16 août 2004

Comment aller à Cape May

Temps de préparation : une semaine
Nombre de pages de forum : 13 pages

Ingrédients :
- deux niou-jerziens pourvus de voitures accueillantes
- jusqu'à cinq personnes par véhicule - à discrétion des conducteurs sus cités
- des téléphones portables en état de marche afin d'établir une communication multidirectionnelle entre les véhicules
- une carte routière détaillée du New Jersey
- maillots de bain, serviettes
- ballons et autres jouets
- l'attirail du pique-niqueur avisé
- du cheddar en spray
- de la crème de marshmallow
- des ombrelles pouvant à loisir se trouver usitées en parapluies.

Le tout étant évidemment possible grâce au soutien de la météo locale, weather.com et confrères.

1 . Mise en route et préparation
Laissez la grande prétresse d'ENY lancer l'idée d'une plage dans le New Jersey - notez que l'option « plage dans le New Jersey » n'avait pas véritablement été évoquée dans notre rubrique « Comment aller à la plage » - et mettez à décanter sur le site. Les personnages phare du petit village gaulois étant dans une phase de flemme passagère entre l'étude passionnée de deux dossiers au bureau, on arrive bien vite à un compromis qui satisfait tout le monde au bout d'une semaine, 13 pages de forum émaillées de « oui non mais euhhhh », « moi j'dis ça, j'dis rien, chuis d'la campagne », « c'est trop pinjuste » et autres expressions copyrightées, 45 coups de fil et du chantage à faire pâlir d'envie tout marchand de tapis qui se respecte.
Bref. On arrive donc, à défaut de se mettre exactement d'accord avec l'entrain de nos 20 printemps, à se contenter d'un départ aux aurores - 10 heures - à Pavonia-Newport, le samedi, et non pas le dimanche comme défini au départ, parce que Seigneur Météo a entre temps changé son fusil d'épaule.

2. L'éveil
Arrive en effet à 10 heures le gros de la troupe - non pas Obélix (qui, soit dit en passant, n'est pas gros, juste un petit peu enveloppé) mais la majorité des comparses. On se demande juste pendant une petite demi-heure si l'Arlésienne - alias La Traviata - pointera le bout de son nez… alors qu'on en est encore baba devant la ponctualité d'Ambre, réputée pour être toujours à l'heure, mais pas sur le même fuseau horaire que les autres. L'extase retombe vite car la sus citée Ambre part à la recherche du supermarché perdu avec quelques autres, histoire de se mettre sous la dent autre chose que du sable (le sable, c'est bien, mais pas top). Entre temps la Traviata débarque, lunettes de soleil et kit main libres, en grande conversation, sûrement avec son broker…

3. Le grand départ
Aussitôt dit, aussitôt fait, voilà les EntreNewYorkais enfin sur la route… A sensiblement 11h20, après des courses assez dignes pour nourrir tout un régiment - à la condition qu'il accepte de se sustenter de cheddar en spray, crème de marshmallow, jambon sous vide carré, diet coke, chips, crakers, pain crousti-mou et brie ben d'chez nous -, la décision délicate de savoir qui monte dans la voiture de qui et pourquoi, et un passage éclair à la pompe à essence. Il paraît que ça a un nom, cela s'appelle l'inertie d'un groupe.

4. La route.
a. la théorie.
Dixit Bison Futé. Partir de Pavonia-NewPort et se rendre à Cape May, environ 160 miles, évalués à deux heures de route. De la highway en majorité, bref un petite promenade de santé.

