03 juillet 2010

Jour 7 : Direction Zanzibar

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Le reveil est bucolique ce matin : une tourterelle a decide de vocaliser juste a cote de notre tente… Du coup, je me leve pour ouvrir les volets/rideaux de notre tente, et je me recouche pour avoir la vue sur le lac et regarder les gnous et zebres qui avance doucement dans la savane…
Petit dejeuner avec vue sur le lac egalement, avant que nous ne fermions les valises pour reprendre la route. A neuf heures nous partons, derniers zebres, derniers gnous, dernieres photos de safari, derniers cahoots sur les pistes le long du lac Manyara. Et soulagement intense en arrivant sur la route lisse, mais accompagne d’un pincement au coeur, sur la route qui nous mene a l’aeroport d’Arusha.
Ce n’est pas l’aeroport international comme le jour de notre arrivee, mais un petit aerodrome ou seuls des petits coucous sont gares le long de la piste. Le panneau indiquant les vols au depart et a l’arrivee est un tableau veleda ou les vols sont inscrits a la main.
Deux comptoirs d’enregistrement, en bois. Deux employes, un qui pese les bagages sur un ancient pese personne qui a du en voir pendant plus d’un demi siècle et l’autre qui detient la liste des passagers et les coche au fur et a mesure de leur arrive, leur donnant en echange une carte d’embarquement manuscrite sur un carton imprime. Nos bagages, cela va sans dire, sont egalement etiquetes manuellement.
C’est le moment de dire au revoir a notre guide, avec lequel nous nous sommes tres bien entendus pendant la semaine. Pincement au coeur, a nouveau. Nous echangeons nos adresses email afin de pouvoir lui envoyer quelques photos. Nous faisons avec lui une photo souvenir devant la jeep en se souhaitant mutuellement un beau chemin de vie.
On a une petite heure a tuer avant l’embarquement de noter vol. On en profit epour acheter des cartes postales et dejeuner avant de passer le controle de securite. Loufoque, d’ailleurs, le controle : seules les bouteilles d’eau visibles sont jetees, mais au passage du scanner, une bouteille restee au fond d’un sac a dos ne fait sourciller personne… La salle d’embarquement est un espace ouvert aux vents, trois rangees de sieges en plastique alignes dans un espace de terre battue, avec un toit de fortune : comme l’espace d’attente “dans” l’aeroport. Au moins, il y a un toit en cas de pluie…
On en profite pour admirer le Kilimanjaro.
Nous embarquons enfin dans un Cessna Grand Caravan : 15 personnes, pilote inclus.
Trois sieges par rangee, un bloc de deux sieges, et un isole de l’autre cote.
Inutile de dire qu’une fois qu’on est cale dedans, impossible de s’extraire si le voisin n’est pas cooperant, et que pour les toilettes, il faudra attendre l’arrivee : plus qu’une heure trente a tenir pour Zanzibar !
Survol d’Arusha et vue sur le Kilimanjaro, qui, cote Tanzanien, n’a presque plus de neiges eternelles.
Depuis l’avion, on voit nettement les delimitations des villages Massais, marques circulaires susr le sol, dans le paysage.
Malgre les couinements excites de la voisine de derriere (qui croit qu’elle va mourir toutes les minutes du vol. 90 fois, c’est long. C’est treeeees treeees long, quand on est assis juste devant), on survit au vol, installes au second rang de l’appareil, le nez colle contre la vitre pour moi. Un quart d’heure avant l’arrivee, la cote tanzanienne se dessine, l’eau gris-brun le long de la cote deviant enfin limpide et turquoise, on apercoit des atolls qui ont l’air charmant, puis enfin, Zanzibar.
Vue du ciel, l’ile de Zanzibar est comme Arusha : un amoncellement de toits en metal plus ou moins delabres, a part quelques beaux batiments que l’on deviene au centre ville. Seules les grandes arteres sont goudronnees, le reste est en terre battue.
Arrivee a l’aeroport, la voisine au cri strident applaudit, contente d’etre en vie (mes oreilles la remercient egalement – elles ont survecu aussi).
On nous attend avec un panneau a notre nom, et on nous installe dans un mini van, direction l’hotel. Le representant de l’agence de voyage a un accent a couper au couteau quand il parle francais… ou anglais. On sourit en attendant que ca se passe, et en esperant qu’en fait, il n’est pas en train de nous poser des questions existentielles auquelles on ne comprend goutte.
Nous sommes deposes dans la vieille ville, au Tembo Hotel.
Bizarrement, le mot Tembo, en Swahili, veut dire a la fois Elephant et Biere. On suppose que l’hotel tient son nom du pachiderme et que les employes ne sont pas trop portes sur la boisson… ? On depose nos bagages dans une chambre rococo, minuscule, meublee de deux lits jumeaux (le voyage de noces du proprietaire de l’hotel devait etre sympa, tiens, pour qu’il nous carre dans une chambre comme ca).
Nous partons armes de notre guide (papier et non humain cette fois) ainsi que de l’appareil photo pour une balade dans la vieille ville.
Beaucoup de batiments tombent en ruine – ce qu’aucun guide ne nous preparait a voir : dans les annees 60, le gouvernement a rachete beaucoup de batiments et les a loues a des familles ayant peu de moyen qui n’ont rien entretenu.
Cette photo mesure le "sens des priorites" : l'antenne satellite, oui; la peinture, l'an prochain, peut etre.
Depuis deux ans, la ville essaie d’enrayer le processus et de rehabiliter l’ensemble, en partenariat avec des entreprises privees, mais il y a encore pas mal de pain sur la planche.
Le parc, par contre, a ete recemment refait :
Mais ce n'est pas le cas de tous les batiments.
A part le palais du gouvernement, beaucoup des batiments accusent une decrepitude d’autant plus marquee que l’on devine leur splendeur passee a la magnifique porte en bois sculptee qui les orne encore aujourd’hui.
Dedale de rues. On passe devant un marqueur kilometrique de marbre qui nous indique a combien de kilometres nous nous trouvons de la vieille Europe et d’une foultitude de villes africaine.
Une ancienne mosquee.
Une ruelle tout a fait classique...
Et le marche. Je vous fais grace des odeurs qui prennent a la gorge, une fois qu'on a depasse le cote plaisant des epices multicolores si typiques a Zanzibar...
Nous visitons d’anciens bains persans qui refletent, eux aussi, une spleudeur passee.
Notre guide de fortune, dans ces seuls bains publiques ouverts ailleurs que dans le palais du Sultan, nous amene de salle en salle dans un anglais laborieux, repentant inlassablement, faute de plus d’explications a certains moments “men and women, separate. Men first, then women, at a different time. A long time ago.”
On se perd presque pour atteindre la cathedrale Saint Joseph, puis on bifurque pour traverser l’ancien fort devenu marche,
et nous dirigeons vers un palais qui etait maison extraordinaire aux mille balcons et qui desormais est le musee de la ville.
On y passe une grosse heure a s’instruire sur lles coutumes de la culture Swahili et a deambuler.
Le premier etage est consacre a la Princesse Salmé dont je lis les memoires en ce moment. Au second etage, d’immenses salles sont fermees, mais on peut accede au balcon qui court tout autour du batiment pour admirer la ville.
 
