21 octobre 2024

Un projet de rénovation pour la Vème Avenue à New York, plus verte

New York se verdit. La High Line fête ses 15 ans (aïe-euh, déjà ??), j'en parlais à l'origine du projet en 2009 - High Line Park, puis aux premières foulées en 2010 - article La High Line

Bon, la ville part de loin. Malgré tout, cela fait déjà quelques années que Broadway a réduit les voies réservées aux voitures pour donner plus d'espace aux piétons. Cette fois ci, la Mairie s'attaque à la 5ème avenue, avec un projet similaire : laisser plus de place et de verdure pour déambuler, planter 200 arbres, et réduire les voies réservées aux voitures. Exit l'ère de la voiture absolue. Plus que 3 voies pour les véhicules, et le reste aux piétons (23 000 qui arpentent les trottoirs à l'heure de pointe, et qui auront beaucoup moins besoin de jouer des coudes si le projet est maintenu). Vous me direz, 200 arbres pour 10 kilomètres de long, on ne va pas se tuer à ramasser les feuilles mortes à l'automne. Mais c'est toujours mieux que rien. 

Objectif ? 2028. Coût : 350 millions de dollars (oui, tout de même). Sur l'image de synthèse le cabinet d'architecture a tout de même réussi placer l'enseigne Coach (on ne se refait pas).


L'inspiration ? Les Champs Elysées. Cocorico ! Il se trouve malgré tout que côté parisien, des pistes cyclables sont disponibles tout le long de l'avenue. Cela reste dangereux (hello, les voitures qui tournent sans regarder si un vélo débarque). Mais côté américain, zéro. Pas de piste cyclable clairement définie dans le projet (même si on la devine sur la vue d'architecte). Inutile de préciser que les chauffeurs de taxis sont furieux (c'est déjà bien galère pour eux de traverser la ville, et cette artère leur était clé). 

Cela reste un projet, donc restons calmes. Beaucoup de projets d'ampleur ont été tués dans l'oeuf faute de budget. Mais si celui ci aboutit, ce sera la première vraie rénovation de l'avenue en 200 ans. De mon petit point de vue côté Charente, je trouve ça chouette... 

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Lire plus d'informations via Libération.fr en français, ou sur le site de la ville de New York en anglais

06 mai 2024

Les fourmis à la rescousse des équipes de propreté de la ville

Le mois dernier, je vous ai parlé de la Révolution des Déchets à New York. Mais saviez-vous qu'au delà des moyens employés par les humains pour traiter les ordures, il y a des milliers d'insectes qui y contribuent déjà ? 

Il y a quelques années (bon, une bonne dizaine, juste le temps que je cligne des yeux et que m'installe en France), des chercheurs se sont rendus compte que des armées d'insectes aidaient à maintenir la ville, ahem, propre. 

Les plus efficaces ? Les insectes dans les rues (les fourmis, les mites, et les araignées, et les millepattes). Deux à trois fois plus efficaces que leurs copains installés dans les parcs, ceux installés dans les rues, qui ratissent et ramassent jusqu'à 950 kilos par an de junk food abandonnée, et limiteraient (à leur toute petite petite échelle) la quantité de nourriture disponible pour les rats, ce qui, d'après l'équipe scientifique, permettrait de contenir la population de rats. (J'ose à peine imaginer ce que ça serait sans les fameuses fourmis). 

950 kilos, c'est l'équivalent de 60 000 hot-dogs par an, soit 164 par jour (le record pour les humains est de 76 en 10 minutes en 2021, 62 en 2023, parce qu'il pleuvait, pour resituer) (je ne sais pas pourquoi la pluie influe sur le record : ça imbibe le petit pain ?)

Comment on a découvert ça ? Pas de micro-trottoir avec un mini micro, mais une étude trèèèèès technique, avec de la nourriture trouvée dans les poubelles et sur les trottoirs, mise à disposition dans des cages dans plusieurs points de la ville. Des cages spéciales, où seuls les insectes pouvaient entrer pour le festin (toi tu rentres, toi tu rentres pas, t'es en baskets). Avec contrôle 24 heures plus tard sur la quantité consommée, et où. Sur le podium : les fourmis de trottoir, super efficaces pour les déchets alimentaires. 

Vous pouvez en lire plus sur ce sujet en anglais : Ants are cleaning up the streets of New York City. Et si ça vous passionne (ou si ça vous intrigue absolument), offrez-vous le livre des fourmis de New York (en anglais aussi) - ou relisez Bernard Werber (en français). Je vous mets en photo un extrait du 1er opus de la trilogie des Fourmis en question, ça me semble de circonstance : 


Bonne nouvelle, donc, que ces milliards d'habitants aident les humains à récurer leur crasse. Mais ça serait mieux si on était propres, tout de même. 

12 avril 2024

La "trash revolution" à New York, ou comment la ville essaie de moderniser son approche des déchets

Coucou, New York, bienvenue au XXème siècle (ce n'est pas une faute de frappe, j'ai bien écrit VINGT et pas VINGT ET UN). 

