Au détour d'une conversation en terrasse hier soir, on parle.
On est entre collègues, c'est la fin de l'été, chacun évoque le panorama instagrammable de ses vacances, émaillé de petites anecdotes rigolotes.
L'un de nous est parti à New York, souvenirs. Qui n'y est pas allé ?
Ici, maintenant, je vis à Cognac, 20 000 habitants dans le Grand Cognac, ça frise le neurone d'un américain, qui se demande où est cette charmante bourgade de son breuvage éponyme. Mais en 2012, je me disais que vu mon niveau d'activité sociale, je pourrais tout aussi bien vivre à Angoulême. Je n'avais pas tapé trop loin dans l'anticipation, visiblement (40 minutes de voiture).
L'un d'entre nous évoque 2009, époque désormais révolue où l'on sortait le Guide du Routard et l'on se fiait à l'Internet avant de quitter sa chambre d'hôtel, et ensuite, c'était roue libre, coin corné sur le bouquin, et à l'aventure. "De toute façon en 2009, y'avait pas de rooftop à New York, dit-il, alors qu'aujourd'hui, il y en a même à Cognac !" Oui, deux, et plutôt chouettes d'ailleurs, chez Martell et en haut des Chais Monnet.
D'ailleurs on ne dit plus terrasse, on dit rooftop, même si c'est au 1er étage, c'est dire si le concept de rooftop a pris de l'ampleur.
Aujourd'hui, on se guide tous à coup de smartphone, en demandant à Madame Google "quel est le meilleur rooftop de New York", et hop, c'est parti, photos, Insta' et itinéraire sont à portée de pouce.
A l'époque (paf, une ride, rien qu'en écrivant), c'était moins évident. Si les guides n'en parlaient pas, les touristes (français ou autres) avaient un peu moins d'aide. Les plus malins traînaient sur les forums ou... les blogs des expatriés, en quête de bons plans locaux. En 2010, j'avais ainsi recensé les rooftops de New York où aller. La liste a évolué depuis, celle de Bonjour New York est plus à jour, par exemple.
Mais cela me rappelle tous les articles écrits, toutes les photos prises, le temps passé ici.
Les blogs sont-ils passés de mode ? Vous avez quatre heures.
Peut-être. Peut-être pas. Ils garderont pour moi le charme désuet d'une époque passée, avec l'envie de venir feuilleter de-ci de-là une page au gré du temps. Parmi les pionniers, peu de survivants. Blogs plus mis à jour (coucou moi !), ou carrément supprimés. Pour d'autres, ils seront la preuve d'un dur labeur marketing pour faire vivre une marque (ceux là sont plus professionnels, je crois).
Avec Instagram, pourquoi s'embêter à écrire quand tout le monde veut voir, écouter, faire défiler des vidéos ?
Mais voilà, avant de donner à voir un quotidien, ma première motivation était le plaisir de l'écriture.
Alors, comme une maison dont on aurait retrouvé la clé, me voilà de temps en temps, je passe, j'ouvre les fenêtres, je vais voir ce que je peux dépoussiérer, peut-être que j'aurai même envie de vous raconter quelques histoires de mon nouveau quotidien.
De toute façon, j'ai toujours aimé ramer un petit peu à contre courant, rien que pour voir la sensation. Donc, même si c'est à coup d'un article tous les dix ans, je reste.
Le blog est mort ? Vive le blog.
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