En bas, le parc ou nous avions commence notre balade deux bonnes heures plus tots’est anime d’une myriade de vendeurs ambulants – on peut d’ailleurs y diner pour presque rien, depuis le sandwich basique jusqu’au homard grille !
De retour a l’hotel, on pique une tete dans la piscine avec delectation : si dans le Nord de la Tanzanie le climat etait sec, a Zanzibar, il fait bien plus chaud, et humide.
Nous dinons dans un restaurant repere plus tot lors de notre balade, pres du fort, de specialites zanzibariennes… tenu par une francaise. Nous terminons la soiree dans un bar luxueux, au dernier etage d’un hotel tout aussi haut de gamme, ou le décor rappelle l’epoque coloniale, avec des accents indiens. Nous surplombons la ville et ses toits de tole ondulee.
Au retour dans la chambre, “surprise”, une colonie de cafards fait la bamboula dans notre salle de bain. Hirk. Les petiots font a peine quelques milimetres de long, mais les grands font quelques bons centimeters, re-hirk, et courrent si vite qu’on ne peut pas tous les attraper. Re-re-hirk. D’autant plus qu’il y en a dans la chambre aussi. Au secours ! Thomas qui est grand, fort, et viril, me dit que les petites bêtes ne mangent pas les grandes, mais les cafards me degoutent. J’appelle la reception pour demander un spray cafaricide, on me repond ok, mais personne ne vient. Au moment ou j’ecris, j’attends encore le spray, hein…

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