30 décembre 2003

Noël blanc, enterrement.

Quelques soucis computeresques m'ont empêchée de faire mes niouzlettres comme je le voulais, tout d'abord la dernière à New York puis la semaine dernière ici. Entre temps j'ai pris mon courage à deux mains et mon ordinateur portable que je me suis enfin décidée à configurer pour le connecter à Internet depuis la maison sans squatter l'ordinateur familial pendant des heures.
La Meuse mérite bien sa réputation de verte contrée car il a plu à verse hier matin. Live with it ! On a tout de même eu un peu de neige pour Noël sans devoir se dire que c'était l'expédition de marcher deux blocs ;) Aujourd'hui le vent s'en donne à coeur joie, les chiens ont du mal à tenir debout quand ils sortent, ils se font pousser par les bourasques, c'est assez amusant pour nous, spectateurs, moins pour eux, les pauvres petits...
Noël. Ah oui... J'ai été gâtée pour la Noyelle. Comment ça on dit pas la Noyelle ? Ah bon ??? Ok, j'arrête... Pfff.... Il reste d'ailleurs encore au pied du sapin les derniers cadeaux non encore récupérés par leurs futurs heureux propriétaires. Comment s'est passé votre Noyelle ? Gâtée itou par le Père Noël ? Dites moi tout ! Mes parents - qui ont été ravis de leurs cadeaux respectifs - ont eu l'idée loufoque de m'offrir une guitare ! Et  vous ?
Noël moyennement gai pour nous, à part ça, car on a appris le 24 au soir qu'un vieil oncle de la famille, certes malade depuis un bon bout de temps, venait de décéder à l'hôpital. Le 26, donc, au lieu de fêter l'anniversaire de maman comme il se doit, on a brunché pour arriver à l'heure à l'enterrement. Le seul point positif des enterrements, je crois, c'est qu'on revoit plein de monde de la famille qu'on ne croise que rarement, et puis ça fait du bien de se remémorer ensemble des bons souvenirs liés à la personne qu'on vient de perdre. Enfin. Il ne pleuvait pas mais il faisait un froid de canard. Hier donc, on a  pu fêter vraiment l'anniversaire de maman, avec le vrai repas et tout et tout. Ca nous a changé les idées.
Voilà les dernières nouvelles de la-Meuse-city-plage. D'autres se gaussent que c'est tout de suite moins glamour que Manhattan. Je vous rétorquerai que bien peu m'importe, je suis avec ma famille et c'est très bien comme ça. Soit dit en passant, je suis sûre que pour les Niouiorquais trendys, passer les fêtes de fin d'année dans la campagne française, c'est supra hype. Ils ne doivent pas réussir à imaginer la Meuse un jour de pluie... Heureusement il a neigé un chouia le 23 et le 24, donc on a eu un petit Noël blanc.
Je ne me mets pas encore au bain espagnol, j'attends l'année prochaine, qui approche certes à grands pas, mais c'est psychologique, pour l'instant je suis en vacances...

17 novembre 2003

Ridicule !

Un coup de gueule pour commencer la semaine, oh combien paradoxal puisqu'écrit en français et s'adressant aux Français de New-York pour en dénoncer…... La suite vous éclairera.

Le Frenchie Trendy se la joue à New-York, roi du monde. Rien ne change. Ses tentatives plus ou moins fructueuses de cueillir au détour d'un lounge une new-yorkaise peu farouche n'ont pas altéré son sourire carnassier de trader hype. Le Français se repère à des kilomètres à la ronde. Le Français veut toujours se distinguer. La coupe de son manteau, la façon dont il tire des bouffées sur sa cigarette (oui, il fume), son accent, enfin, le dévoile aux yeux de tous. Mais surtout, le Français est grégaire. Le Français sort en groupe, en groupe de Français tant qu'à faire.

Ce Français là, qui lache des mots anglais dans une conversation dans sa langue matenelle pour faire 'in', ce Français meme qui sort dans des soirées franco-françaises -des French Days et autres du meme acabit - ce Français qui se croit obligé d'etre people et de ne pas retenir les prénoms des gens qu'il croise pour faire croire qu'il connaît trop de monde, ce Français qui regarde de haut tous ceux qui n'habitent pas le Village ou un appartement avec salles de bains multiples dans Manhattan (faut-il seulement préciser qu'il vit seul, la collocation l'horripile - sauf s'il se trouve des ames similaires pour partager ses pathétiques soucis), ce Français qui veut absolument aller prendre un verre dans tous les endroits people de la ville dans l'espoir d'y croiser une célébrité, ce Français qui est Parisien, évidemment, ce Français qui assure qu'il rappelera les gens avec qui il a passé une soirée - alors que visiblement, ces gens ne sont pas de son monde, pouah... ce Français qui ignore par la suite les gens avec qui il a passé une soirée parce que, justement, ils ne sont pas du meme monde, le sien, innaccessible aux non-initiés, doit le rester, ce stagiaire qui se croit grand manager, ce stagiaire qui a eu la place d'un autre plus compétent parce que papa a des relations...

A ce Français, je voudrais dire combien il est ridicule, risible, triste, dégoulinant de pédanterie, horripilant, insupportable. A ce Français, je voudrais dire combien il fait petit coq, chefaillon bataillant pour des éclats de rien, brassant de l'air entre de bouffées de cigarette...
A ce Français je voudrais dire que je n'ai pas envie de le rencontrer. A ce Français je voudrais dire qu'il est pathétique. A ce Français je voudrais dire qu'il n'a rien vu autour de lui pour avoir recréée à New-York le microcosme de sa cour française. A ce Français je voudrais dire qu'il est en train de rater sa vie.
A ce Français, malgré tout, je dis bonne chance. Bonne chance, parce que, la Vie, elle, se chargera d'altérer son sourire carnassier de trader hype indestructible - apparemment seulement.

Et a tous ceux qui se prendraient l'envie d'écrire des commentaires acides sur cet article, je ferais remarquer qu'alors, si vous etes sentis blessés, c'est que j'ai donc touché juste. A bon entendeur...

