28 juin 2003

Le jour le plus long

Quand c’est comme ça, théoriquement, on appelle ça « le jour le plus long ». Au départ on est tout motivé : chouette chouette chouette je pars à New York. Au moment où on a ouvert les yeux, émergé, et connecté ses neurones. Ensuite, on prend son dernier petit-déjeuner sur la terasse dans la verte Meuse, on ferme ses valises et on s’en va. Là, c’est déjà bien moins drôle.
On veut jouer à la grande, on fait la fière, et, tout à coup, on se sent minuscule. Tout s’effondre. Pourquoi faut-il toujours que j’aie l’air forte ? Breath. Everything is under control.
On finit par arriver à Roissy. Terminal E. Neuf, pas encore terminé, encore propre. Dolce enregistre ses bagages, tout sourire. Puis il faut y aller. L’heure tourne, la tension monte, et à l’heure dite, tout retombe en une pluie de larmes.
Je passe la douane avec une boule das la gorge et une colonie de grenouilles dans le ventre.
 
Dans l’'avion, je me retrouve assise entre un américain et un anglais : le dépaysement a commencé ! L’américain, il s’appelle Niel Sperling, est chirurgien à New York. Là, il rentre d’un colloque à Béziers et s’en va directement à Sao Paolo retrouver son épouse brésilienne. Gentil, il me laisse son numéro de téléphone et celui d’un ami, en cas de souci.
 
Fin du vol, formalités de douane qui semblent durent éternellement, attente fiévreuse de la valise (à croire que c’est vraiment la dernière qui est extraite de la soute de l’avion), puis navette jusqu’à Manhattan.
 
Là, je rayonne. J’observe. Je note. Une pub pour le film Hulk jouxte un immense cimetière, où s’élèvent vers le ciel des milliers de stèles sans pierre tombale, à perte de vue, de la pelouse. Derrière : une usine. Rest in peace.
La ligne des grattes-ciels de Manhattan, enfin. On aperçoit les silhouettes de l’Empire State et du Chrysler. Puis on plonge dans le Tunnel, comme dans Men in Black, mais à l’endroit…
Puis, une fois sur la presqu’Ile, s’enchaînent les rues : 3ème avenue, Grand Central Plaza, 42ème Rue, Grand Central Terminal, la Lincoln Building avec ses bas reliefs, Madison Avenue et la mythique 5ème, enfin la 6ème, Avenue of the Americas. La navette me dépose auprès de l’Hôtel Millénium, sur Times Square, d’où je m’échappe en hélant un taxi comme on l’a tant vu faire dans les films, valise en plus. Direction Upper West Side.
 
Le concierge de ma résidence veut être sumo quand il sera plus grand. La chambre est minuscule – non, la porte au fond n’est pas une pièce supplémentaire, c’est le placard. Ah. – mais propre et non habitée par de joyeux cafards. C’est toujours ça. La cuisine, pas immense, mais propre, idem pour la salle de bains.
 
Petit tour au supermarché avant d’aller sombrer dans les bras de Morphée. A côté de Duane Reade, un supermarché bio. Cela m’intrigue et j’y rentre. Tout est bio… Je ne savais pas que les Tampax bio existaient… Il va falloir m’expliquer la différence avec les pas bio… !
Après moult hésitations, j’opte pour du cottage cheese et des bananes, pour petit déjeuner demain – les seules choses relativement locales que je trouve sans difficulté dans le fouillis.
 
Je rentre, je me douche, et je me couche. Du courage, du courage… Je l’ai voulu, je l’ai eu, ce stage à New York !

2 commentaires:

  1. J'aime ! Tu racontes très bien, j'y suis jusqu'au cou (et je veux y aller aussi ! Patience... J'irais. Un jour.). Par contre, je ne vais pas pouvoir commenter tous les articles, vu la masse ^^

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  2. Je suis originaire de Meuse aussi mais vivant à Nancy actuellement. Avec mon mari qui vient de terminer sa thèse nous sommes à la recherche d'un post doctorat aux USA...

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