérieur). L'électricité ? Des panneaux solaires, achetes entre $800 et $900, soit environ 3 ans d'économies ! Les hommes, une fois maries, doivent servir la communauté chacun leur tour en tant que bénévoles - ils sont alors leaders de leur communauté, chacun leur tour. Le roulement évite, dixit le guide, des soucis de corruption majeure. Cote costumes, les hommes célibataires portent un bonnet blanc et rouge, les maries un bonnet rouge, et les leaders un sombrero + un bonnet multicolore. Les femmes, une mantille noire. Les femmes, a leur mariage, font cadeau a leur époux d'une ceinture de protection lombaire (les hommes portent jusqu'à 50 kilos de vivres du port vers leur village, tous les jours) partiellement faites de... cheveux humains.
Balade sur la place du village avant de redescendre par l'autre versant de l'ile vert le petit port ou nous attend notre embarcation. 
Retour en bateau vers Puno sur les eaux sombres du lac du "puma gris". 
A l'approche du Puno, on admire les files ininterrompues de camions et camionnettes : les grévistes anti gouvernement, nous dit le guide. Du coup, on a droit au service VIP au retour aussi et on est a nouveau déposé au débarcadère de notre hôtel.
Moins VIP : vu que les grévistes vont bloquer les routes, on prévoit de prendre un taxi a 5 heures pour être a l'heure a l'aéroport. Du coup, on dine vite fait a l'hôtel pour se coucher tôt et survivre au départ aux aurores demain matin.

23 mai 2011

Pérou, jour 3 : de Lima a Puno

Reveil violent a 5h du matin, preuve que l'on peut dormir meme berce par des marteaux piqueurs.
Le receptionniste de l'hotel a un malheureux strabisme convergent qui lui rend difficile l'addition de noter chambre d'hotel et note de restaurant d'hier soir mais nous offre gentiment des lunchboxes en contrepartie du petit-dejeuner qu'on n'aura pas pris ce matin, puisqu'on part trop tot !
Le taxi est une petite Mitsubishi jaune dont le conducteur n'actionne pas le frein a main et de fait, il doit tenir le coffre et retenir la voiture de tout son pioids pour lui eviter de filer quand on met une valise dedans avec un peu trop d'entrain. On est ensuite verouilles dans la voiture et le chauffeur marque les feux rouges et stops comme des cedez-le-passage a moins d'etre contraint de s'arreter...
Surprise a l'aeroport : Lan Perou n'a pas juge judicieux de nous dire qu'on aurait pu dormir deux heures de plus. Notre vol de 7h15 est desormais prevu au depart a 9h15... Joie. On enregistre nos bagages, puis on se trouve un coin ou prendre un cafe dans l'aeroport, qui parait plus moderne et bien mieux entretenu que bien des aeroports americains ou europeens. Meme les annonces en anglais sont claires et nettes mis a part une erreur qui leur fait dire "passengers are request to board" au lieu de "requestED".
Dans l'avion (qui part a l'heure), on nous distribue des petites boites a snack qui feraient rougir les galettes bretonnes de notre cher pays : un morceau de cake, des biscuits facon rems au sesame, et un chocoteja, un bonbon de chocolat rempli de dulce de leche (inutile de dire que c'est bon !). 
A la descente vers Juliaca, on distingue le lac, majestueux. 
Les maisons de Juliaca et sa banlieue-favela semblent toutes s'etre arretees en pleine construction, barres de metal du beton arme, dressees vers le ciel. 

Je sais pas vous mais moi j'aurais du mal a faire confiance 
au neurologue du rez de chaussee... 
quoi que je sais pas si le dentiste est mieux... ?
Des que l'on quitte Juliaca, le paysage est une campagne rase qui a des airs eternels, immuables.
A part les pubs, bien sur. 
Dans Juliaca comme a Puno, on croise des dames en costume traditionnel, ample jupe aux lourds volants de velours et micro chapeau pose sur la tete. Certaines portent leur enfant sur le dos.
Notre hotel est au bord du lac, que l'on voit depuis la chambre. 
Sur la pelouse de l'hotel, des lamas paisent tranquilement au milieu des cochons d'inde sauvages qui se font la cour(se).
On depose nos affaires puis on saute dans un combi, minibus-camionette qui fait un arret presque tous les 10 metres et le trajet jusqu'au centre ville de Puno prend des airs de grande aventure pitoresque au milieu des locaux qui nous regardent en se marrant. C'est ensuite l'opportunite de nous perdre en ville, de demander notre chemin, de marcher doucement pour survivre aux 3,500 metres d'altitude, traverser une placette, longer une rue commercante pour atteindre la place d'Armes, de dejeuner dans un restaurant dont le balcon surplombe la place en question. 
On a l'impression que le temps s'est arrete a Puno, et qu'il y a cinquante ans comme dans cinquante ans plus tard, rien ne changera.
Premier ceviche du sejour : a la truite, un regal. Le dulce de leche de la carte des dessert crie mon nom mais je reste stoique !
Visite de la Casa del Corregidor, devenu un mini centre commercial equitable, avant d'aller visiter le musee Carles Dreyes ou la piece maitresse, le Grand Tresor de Sillustani" est un ensemble de 501 plaques d'or qui ont donne leur reputation au musee. Dans la foulee on visite la cathedrale, fermee plus tot dans la journee. La facade, sculptee, en pierre, est magnifique. 
L'interieur ascète en contraste. L'eglise Saint Jean Baptiste n'est pas ouverte quant a elle, et on ne peut qu'admirer sa facade avant d'aller se venger en visitant... le musee de la coca et des costumes peruviens ! Veridique. Le documentaire sur le folklore peruvien et ses costumes etait un peu du mal a suivre (surtout en phase alcaline post prandiale) mais celui sur la coca tres bien fait. On est ressorti du musee avec des bonbons a la coca censes aider a combattre le mal d'altitude (et me donner une bonne excuse pour les tester, du coup).
Rentres a l'hotel, on se balade jusqu'au bout du dock qui lui fait face. 
La est a quai le plus vieux bateau en fer motorise du monde, El Yavari, ou les guides payes une misere restent dormir la nuit, a l'avant du bateau que du coup, on ne visite pas...
Diner a l'hotel ou on teste une soupe de grains andins (quinoa et fromage andin, entre autres) et de l'alpaca en sauce (oui je sais, c'est mignon un petit lama ou un petit alpaca... Mais en meme temps on mange bien les petits agneaux alors hein).