22 octobre 2003

Les affres du Chinatown Bus

Tout étudiant qui se respecte en vient à passer par là, après avoir hurlé devant les prix abusifs du train - ici seules la première classe existe (en tout cas c'est le prix donne cette impression) - et de Greyhound, disuasifs au possible pour les budgets serrés.

On tombe, au détour d[une recherche webesque, sur le site Internet d[une société obscure dont le nom est représenté par de multiples petits signes cabalistiques.
Qu[on se le tienne pour dit : la moitié de la planète parle le chinois - pays, diaspora, et courageux étrangers qui tentent d'ingurgiter les quelques 3000 idéogrammes de l'Empire du Soleil Levant.
On clique au hasard, et par dépit sur la page qui affiche les prix des transports - non pas en Won mais bien en dollars américains. Le sens du commerce. On s'extasie sur leur légèreté... On voudrait partir tout de suite. Lorsque Greyhound propose un aller-retour Washington pour plus de $60, les Chinatown bus le font pour $30. On vous rappelle, pour votre gouverne, que l'un comme l'autre font le même trajet. On n'hésite plus, on se prévoit donc un petit week-end low cost à D.C.
Certaines compagnies proposant des départs depuis la 34ème rue, on arrive guilleret, sans le stress des multiples changements qui découlent du fait qu'on doit attendre ledit bus dans une ruelle sombre de Lower Manhattan, où tout rappelle l'Asie : des odeurs des rues aux enseignes des échoppes. On monte dans le véhicule, on s'installe comme on peut, on cale son sac dans le compartiment à bagages (attention à l'ouverture des coffres qui peut entrainer la chute d'objets), et on prie pour que le temps de voyage n'excède pas les 4h30, comme le sous entend le 'average time' inscrit sur le site.
On est content de voir que, pour un vendredi soir, la circulation semble assez fluide. Le bus fait une escale à Chinatown, avant d'avaler les kilomètres. Là, l'espace intérieur, qui semblait déjà presque comble, se remplit littéralement. De gens. De langue différente. D'odeurs. On se sent littéralement assailli par une armée qui aurait décidé de vous achever par une pollution odorante particulièrement tenace : le chou. Car le sino-américain qui se respecte, prévoit de diner dans le bus. A notre grand désespoir. On n'arrive pas à déterminer, à l'oeil, ce qui se trouve dans le plat, mais cela sent le chou à plein nez. On se cale dans son siège - notre dos en prend la forme - et on ferme les yeux dans l'attente de l'arrivée. On les rouvre sensiblement deux heures plus tard pour se rendre compte que
1. l'odeur de chou est désespérément tenace
2. on est toujours dans Manhattan, et on aperçoit seulement au lointain l'entrée du Holland Tunnel.
C'est fâcheux. On prend son mal en patience, et on regarde défiler le paysage. Les piétons qui avancent plus vite, par exemple. On a le temps de relever quelques adresses, d'admirer les affiches de pub en 4x3.
Sensiblement à la moitié du trajet, on fait une halte sur une aire d'autoroute, ce qui est là également un grand moment d'anthologie. Les voyageurs étant au bord de la famine - 3 heures de route sans arrêt -reviennent avec tout ce que le Fast Food fait de plus odorant rayon graillon. C'est impressionnant la concentration d'odeurs qu'on obtient dans un espace clos tel qu'un vulgaire bus. Avec un peu de chance, avant la fin du trajet, quelqu'un, plus affecté que les autres par le roulis du véhicule et le mélange chou-friture, tendra à rendre tout ce qu'il peut pour contribuer à son tour à l'exacerbation de la « qualité » de l'air ambiant.
Courage, on est presque arrivé. On regarde sa montre avec l'impression qu'elle vient de s'arrêter, tant elle avance peu vite. Notre dos et nos narines, seuls, savent le temps qu'on endure réellement.
Sensiblement 5 à 6 heures après notre départ sur la 34ème rue -souvenez vous comme on était guilleret - on peut enfin descendre pour admirer D.C.. Notre dos a encore la forme du siège, nos narines s'extasient sur l'air pollué par les voitures, mais on se sent mieux, tout de suite. On a juste l'air d'un vieux chiffon, ébouriffé, débraillé, cernes sous les yeux et teint pâle. Mais heureux. Et fier aussi. On est un héros : on a survécu au Chinatown bus…...

21 octobre 2003

Nostalgie : le savoir parler lorrain

Aux lorrains de coeur pour leur rappeler de bons souvenirs, et à tous les autres pour leur faire aimer la Lorraine !!! 

Flo : boucle en tout genre. Lacets, cheveux... N'a strictement rien a voir avec les flots de l'océan. Sauf si vous laissez tomber vos lacets dedans.

Chouille : rendez-vous convivial, qui précède généralement des matinées fort brumeuses.

Cheûler : faire la chouille, picoler

Cheûlard : ou chouilleur : fêtard

Schlass : couteau. Désigne également l'état second consécutif à une nuit de chouille : "Ch'uis complètement schlass"

Beûgner : abîmer. "Samedi soir, il était schlass en sortant de la chouille. Il a beûgné sa bagnole"

Beûgne : blessure.

Raoûer : zoner, draguer. "Il est parti raoûer"

Troc : bistrot

Lard : premier pilier de la culture lorraine. Posez donc la question à un jeune lorrain : "Tu préfères ton père ou ta mère ?" Il vous répondra à coup sûr : "Ch'préfère le lârd !"

Gris de Toul : vin aussi raide que les côtes de ladite ville de Toul, témoignant de la rudesse du terroir lorrain.

Vin de la Craffe : vin aussi pointu que les tours de la porte du même nom. Il affiche fièrement ses cinq étoiles et recèle une bille dans sa capsule.

Quiche : tarte aux oeufs et au lard, typiquement lorraine. Se prendre une quiche : selon les cas, se prendre une veste, une claque ou tomber.

Maurice Barrès : écrivain lorrain dont aucun Lorrain n'a jamais lu la moindre ligne et c'est tant mieux.