Nos bons vieux bacs verts (et maintenant jaunes, et nos composts) ont un gros quart d'heure d'avance sur la gestion des déchets dans la ville qui ne dort jamais. Car si elle ne dort jamais, elle jette beaucoup. Vraiment beaucoup. N'importe quel jour, sur n'importe quel trottoir, ça peut ressembler à ça : 

Photo prise ici

Ce qui a plus des airs de grève des éboueurs chez nous, mais qui est monnaie courante outre Atlantique. Et qui occasionne des rencontres infortunées : cafard qui vous court sur les orteils en été, pour aller se réfugier plus loin, rat qui s'ébat peinard au milieu des sac n'importe quand. Et vous n'avez pas la quatrième dimension, à savoir l'odeur. Ames sensibles, s'abstenir. Pas très engageant pour le tourisme en été. 


D'après les données indiquées par NY, si on alignait toutes les poubelles jetées chaque jour, ça nous ferait un beau marathon de 43 kilomètres. Dont seulement 10% serait recyclé. Pas vraiment de quoi se targuer d'être la première puissance du monde. 

Mieux gérer ses poubelles permettrait donc à la ville de mieux prévenir la prolifération des bestioles qui aiment y batifoler (rats, cafards, etc), mais ça reste une affaire épaisse de 43 kilomètres, pas exactement facile à mettre en place. 

Depuis le 1er février, la Marie l'a bien en tête


Un gros programme initié par Madame Tisch, une ancienne de la police de NY (non, ce n'est pas la dame en manteau rouge, c'est celle que vous voyez sur la gauche de la photo), qui compte bien moderniser tout le barda. Et alors là, sensation aux Etats-Unis, attention les yeux, groooooosssse innovation, on ne jette plus ses sacs en vrac, on les met dans des bacs qui seront ramassés directement par une benne. 

Minute de silence extatique. 


Mais oui, vous savez, ben, comme on fait depuis des années chez nous. Mais avec ordinateur de bord et chargement de la benne sur le côté du camion au lieu de l'arrière. Je pense qu'on tient l'invention de l'eau tiède, là, j'hésite à déposer candidature pour eux au Concours Lépine

Bon, je ricane, je ricane, mais je suis contente pour les new yorkais. Si cette épiphanie leur permet de ne plus se prendre les pieds dans des cafards partis danser la lambada dans les épluchures, tant mieux. D'ailleurs le système a été testé sur une zone pilote d'une dizaine de blocs et 14 écoles, où, depuis, les plaintes pour rats ont diminué de 68% en comparaison de la même période l'an dernier. Pour voir cette merveille dans tous les quartiers, il va malgré tout falloir attendre un peu, car le camion est long et cher à fabriquer, merci de revenir dans quelques années et croiser les doigts de pieds. 

En tout cas, depuis le 1er mars de cette année, toutes les entreprises sont tenues d'avoir leurs déchets en conteneurs et non plus dans des sacs, ce qui devrait pas mal aider aussi (pensez à toutes ces points de vente de nourriture, des délis aux grandes institutions). Et dès 2026, ce seront tous les bâtiments résidentiels itou. Ce sera déjà un peu mieux. 

Bref, la guerre des déchets n'est pas terminée, mais disons qu'elle est enfin bien engagée. Courage, New York. 

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Lire plus d'infos sur ce thème sur le site de la ville de New York et en vidéo sur le site de France 24

Relire un article plus ancien du blog au sujet des ordures : Garbage in ze city (2009) et Le recyclage aux Etats-Unis (2010).

12 janvier 2024

Pas encore 100% charentaise

Bonne année, bonne santé pour en profiter, pas trop d'eau dans l'entrée etc. 

Cette année commence charentaise comme la région et non pas la chaussure éponyme. Ca pulse, ça démarre, on a survécu à la gastro-entérite des vacances à la galette des rois, plus que 3 semaines avant les crêpes, courage. 

Je découvre le chauvinisme local dans ses menus détails. Ce producteur de pommes fait également un excellent jus de pomme, et son pétillant aux pommes sans alcool est un régal. "Encore meilleur en cocktail avec du Cognac" (évidemment, où avais-je la tête ?). 

La mixologie bat sont plein dans cette petite ville de province où le spiritueux éponyme (le Cognac, pour ceux du fond qui n'auraient pas suivi) pousse au mélange pour l'apéro (les puristes sont des sauvages : s'enfiler un verre à 40° avant de dîner, je leur souhaite bon courage pour savourer la délicatesse d'un dîner fin). Nous voici donc à prendre le pli, et proposer aux copains un petit cocktail réalisé avec ce soda local, tu connais pas ? Un pétillant citron-gingembre qui fait bien ressortir les notes d'agrumes du cognac (oui, c'est pas parce qu'on veut pas se déglinguer à coup de 40° qu'on est passé au Dry January, hein). Le local cognaçais hausse un sourcil, "connais pas", on lui tend la canette Dumatos (c'est bio, c'est bien ?). La réponse fuse "Ah, c'est pas local, c'est fait en Charente Maritime"

Bon. Visiblement, j'ai encore une petite marge de progression pour m'adapter. Cheers et bonne année !