b. La pratique.
Bison Futé ? Ce mec là n'a décidément aucun entendement raisonnable.
Le vendredi soir et le samedi matin, tout le monde prend sa voiture pour se rendre dans le sud du New Jersey, direction Cape May via Atlantic City, ce qui est, comme par hasard, exactement le trajet que nous avions aussi décidé de faire.
Au bout de sensiblement quatre heures, on n'avait toujours pas atteint Atlantic City, on avait fait une halte technique pour se faire bouffer par les moustiques dès l'ouverture des portes, il flottait, et compte tenu des contraintes d'horaires pour la soirée de certains, on envisageait un plan B. On planta son doigt sur la carte pour évaluer les possibilités. Atlantic City, 15 miles - accessible en deux heures, probablement, Mystic Island, petite plage isolée, 15 miles, deux cent moustiques, probablement, Long Beach Island, 5 miles, moins d'embouteillages, bon compromis, probablement. On opta donc pour la dernière option, après les retrouvailles des deux voitures à un point de repère infaillible le long de la route : le Mac Do du carrefour. On avait l'air moins fringants qu'au départ, dans un des deux véhicules, les passagers ayant essuyé une bataille au cheddar en spray des plus décapantes, les autres se demandant encore s'ils n'auraient pas mieux fait de rester au fond de leur lit, vu la couleur du ciel et tout ce qu'ils avaient déjà supporté. Les voyages forment la jeunesse ? Non. Les voyages forgent le caractère.

5. La plage, enfin
Vers 16 heures, on arriva enfin sur la grève. Bonheur décalé d'une dizaine de français s'extrayant de leurs voitures pour s'élancer sur la plage, étaler leurs effets, jeter leurs vêtements, et courir vers l'Océan pour plonger dans les vagues. Histoire de re-situer la scène, avec, en option, les parapluies. On vous le répète, il pleuvait… Peu nous importait. Il ne nous en fut que plus facile d'entrer dans l'eau sans subir le classique choc dû à un différentiel de température des plus désobligeants (soleil brûlant vs. eau froide) et faire les fous dans les vagues, entre les vagues, sous les vagues puis dans le sable, avec un ballon de volley etc. … Le plus délicat était ensuite de se motiver pour sortir de l'eau, se rendant compte qu'il faisait plus frais hors de l'Océan que dedans, se sécher par habitude plus que par conviction sous la pluie et se battre pour manger un sandwich décent, sans kronch kronch de sable en invité surprise. Tout ça en expliquant aux mouettes que le pique nique était à nous et pas à elles, et à Ambre que, non, on a pas envie de goûter la crème de marshmallow. Au final, on a vaincu les mouettes, mais Ambre a été plus têtue que nous, se battant d'abord avec LaTulipe, pour une sombre histoire de brownie qu'on ne veut pas démêler, et on a fini par tous se retrouver avec une couche de crème chimique goût marshmallow, qui sur l'épaule, qui sur le genou, qui dans les cheveux, qui avec du sable.
La palme du lancer de projectile revient cependant à Arnulfe, qui, sur une génialissime idée d'un de ses neurones parti en vrille dans son cerveau, récupéra le morceau de brie bien coulant pour le lancer sur LaTulipe, estimant certainement que son décolleté avait besoin d'une couche de crème odorante supplémentaire.
On a toujours pas compris pourquoi, mais c'est à ce moment là qu'on s'est dit qu'il était temps de plier bagage avant que ça saigne. On n'est jamais trop prudent.

6. Le retour
Epuisés par tant d'aventures, forts de notre journée épique, on s'est repliés vers nos voitures. Un peu plus mouillés, un peu plus fatigués, un peu plus collants de sable, d'eau salée, de crème de marshmallow et de brie ben d'chez nous mais bien plus calmes. Il restait pourtant une bombe de cheddar…
Le retour nous a sensiblement pris deux heures, puisque dans ce sens de circulation et un samedi soir, personne n'avait d'envie pressante de retourner à Manhattan à part nous. Enfin, deux heures, après décision ultra rapide de savoir qui allait monter dans la voiture de qui et pourquoi… Temps estimé de la décision ultra rapide : euhhhh… 1/4 d'heure, pourquoi ?

7. Epilogue
Il paraît que c'est très joli, Cape May, avec ses maisons victoriennes et sa plage, sous le soleil… Moi je ne sais toujours pas, mais en définitive, on aura passé une bonne journée sans prendre aucun coup de soleil, avec beaucoup de fou rires, des photos qui vont s'échanger à prix d'or sur Internet… et certes quelques pétages de plombs.
Quelle épopée par Toutatis ! Cette expédition avait un petit air de zizanie sur la fin… Reste désormais à déterminer dans la smala, qui dissimule sous ses traits angéliques une âme de Tullius Détritus… A moins qu'ils ne soient plusieurs… Une conspiration !!! Damned, nous sommes faits !

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