Ligne bleue des Vosges : vision extatique dudit Maurice Barrès, lorsqu'il cheûlait un peu trop au Gris de Toul. Il fut également très inspiré par la colline de Sion.

Georges de la Tour : maître de la peinture lorraine, dont le musée des Beaux-Arts de Nancy ne possède même pas une ébauche.

Métrolor : train de banlieue reliant Nancy, rayonnante capitale régionale, à ses lointains faubourgs (Pont-à-Mousson, Longwy, Metz etc.) - Ne pas confondre avec le Mirabellor, apéritif lorrain à base de mirabelles.

Place Stanislas : la plus belle place du monde

Gare de Metz : curiosité ethnique dans la lignée architecturale du Völkerschlachtsdenkmal de Leipzig (si vous ne connaissez pas le Völkerschlachtsdenkmal, tenez-vous en au nom : il parle de lui-même).

Ecole de Nancy : mouvement artistique nancéien rattaché au courant Art Nouveau.

Ecole de Metz : établissement éducatif où l'on apprend aux jeunes Mosellans à parler français.

Saint-Nicolas : mon bon patron, apporte-moi des macarons, des mirabelles pour les d'moiselles, et des bonbons pour les garçons.

André Rossinot : maire de Nancy élu à vie, également président du parti radical valoisien. Contrairement à une idée reçue, ce n'est pas sa statue qui trône devant l'hôtel de ville, mais bien celle de Stanislas, l'un de ses prédécesseurs. Egalement surnommé : Dédé, le Gros Roro, le Bon Docteur.

Jean-Marie Rausch : maire de Metz, élu à vie, adepte du quintuple mandat comme du quintuple menton.

Gérard Longuet : sénateur, président du conseil régional de Lorraine. Toujours pas en prison.

Tramway : longtemps nommé désir... Vieille plaisanterie nancéenne.

L'Estrépu : (dit aussi "Le Répugnant") feuille locale vantant, notamment, les mérites d'André Rossinot et de la notabilité locale.

Vosges, Meuse : vastes espaces boisés, parfois montagneux, peuplés de rudes indigènes au parler massif (... vosgien) et aux coutumes résolument terriennes.

Scorpions : ils ne sont pas lorrains, mais, aujourd'hui encore, ils font toujours salle comble à Hagondange.
Still lovin' them...

Marylène Bergmann : grande figure de la culture lorraine contemporaine(avec C. Jérôme et Fabrice Luchini).

Schpatz : en français oiseau, peut aussi désigner l'organe génital masculin.

Cornet : en français sac en plastique, pour certains poche ou pochon. Pour le Lorrain, un cornet n'est pas forcément pointu, pour un cornet de glace, il précise...

Schneck : escargot ou pain au raisin.

Parigo : automobiliste pressé, persuadé d'être un As du volant et reconnaissable aux numéros de code 77, 78, 91, 92, 93, 94, 95 et surtout 75.

Clanche : poignée de porte, il existe aussi le verbe clancher (ouvrir la porte).

Cagneux : en lorrain, ne désigne pas forcément les genoux ; signifie en général bancal ou de travers.

Stroësel : ou polonais, délicieuse pâtisserie lorraine, commune avec l'Alsace (NB : l'infâme "gâteau lorrain" vu à Paris n'existe pas en Lorraine).

Entre midi : entre midi et deux.

Schpountz : allemand.

Alsace : région voisine amie à laquelle on rattache trop souvent et à tort, la Lorraine.

Wurst (pron. vourcht) : en général saucisse, plus particulièrement saucisse rouge (cervelas).

Platt : langue germanophone parlée au nord de la Lorraine, à ne pas confondre avec l'allemand.

Metz, pour les Lorrains prononcez "mess" pour les autres "mets" : très jolie ville à seulement 320 kms de Paris (et non 800).

TGV Est : vieille légende, mais certains y croient encore.

A32 : voir TGV Est.

Knatch : caoutchouteux.

ça gets ? ( prononcez " guets " ) : ça va ?

Wi gets ? : voir ça gets ?

ça tire ! : il y a un courant d'air.

Verdun : très jolie ville à visiter pour son histoire qui ne se limite pas à la guerre de 14.

56 : numéro manquant dans notre liste de départements: 54, 55, 57...

Strasbourg : contrairement à une idée reçue, Strasbourg ne fait pas partie de la banlieue de Metz.

Permafrost : autre idée reçue véhiculée par les détracteurs de la Lorraine.

Mines de fer : pourquoi avoir fait tant de guerres pour les conserver puis les brader ainsi ? Il est vrai que faire travailler des enfants sans Sécu et sans retraite dans les mines au Brésil coûte mois cher...

A31 : long ruban autoroutier saturé faisant la liaison entre l'Europe du nord et le sillon rhodanien ; chaque année y transhument moult Allemands, Belges, Luxos, Danois, Bataves et autres Scandinaves. Attention, autoroute fortement radarisée et dangereuse !

Autoroute de la Mort : voir A31.

Melfor : sorte de délicieux vinaigre lorrain.

Grosbliederstroff : ville française en Lorraine (si ! si !).

X-villes : beaucoup de villes/villages dont le nom se termine par villes se trouvent en Lorraine (je sais : on s'en fout !).

X-ange : beaucoup de villes/villages dont le nom se termine par ange se trouvent en Lorraine (je sais : on s'en fout aussi mais ça ne serait pas juste vis à vis de l'affirmation précédente) ;

Luxembourg : le pays où l'essence est moins chère (et les clopes, et les alcools). Tout petit pays très riche où 70 000 lorrains vont travailler tout les jours pour un salaire confortable. Une sorte de Groland aux portes de la Lorraine. Dire qu'il y a un siècle, les Luxos crevant de faim venaient faire les champs en Lorraine.

Vosges : montagnes lorraines très jolies.

Celtes : bien que revendiqués comme ancêtres des bretons, ils sont aussi les ancêtres des Lorrains. Parmi les peuples celtes qui se sont installés en Lorraine, on peut citer les Médiomatriques, les Leuques et les Trévires.

Vert : contrairement à une idée reçue, ce n'est pas le gris qui prime en Lorraine mais le vert...

10 octobre 2003

Voyager aux USA à moindre frais

Envie d'aller faire un petit tour à l'extérieur de la charmante ville de New York ?

Faites donc d'abord escale sur le site Internet Priceline pour trouver un deal intéressant : avions, hotels, avions+hotel ou location de voiture. Avec Priceline, c'est vous qui choisissez le prix que vous voulez mettre pour ce que vous demandez, si un organisme l'accepte, vous partez !
Exemple, pour une chambre d'hotel, vous choisissez la ville ou vous souhaitez aller, puis le quartier ou vous voulez resider, le standing de l'hotel que vous desirez, et vous fixez votre prix ($50, pour un 3 étoiles, par ex.) Le système cherche à compléter votre requête. Si elle n'est pas acceptée par une enseigne, Priceline vous propose de changer les paramètres de votre recherche : prix, quartier, standing... pour ajuster votre demande à l'offre actuelle.
Faites attention tout de même, une fois votre demande acceptée, vous ne pourrez plus dire non !
Un bon moyen, donc, si on part à plusieurs, de s'offrir un bel hotel pour le prix d'une chambre en auberge de jeunesse.

Nota - nonon, je ne touche aucun bonus en faisant de la publicité pour Priceline, j'ai juste essayé, et trouvé le système très concluant !

07 octobre 2003

Il était une fois la New Yorkaise

Voila un petit Français tout frétillant fraichement débarqué du cocon douillet de son avion. Regardez le d'un peu plus près. Il est le roi du monde, il vient d'arriver à Manhattan... attention, on n'a pas dit New-York, la ville, encore moins l'Etat, mais bien Manhattan (hors de Manhattan intra-muros, point de salut pour le Frenchie Trendy) et le voici donc à la conquête de l'Ouest, des étoiles plein les yeux. Ou des poussières qu'il ne peut chasser. C'est selon.

Le Français qui arrive ici se dit qu'avec son charme légendaire - Oh, you are French…
Your accent is soooo cute…, Speak to me in your so romantic language!! - il va décrocher la palme du Tombeur De L'Année. Ce qui peut être vrai. Ou pas du tout. Non sans vouloir vous décourager - portez haut les couleurs des amants français, sachez pour votre gouverne que votre pédigrée ne vous ouvrira pas forcément les portes électroniques blindées du Palm de la New-Yorkaise typique, et voici pourquoi.

La New-Yorkaise aime certes le charme du Français. Jusqu'ci, me direz vous, tout va bien. Cependant, la New-Yorkaise dans toute sa splendeur n'a pas de temps à consacrer aux jeux d'O du Frenchie fraichement débarqué du cocon douillet de son avion, étoiles ou poussières dans les yeux. Car la New-Yorkaise est stressée. Et stressante. La New-Yorkaise n'a pas pour habitude de sourire. De multiples soucis égratignent le vernis de son exitence. Quelques exemples. La New-Yorkaise est stressée car

- elle est en retard au bureau.
- elle est en retard au bureau, et là, le métro vient de lui filer sous le nez
- elle est en retard au bureau, le métro vient de lui filer sous le nez, sa french manucure est ruinee car elle a tenté de rafistoler le talon de sa dernière paire de Prada qu'elle venait de dégoter chez Bloomingdales après des heures d'essayage, et qu'elle a tuée en voulant retenir la porte du train ouverte, cependant le métal underground a vaincu.
- elle est en retard au bureau, le métro vient de lui filer sous le nez, et elle peste contre le monde entier, car ce talon atrophié ruine non seulement son allure mais également l'allure de son compte bancaire saigné pour la paire en question.
- elle est en retard au bureau, le métro vient de lui filer sous le nez, et elle a un rendez-vous qu'elle avait consigné dans la mémoire de son Palm, mais la batterie vient de lacher : elle n'a pas eu le temps ce matin de le remettre à charger, on vient de vous le dire, elle est en retard.
- elle est en retard sur son horloge biologique, et elle le vit très mal.
- elle est en retard sur son horloge biologique, et elle le vit d'autant plus mal que ce matin, non seulement elle s'est réveillée en retard, mais en plus son dernier one-night stand s'était déjà évaporé dans la chaleur de la nuit.
- Elle est en retard et elle ne pourra donc pas aller au club de Gym aujourd'hui, et ce n'est pas comme ça qu'elle va se trouver un prince charmant qui lui assurera ses vieux jours - ou tout du moins une pension de divorce substancielle.

La liste est évidemment non exhaustive. La New-Yorkaise est cariériste, frivole, superficielle, mais tendue.

Frenchie, si la New-Yorkaise te tente toujours après ceci, il te reste à passer l'épreuve ultime, si tu t'es bien débrouillé, de la soirée en tête à tête avec la douce. La douce n'a pas le charme désuet de l'Européenne bien élevée, et peut très bien envisager de te demander d'emblée combien tu gagnes, histoire de savoir si elle rentabilise son temps en te parlant - peu lui importe alors la couleur de tes beaux yeux. Il te faudra également éprouver une certaine forme de comique de répétition qui fait grincer les dents, donne des sueurs froides et fait monter des pulsions meurtrières dans les ames les plus pures. Car la New-Yorkaise n'est pas capable d'aligner deux phrases sans lacher un 'ya know', 'I mean', 'it's like, er…... qui donne envie de lancer sur un ton sans réplique 'ya know, it's like I want you to shut up.
I mean to stay still and not say anything stupid, Okay ?'

Il faut donc du courage et des nerfs d'acier au Frenchie tout frais émoulu de son avion pour se lancer dans une croisade de Date à l'Américaine. L'abordage est facile, l'accroche l'est moins, le résultat est incertain.

L'Americaine Dream s'estompe aux première lueurs du jour, à l'heure ou le noceur plie bagage et ou la Dame plonge une main sous son lit pour y pêcher la paire de chaussure qu'elle va pouvoir porter aujourd'hui, non, pas les Prada, avant de sombrer pour quelques heures supplémentaires dans un sommeil qui ne sera point troublé par le cri strident du réveil, et qui la mettra définitivement en retard pour la journée. Ou elle aura des poussières plein les yeux, qu'elle ne pourra pas chasser.

12 juillet 2003

Grasse Mat, New York Eats Out, Battery Park

Grasse matinée bien méritée. Petit déjeuner porté… afin d’en profiter en admirant l’Hudson River, avec un livre, que j’ai d’ailleurs terminé dans la foulée : je suis donc partie faire une virée à la bibliothèque pour en changer, et cette fois ci j’en ai pris un en anglais dans le texte, un Robin Cook qui se passe à New York, histoire de ne pas trop me dépayser.
A la bibliothèque de Bryant Park j’ai d’ailleurs profité d’une exposition qui terminait aujourd’hui « New York Eats Out », qui retraçait l’évolution des restos de NYC depuis le milieu du XIXème siècle à maintenant. Pas mal du tout !
Ensuite j’ai descendu Manhattan jusqu’à la 33ème rue, j’ai flâné dans le Manhattan Mall indiqué par le Routard – et qui n’est pas vraiment digne de l’être : un gros centre commercial sans surprise.
Puis je suis descendue jusqu’à Battery Park où j’ai écrit quelques cartes et admiré le paysage : Ellis Island, la skyline de Jersey City et… les « New York Water Taxis ». Je ne savais même pas que ça existait…
La faim et la fatigue me tenaillant, j’ai repris le métro à Rector Street, et je suis allée finir ma soirée au Riverside Park.
A Battery Park, j’ai vu la sphère qui était devant les Twin Towers et qui maintenant sert de mémorial au 11 septembre (un des nombreux mémoriaux qui émaillent maintenant la ville). Devant, brûlait un petit feu aux allures déplacés et, il faut bien l’avouer, pathétique.

11 juillet 2003

Fin de semaine, Café Charbon, Américaines en folie


Journée un peu plus fraîche, ça fait aussi du bien de temps en temps. Et journée de travail écourtée : ça aussi, c'est bien ! Le vendredi, on termine à 13 heures J ce sont les horaires d'été.
On a fêté aujourd'hui au bureau l'anniversaire de Julissa, ma responsable. Donuts pour tout le monde dans un des showrooms, et toutes les filles qui font « omygod » en tapant des mains comme des gamines de 10 ans, parce qu'elles sont « so excited about the week-end ». La mieux : « I'm so excited, I'm going to the beach this week-end !!! » (les points d'exclamation symbolisant le battage des mimines). Moi, étonnée, parce que la plage, elle est à 3/4 d'heure en métro de Manhattan. Oui, mais elle, elle va à la plage deux fois par an, alors voilà. Ok. Alors je me mets moi aussi à battre des mains et ouvrir très grand les yeux, je sors mon sourire 200 carats et je dis de ma voix la plus niaise « omygod this is sooooo great ! » et là elle est toute contente. Bon, je ne vais pas gâcher son plaisir en lui disant que je me force un peu…
Je récupère lundi prochain le bureau de Saida avec une fenêtre, fait hautement appréciable sachant que Julissa travaille dans un cubicle borgne. Gloups.

Soirée au café Charbon, un pot Voilà New York, des français de 35 à 50 ans en moyenne, et quelques brebis égarées comme moi.

Ce soir l'Empire State Building était bleu-blanc-rouge : dimanche New York fête Bastille Day.

09 juillet 2003

Après le stress, le réconfort

Nuit horrible. Entre deux sommes, j'étais persuadée que j'allais me faire virer ce soir de ma résidence. Je me suis réveillée en sueur à 7h30. j'étais tellement retournée que je suis partie bosser sans regarder l'heure, total je me suis fait bloquer devant les portes de Wathne : la réceptionniste n'étais pas encore arrivée…...
J'ai bossé au radar avant de craquer et de raconter mes malheurs à Justo pour essayer d'obtenir de Wathne une avance sur salaire. J'avais entre temps appelé ma banque et le transfert n'était pas encore effectif. Re-gloups.
J'ai galéré jusqu'à 13 heures, où j'ai eu un e-mail du vice-président de ma banque new-yorkaise me disant que le transfert était enfin réalisé. Ouf ! Entre temps, Justo s'était arrangé pour qu'on me fasse l'avance de salaire, et si d'aventure ça n'avait pas été possible ce soir, il m'aurait personnellement prêté l'argent ! J'en aurais presque sauté de joie.
L'apèrs midi, bizarrement, a donc été bien plus cool.
Dîner chez un Entrenewyorkais à Brooklyn, Leonard Street, 339. Quartier calme à dominance italienne, second étage d'une maison de ville : un grand F2.
Le bonheur d'une plâtrée de pâtes au pistou, en écoutant Carla Bruni égrainer les accords sur sa guitare.

08 juillet 2003

Loyer à la c...

23h30. Cette heure où l'on rentre avec une seule pensée en tête : son lit. Ok, j'étais fatiguée. Bref. Je rentre et galère. Si je ne paie pas d'ici à demain les 700 dollars du 2nd mois de la résidence, ils me repassent en tarif à la semaine, ce qui est carrément plus cher. Gloups.
Demain, il faut donc que j'appelle ma banque, savoir si le transfert de France est effectif, et si ce n'est pas le cas… que je me prépare soit à mendier une avance sur salaire, soit à dormir sous les ponts. Vive la vie.
La stagiaire française que je remplace, Saïda, m'a expliqué plus en détail mon futur job, qui a l'air assez varié.
Soirée blabla avec un français d'EntreNewYork, qui est ici depuis février et… sans un rond. Comment fait-il ? C'est dément…... Gentil infographiste qui n'a pas vraiment les pieds sur terre, parti sur un coup de tête et qui est maintenant illégal car son visa touristique a expiré le mois dernier. Mais lui, au moins, il arrive à payer son loyer… ... Ahahargh.

07 juillet 2003

Blind date !

Journée de travail somme toute lambda, avec ses hauts, ses classements et ses bas.
Après le travail, grande découverte… Une blind date ! Ok avec un Français d'ENY. Mais tout de même. J'aurais pu là encore tomber sur un psychopathe éleveur de monstres plats qui se cachent sous les manteaux, les pulls, etc…
On s'est retrouvé dans Greenwich village et pour pouvoir se retrouver je lui avais filé une vieille photo à moi scannée et renvoyée en .jpg. Total après un quizz de reconnaissance physique - crabe - ketchup (sisi), je me disais que j'allais soit tomber sur un dégénéré soit sur un mec très moche et très en manque.
J'ai été agréablement surprise de le voir arriver à l'heure, galant et normal. C'était rassurant... On a dîné chez Sushi Samba et, puisque c'était une date, j'ai été invitée !

06 juillet 2003

Vamos a la playa (air connu)

Journée de plage : la joie d'un dimanche dans les douces odeurs de crème solaire…
La plage, Jones Beach, était en effet immense. Et tout aménagée : restaurants, toilettes, poubelles tous les 100 mètres… ET les fameux lifeguards, du haut de leur tourelle de bois blanc, scrutant l'horizon. Seuranne ne vois tu rien venir ? Non, passe moi l'huile solaire, je m'entends cuire.
Pour leur éviter de bouffer leur sifflet ou de tomber de leur chaire haute comme si c'était le début de la troisième guerre mondiale atomique juste là, sur leur bout de plage, il faut se faire violence et
1. nager uniquement entre les drapeaux verts - s'agirait pas qu'ils courrent trop loin pour aller rechercher les noyés.
2. ne pas nager trop loin vers l'horizon pour les mêmes raisons.
Soit.
A part ça on a le droit de faire les fous même dans les énormes vagues et rouleaux de l'Atlantique et c'est le pied, une fois passée la surprise que ressent le premier orteil au contact de l'eau glaciale.
Comme je suis une jeune fille raisonnable et que je me suis tartinée de crème solaire Nivéa Sun® Indice 20 Waterprooft, je n'ai pas la couleur de l'écrevisse en rentrant.
Une bonne douche là dessus, en rentrant, puis mon habituelle balade au Riverside Park pour bouquiner en admirant le coucher de soleil. Mon petit rituel.

05 juillet 2003

Central Park

Balade à Central Park. J'y suis partie à pieds, depuis chez moi (pauvres petits pieds qui souffrent le martyre maintenant…). Je ne pensais pas que Central Park était si grand ! J'ai marché jusqu'au Réservoir, puis je suis descendue jusqu'au Belvédère, j'ai traversé ensuite pour atteindre la 5ème avenue, et je suis descendue jusqu'à Penn Station, pour inspecter les horaires du « Long Island Rail Road », histoire d'aller à la plage demain. J'ai opté pour Jones Beach qui a l'air pas mal sans être trop loin.

Je n'avais jamais remarqué, mais il y a des maisons à colombages dans ma rue….. Cela paraît anachronique au milieu des buildings…...

(Je déteste les mômes américains. Ils sont capricieux, chiants, bruyants et y'en a partout. On devrait les manger, tiens, la peau bien croustillante d'avoir enmagasiné tant de graisse).

04 juillet 2003

Independence Day

Contrairement au 14 juillet en France, tous les commerces restent ouverts ce jour là… Les Etats-Unis me fascineront toujours...

Je suis descendue en métro jusqu'à Lower Manhattan, avec au départ l'idée de suivre les infos du Guide du Routard. Finalement, je suis allée jusqu'à Battery Park, de là j'ai pris le ferry pour Staten Island, qui passe à quelques encablures à peine de notre belle Statue de la Liberté (française, merci Monsieur Eiffel, faut-il le répéter). Vue superbe sur le Financial District et la skyline de Manhattan.
A Staten Island, j'ai pris un bus pour me promener un peu, au hasard. J'ai sauté dans le n°76 qui allait jusqu'à Oakland Beach. Paysage urbain inégal : complètement délabré au début, puis on passait dans Richmond un peu mieux, avant d'arriver dans des quartiers très résidentiels. Pas de buildings crevant le ciel comme à Manhattan : les buildings sans fin ne sont que la conséquence du manque d'espace (et d'un complexe masculin refoulé ?). Oakland Beach porte mal son nom : aucun accès à la plage.
Je suis donc remontée dans mon bus pour retour à la case ferry. De retour à Manhattan, j'ai marché dans Battery Park puis dans le Financial District. Là, quantité de bouis-bouis vendant force vêtements, grignotis, nourriture (italienne, japonaise, chinoise, allemande, indienne…), des bricoles, etc… tout au bord de l'eau. Overcrowed, vraiment...
J'ai joué des coudes jusqu'au Pier 17, un mall sur l'eau qui domine l'East River d'où est tiré le feu d'artifice depuis des barges Macy's car c'est le grand magasin qui finance les festivités.
Superbe feu… : une demi-heure d'extase, les yeux en l'air, émerveillés comme des enfants…...

03 juillet 2003

I'm extatic. Really.

Dernier jour de travail avant le week-end prolongé. Du classement, encore et toujours. Youpi youpi youpi. Comme ils disent ici « I’m extatic » sur le ton de Droopy dans un accès de joie « You know what ? I’m happy ».
J’ai rédigé avec Justo une attestation pour Bouygues Télécom. Ces grands malins continuent à faire courir mon forfait téléphoniuqe résilié il y a un mois sous prétexte qu’ils n’ont pas de preuve que je suis partie travailler à l’étranger. Les voleurs.
Petit plaisir de la journée : terminer de travailler à 15 heures…
A 18 heures j’ai retrouvé devant Carnegie Hall un québécois EntreNewYorkais pour aller prendre un verre et, c’est toujours ça, ce n’était pas un psychopathe (c’est toujours intéressant de le constater… après coup).
On était d’accord sur le fait que les Etats-Unis sont le pays de l’excessivité :
trop de clim,
trop de coca,
des immeubles trop hauts,
des voitures trop grandes,
des gens trop gros,
des mentalités trop puritaines…
la liste, non exhaustive, serait bien longue si l’on voulait vraiment tout coucher sur le papier.

02 juillet 2003

Seconde journée de "travail"

Faute de grives, on mange des merles. Fin du classement pour Apple… puis… rien du tout. J’ai donc légitimement traîné sur Internet toute la journée et mailé un peu tout mon carnet d’adresse.
J’ai entre autres trouvé ICQ2Go qui permet d’ouvrir sans télécharger le petit logiciel, la petite fenêtre à blablatter. Ce dont j’ai largement profité pour étoffer mon après-midi de labeur.
J’ai trouvé, aussi, le site EntreNewYork, un site-forum-petites-annonces géré par des français à New York et s’adressant à tous les francophones / francophiles qui s’y promènent. Ce qui permet d’aller dans la rubrique « je cherche des amis » et de poster un message, tout sourire, pour dire ô combien il est triste de se retrouver seul dans une ville aussi grouillante.

Au bureau, quand Justo l’assistant de direction me parle, je dois vraiment faire un effort pour le comprendre. Il parle anglais avec un accent latino à couper au couteau. Ca va presque mieux quand il s’exprime en espagnol… Mais j’ai aussi du mal avec cet accent colombien que je ne connais pas.
J’ai enfin un pass pour entrer dans le building sans avoir à pleurer un sticker « visitor » au desk sécurité de l’entrée. C’est pire que la Banque de France cet immeuble… Il me faudra encore attendre un peu pour avoir le pass qui me permet d’entrer chez Wathne : eh oui, il est différent ! C’est vraiment le parcours du combattant. Petite consolation : j’ai fait attention pour la photo, pour avoir un vrai sourire sur le pass que je vais garder six mois !

Après le boulot, je suis allée à la bibliothèque de New York (40st & 5th). L’inscription est gratuite pour les habitants de la ville. Top !
Comble de la flemme : j’ai emprunté deux livres… en français ! De Marcel Aymé : Les Tiroirs de l’Inconnu, et pour régresser Les Contes du Chat Perché.
Ca a quelque chose de rassurant de les voir là, sur mon bureau, dans ma chambre…

01 juillet 2003

Première journée de travail

Accueillie par Justo, l'assistant de direction… qui pensait que j'arrivais le 7 juillet et était donc un peu pris au dépourvu.
Les bureaux sont dans un désordre… Des produits Wathne du sol au plafond dans toutes les pièces ! Des sacs à main surtout : Ralph Lauren, Chanel, Burberrys, DKNY, BMW… C'est la caverne d'Ali Baba.
Justo parle espagnol, bien sûr. Il y a aussi Hélène, belge, et la stagiaire française que je vais remplacer. Ca me rassure un peu…...
J'ai fait toute la journée des classements de dossiers clients : Chanel et Apple. Wathne réalise en effet les pochettes de rangement pour les I-Pods.
Comme je n'avais pas encore de bureau, on m'a installée dans celui d'Emily, la présidente :) La petite stagiaire obligée d'utiliser le bureau de la préz le premier jour, c'est dur, vraiment, c'est très dur.
Déjeuner dans Central Park, au milieu de la verdure, et assez loin des calèches à touristes, qui sont certes romantiques, mais sans l'odeur tenance d'urine et de crottin de cheval qui les accompagne, et dont on ne parle jamais.

Au retour de cette dure journée de labeur... Ok, j'avais quand même l'ordi avec écran plat 19’’ pour relever mes mails et chatter sur ICQ... je suis allée me chercher à dîner dans le supermarché bio à côté de chez moi. Après un bon quart d'heure à gamberger, j'ai abandonné ma quête de lait demi écrémé non homogénéisé et sans adjonction de vitamine A ou D ou E, malgré la largeur du référencement. J'ai mis à peu près autant de temps à me décider pour une référence de céréales… Trop de choix tue le choix !

Balade le long de l'Hudson River at dawn. Le coucher de soleil sur le New Jersey a quelque chose de magique… Panorama innoubliable : l'Hudson, les buildings de Manhattan, le Washington Bridge.

30 juin 2003

Stressful day.

Nuit très agitée où j'ai joué la crêpe pour essayer de faire dormir une face A puis une face B. Me suis endormie vraiment après 3h30, pour me réveiller sur le coup de 8h, heure locale…
AU moins une bonne nouvelle : me lever tôt = aller tôt à la Sécu pour faire une demande d'enregistrement. Au final, deux heures à attendre debout, sans pouvoir s'adosser au mur ni s'asseoir par terre (sinon on se fait engueuler par le crétin en uniforme qui patrouille), pour arriver devant le guichet vitré où la dame qui en est à son 200ème enregistrement de la journée vous fait comprendre qu'elle n'a pas envie de répéter, alors tant qu'à faire, elle se débrouille par signes. Et finit par me claquer dans les mains pour me congédier le petit reçu disant grosso modo que si tout va bien, et que je ne tue pas le président dans les prochains mois, alors, oui, j'aurai droit à un numéro de sécurité sociale.
- Note, aux US, le numéro de sécu sert uniquement à être enregistré pour payer ses impôts, et travailler. Rien à voir avec la protection sociale qu'on connaît en France.

Après cela, balade touristique sur Times Square, avec escale au Marriot : le plaisir de mettre les pieds dans un ascenseur en verre, de monter jusqu'au 46ème étage et d'admirer le paysage sur Times Square et Broadway.

Ensuite, direction la 5ème avenue @ 42nd Street, pour ouvrir un compte bancaire à l'Independance Community Bank. Comme je suis résidente étrangère et malgré mon visa de non immigrante, je dois me rendre au siège pour ouvrir mon compte, il paraît. Soit. Me voilà donc au 26ème étage du French Building (sisi, c'est écrit dessus), recevant une lettre du Président de la banque pour me remercier d'avoir ouvert un compte (ils ne savent pas encore qu'il sera fermé d'ici 6 mois, ahah).

Après cela, j'ai remonté la 5ème avenue jusqu'à Central Park, en passant devant mon futur lieu de travail, qui se trouve juste derrière Carnegie Hall. L'entrée est chouette, la suite demain !

28 juin 2003

Le jour le plus long

Quand c’est comme ça, théoriquement, on appelle ça « le jour le plus long ». Au départ on est tout motivé : chouette chouette chouette je pars à New York. Au moment où on a ouvert les yeux, émergé, et connecté ses neurones. Ensuite, on prend son dernier petit-déjeuner sur la terasse dans la verte Meuse, on ferme ses valises et on s’en va. Là, c’est déjà bien moins drôle.
On veut jouer à la grande, on fait la fière, et, tout à coup, on se sent minuscule. Tout s’effondre. Pourquoi faut-il toujours que j’aie l’air forte ? Breath. Everything is under control.
On finit par arriver à Roissy. Terminal E. Neuf, pas encore terminé, encore propre. Dolce enregistre ses bagages, tout sourire. Puis il faut y aller. L’heure tourne, la tension monte, et à l’heure dite, tout retombe en une pluie de larmes.
Je passe la douane avec une boule das la gorge et une colonie de grenouilles dans le ventre.
 
Dans l’'avion, je me retrouve assise entre un américain et un anglais : le dépaysement a commencé ! L’américain, il s’appelle Niel Sperling, est chirurgien à New York. Là, il rentre d’un colloque à Béziers et s’en va directement à Sao Paolo retrouver son épouse brésilienne. Gentil, il me laisse son numéro de téléphone et celui d’un ami, en cas de souci.
 
Fin du vol, formalités de douane qui semblent durent éternellement, attente fiévreuse de la valise (à croire que c’est vraiment la dernière qui est extraite de la soute de l’avion), puis navette jusqu’à Manhattan.
 
Là, je rayonne. J’observe. Je note. Une pub pour le film Hulk jouxte un immense cimetière, où s’élèvent vers le ciel des milliers de stèles sans pierre tombale, à perte de vue, de la pelouse. Derrière : une usine. Rest in peace.
La ligne des grattes-ciels de Manhattan, enfin. On aperçoit les silhouettes de l’Empire State et du Chrysler. Puis on plonge dans le Tunnel, comme dans Men in Black, mais à l’endroit…
Puis, une fois sur la presqu’Ile, s’enchaînent les rues : 3ème avenue, Grand Central Plaza, 42ème Rue, Grand Central Terminal, la Lincoln Building avec ses bas reliefs, Madison Avenue et la mythique 5ème, enfin la 6ème, Avenue of the Americas. La navette me dépose auprès de l’Hôtel Millénium, sur Times Square, d’où je m’échappe en hélant un taxi comme on l’a tant vu faire dans les films, valise en plus. Direction Upper West Side.
 
Le concierge de ma résidence veut être sumo quand il sera plus grand. La chambre est minuscule – non, la porte au fond n’est pas une pièce supplémentaire, c’est le placard. Ah. – mais propre et non habitée par de joyeux cafards. C’est toujours ça. La cuisine, pas immense, mais propre, idem pour la salle de bains.
 
Petit tour au supermarché avant d’aller sombrer dans les bras de Morphée. A côté de Duane Reade, un supermarché bio. Cela m’intrigue et j’y rentre. Tout est bio… Je ne savais pas que les Tampax bio existaient… Il va falloir m’expliquer la différence avec les pas bio… !
Après moult hésitations, j’opte pour du cottage cheese et des bananes, pour petit déjeuner demain – les seules choses relativement locales que je trouve sans difficulté dans le fouillis.
 
Je rentre, je me douche, et je me couche. Du courage, du courage… Je l’ai voulu, je l’ai eu, ce stage à New York !

01 juin 2003

Mais pourquoi donc se jeter sur un weblog, Mademoiselle ?

Nous pouvons, de manière synthétique, apporter plusieurs réponses à cette question, avec plus ou moins d’extravagance et de réalisme.
  • Pour la postérité, évidemment ! Histoire que, d’ici quelques millénaires, si nos héritiers savent encore ce qu’est un ordinateur (qui sera entre temps relégué au registre des espèces disparues au même titre que les imprimeries de Gutenberg) ils puissent retrouver les aventures et péripéties d’une jeune fille presque comme les autres, sur un format, qui, contrairement au papier, sera tombé en désuétude. 
  • Pour montrer à mes recruteurs combien je suis une jeune fille dynamique, et très occupée. Et qui, contrairement aux apparences, ne passe pas sa vie sur Internet entre deux entretiens, mais a des occupations diverses et variées, qu’elle consigne laborieusement sur la Toile, pour la raison sus citée en point 1.
  • Pour tous ceux – famille, amis – qui me demandent « mais que deviens-tu ? » façon Mon Dieu, depuis le temps qu’elle ne donne pas de nouvelles, elle s’est certainement fait dévorer par des bergers allemands, seule, dans son appartement, un soir de pleine lune. 
  • Pour ne pas contribuer à l’élévation du taux de suicide. Eviter, donc, comme on me l’a gentiment demandé, d’envoyer une newslettre que lisent seulement les aficionados non encore dégoûtés de me voir parcourir la planète entre deux cours à Reims Management SchoolQuand on passe une semaine banale, métro-boulot-dodo, rien de plus agaçant que de recevoir un e-mail narrant avec force superlatifs les dernières soirées en vogue à New York. 
  • Pour les EntreNewYorkais qui me harcèlent, faute d’avoir eu le temps de leur écrire un Lundi de Dolce Vita. Ils sauront ce que je deviens, recluse, loin d’eux. Mais si, je vous assure, le salut existe hors de Manhattan intra-muros, contrairement à ce que certain(e)s  peuvent penser !
  • Pour tous les curieux de la Terre qui comprennent un tant soit peu la langue de Molière.
Voyez donc ce blog comme une fenêtre ouverte sur le petit monde de DolceVita, auteur à succès dans ses rêves les plus fous, étudiante en mal d’emploi dans la dure réalité de ce début d’année 2005.  
 
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